Blog de Justice et Paix Guinée

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vendredi, octobre 15 2010

Rencontre des Caritas et des commissions de Justice et Paix d'Afrique

Rencontre des Caritas et des commissions de Justice et Paix d'Afrique pour mettre à l'action le 2 ème Synode pour l'Afrique MAPUTO - 23-26 MAI 2010 :

« Une nouvelle pentecôte pour l’Afrique »

On pourra lire par ailleurs la Déclaration Finale. Je voudrais simplement dire ici ce que nous avons fait pendant la rencontre. Nous nous rappelons tout ce que nous avons déjà expliqué et les documents que nous avons envoyés. Nous nous sommes d’abord retrouvés par région. Pour la région de l’Afrique de l’Ouest, voici les points les plus importants sur lesquels il nous semble nécessaire d’agir

1°) La construction de la paix. Comment empêcher les conflits, spécialement au niveau politique, entre ethnies et entre religions ? Comment réconcilier les gens, en commençant par l’Eglise ? Comment apporter la sécurité dans le pays ? Comment augmenter les actions de réconciliation dans les CCB ?

2°) La bonne gouvernance. Les élections, la démocratie, la participation aux prises de décisions par la société civile, la lutte contre la corruption, le respect de la Constitution, l’engagement politique des chrétiens.

3°) La gestion des ressources naturelles, matérielles et humaines. Les mines = nécessité de la transparence : quel argent est gagné et comment est-il utilisé ? Les salaires et les inégalités dans la Société, le budget du Gouvernement et l’utilisation réelle de l’argent du pays.

4°) La promotion des droits humains. Les faire connaître. Voir comment ils sont appliqués. Le respect des droits des femmes, des enfants, des prisonniers, des étrangers. Lutte contre la corruption, la prostitution et le trafic des enfants.

5°) La lutte contre le SIDA . Education, prévention, soutien des malades.

6°) La sorcellerie et toutes les pratiques traditionnelles mauvaises : excision, coutumes qui font souffrir les veuves, les orphelins, etc…

7°) La lutte contre la pauvreté. Les inégalités sociales, le chômage des jeunes, le manque de nourriture et d’eau potable, le manque de respect et de responsabilisation des paysans, la difficulté de se faire soigner.

8°) Les conflits entre religions et dans notre propre religion : conflits entre évêques et agents pastoraux, dans nos paroisses et nos CCB. Les menaces de l’islamisme et des sectes.

9°) La migration. Les gens qui quittent notre pays et ceux qui arrivent d’autres pays. Les déplacés à l’intérieur du pays.

10°) L’unité du pays et les bonnes relations avec les pays voisins. La lutte contre l’ethnocentrisme et le régionalisme.

11°) La famille. Comment garder les valeurs familiales. Lutter contre les violences et la méchanceté dans les familles ; l’entente entre mari et femme et avec les deux familles, l’éducation des enfants et la délinquance des jeunes (vol, violence, drogue, etc…).

12°) Faire connaître la doctrine sociale de l’Eglise. NB : 1) : Nous avons noté que ces problèmes se retrouvent aussi dans l’Eglise. Il faudra donc agir à la fois dans l’Eglise et la Société.

2) : Beaucoup de choses se font déjà, il faudra les continuer, en les rendant meilleures (par exemple, l’éducation à la doctrine sociale de l’Eglise). Mais il y aura aussi des choses nouvelles à commencer. Par exemple : un groupe de réflexion avec les députés quand ils seront élus. Créer un Centre d’accueil pour les migrants. Faire des sessions d’éducation à la paix et à la non violence, etc… Faire la vérité et guérir les mémoires après tous les meurtres commis depuis l’indépendance.

TROIS ACTIONS A MENER EN PREMIER

Nous nous sommes ensuite retrouvés tous ensemble, et pour toute l’Afrique nous avons choisi trois choses à faire en premier : 1) la bonne gouvernance ; 2) la promotion de la femme ; 3) la construction de la paix. (Alors que pour l’Afrique de l’Ouest, pour le 2ème point, nous avions choisi : la formation et le soutien des jeunes. Et aussi le soutien au monde rural et la lutte contre la pauvreté. (Voir l’homélie de Mgr Vincent COULIBALY, à Boffa)). Nous avons commencé à réfléchir à ce qu’il est possible de faire dans l’Eglise par rapport à ces trois points. Mais il faudra compléter cette réflexion et l’adapter dans chacun des pays. Et voir comment agir dans la Société. Voici quelques idées.

1) Par rapport à la bonne gouvernance. Dans l’Eglise, il faudrait avoir des idées plus claires de ce que nous voulons faire dans la Société. Il n’y a pas assez d’engagement de l’Eglise dans le domaine social. L’Eglise doit se mettre clairement du côté des pauvres. Former des laïcs chrétiens pour qu’ils prennent davantage leur place dans la Société. Soutenir la Société civile. Ne pas seulement dénoncer ce qui ne va pas dan la Société, mais proposer des solutions et surtout agir pour que ça change.

2) Pour la promotion de la femme. Dans l’Eglise, soutenir les Mouvements des femmes. Donner des responsabilités aux femmes dans toutes les organisations de l’Eglise. Augmenter l’éducation des filles et la formation des femmes. Eduquer les garçons et les hommes au respect de la femme. Demander l’avis des femmes sur toutes les questions.

N.B. : Il ne s’agit pas seulement de donner des places aux femmes, mais de leur permettre d’humaniser l’Eglise et la Société.

3) Par rapport à la paix. Fonder l’action pour la paix sur la doctrine sociale de l’Eglise. Former tous les chrétiens à cette doctrine, spécialement les séminaristes, les religieux et religieuses, les laïcs engagés (catéchistes, responsables de CCB et de Mouvements). Augmenter les structures de dialogue dans l’Eglise. Former des éducateurs à la paix. Participer aux actions pour la paix. Travailler avec les autres organisations. Pour continuer cette réflexion, nous partirons des propositions des évêques et du message des évêques à la fin de ce 2ème Synode, concernant ces trois thèmes d’action. :

1. Pour la gouvernance : a) Propositions numéros 14 : justice ; 15 : sécurité de la Société ; 24 : bonne gouvernance ; 25 : politique ; 26 : élections ; 27 : liberté religieuse ; 29 : ressources naturelles ; 32 : respect de la diversité ethnique. b) Messages numéros 19, 23, 34, 37.

2. Pour les femmes : a) 42 : les femmes en Afrique ; 38 : la famille. B) Message : 25.

3. Pour la paix : a) Propositions 21 – Paix dans l’Eglise : 45+46, Eucharistie source de communion ; 51, la réconciliation Dialogue : 10, œcuménique ; 11, interreligieux ; 12, l’Islam ; 13, les religions africaines traditionnelles. b) Messages n° 19, 39 – 41.

Mettre en œuvre le synode

Pour agir, nous avons choisi quatre principes.

1) Travailler pour la réconciliation, la justice et la paix, c’est continuer la mission de Jésus. 2) Pour être vraiment la Famille de Dieu, l’Eglise doit travailler pour la réconciliation, la justice et la paix. 3) Notre réponse aux problèmes politiques, économiques et sociaux doit s’appuyer sur la Doctrine Sociale de l’Eglise. 4) Pour vivre une deuxième Pentecôte de l’Eglise, toutes les structures de l’Eglise doivent mettre en pratique les orientations des deux Synodes pour l’Afrique, et passer de la théologie (la théorie) à l’action pastorale (action sociale, justice et paix).

Nous avons ensuite vu comment travailler ensemble, à tous les niveaux. Et en particulier, comment la Caritas (OCPH) – Pastorale sociale et Justice et Paix peuvent travailler ensemble. Il faudra préciser ces points par des actions précises.

Nous avons aussi rappelé certains points : Comment travailler ensemble, avec tous, en acceptant nos différence pour nous compléter. Mettre en place des micros crédits pour les pauvres. Comment aider les plus pauvres ? La protection de la terre (l’environnement). Surveiller l’utilisation de l’argent du pays et des dons qui sont faits.

Et par rapport au Synode : Faire connaître les documents. Emissions dans les radios rurales et radios locales. Composer une prière pour le suivi du Synode. Faire un forum sur le 2ème Synode, présidé par les deux évêques qui y ont participé. Introduire les trois actions proposées dans le prochain plan pastoral, sans oublier les autres points importants : les jeunes, la lutte contre la pauvreté, etc…

Enfin, nous avons rédigé la déclaration finale de Mumemo que je vous enverrai dès que j’aurai le texte officiel.

jeudi, août 5 2010

Les conditions de vie et de travail des femmes des villages autour de Kankan - Extrait du site guinéenews

Kankan - La région la plus pauvre de Guinée, elles vont chaque matin en ville vendre leurs produits

Chargées de plus de vingt cinq kilogrammes, constitués de charbon de bois, d’igname, de fagots de bois de cuisine, de légumes….elles cherchent à rallier la commune urbaine de Kankan en provenance des villages environnants pour écouler leurs marchandises.

Aussi, arrivée à Kankan, surtout pour les femmes vendeuses d’ignames, de bois de cuisine et de charbon, les compteurs du parcours se remettent à zéro puisqu’il faut faire le tour de la ville de Kankan pour se trouver d’éventuels acheteurs. Ces derniers, pour la plupart, sans pitié et sans se soucier de la distance parcourue par ces pauvres vendeuses, de leurs villages à la ville, discutent et rabaissent le prix de la marchandise jusqu’au dessous de la normale.

Fatiguées par le poids et par la distance parcourue, certaines femmes sont parfois contraintes de céder tandis que d’autres optent pour la poursuite du parcours. Une autre distance à parcourir, cette fois ci sans destination connue va inéluctablement s’ajoute à la première.

Le poids de la pauvreté et de ses corollaires de souffrance est parfois si insupportable que ces femmes n’ont autre préoccupation que leur quotidien. Elles sont en entière rupture avec l’actualité politique de leur pays, la Guinée.

Tôt ce vendredi matin, Guinéenews© a réalisé un mini reportage avec quelques unes d'elles, martyres de la pauvreté, sur un axe de grande affluence entre Kankan et les villages environnants.

Malgré la pression du poids qu’elles portaient, certaines (figurant sur notre photo) ont accepté de répondre à notre questionnaire. Suivez !

« Moi je me nomme Djénabou. Je suis mère de quatre enfants. Mon mari est un vieil homme. Il ne peut plus rien faire en terme de mobilisation de la nourriture et d’entretien de la famille. Chaque jour, je parcours une distance de près de trente Kilomètres en aller retour. Je viens à Kankan pour vendre du piment et d’autres condiments. Après vente, mes revenus dépassent rarement les dix mille francs guinéens. Ce que j’utilise directement pour l’achat de la nourriture de la famille. Il y a une semaine, on nous a demandé de voter et depuis lors, je ne connais plus rien de ce qui se passe à Conakry »

« Moi c’est Djanka. Je viens de Wolodou. Chaque matin je quitte mon foyer dans les environs de six heures trente minutes pour venir vendre les légumes. Je suis mère de sept enfants pour lesquels je dois me battre pour les garantir de la nourriture, des vêtements et des soins en cas de besoin. Je parcours près de vingt huit kilomètres par jour mais, mon revenu journalier après vente est parfois inférieur à dix mille francs. J’ai des soucis pour l’écoulement de ma marchandise essentiellement, excusez moi je vais continuer, ce sont des légumes. Mon principal souci, c’est le quotidien de ma famille. »

« Moi c’est Kany, je suis de Koloni, un village situé à vingt six kilomètres de Kankan en aller retour. Je vends de la poudre de manioc. Après la vente, les revenus générés qui varient entre dix mille et douze mille sont consacrés à la nourriture de mes cinq enfants ». Leur papa est vivant mais ses efforts à lui seul ne peuvent pas nous permettre de bien vivre. »

Si un nouveau président arrivait à être désigné à l’issue des élections en cours, disent ces femmes, la première préoccupation qu'elles soumettraient à cette autorité, est de rendre la nourriture accessible aux familles démunies comme les leurs.

LA DECLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L’HOMME

La déclaration des droits de l’homme dit :

« Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ».

Même pendant les élections, je respecte la vie et le choix des autres.

Avec l’appui de :

  • CRS,
  • Développement et paix – CANADA ;
  • Justice et Paix – GUINEE ;
  • Sant Egidio ;
  • et en collaboration avec : le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme des Nations Unies

Message des chefs Religieux Musulmans et Chrétiens de Guinée

au Nom du Dieu unique,

en ce moment crucial que notre pays et notre peuple traversent,à tout croyant et à toute personne de bonne volonté,nous disons :

« Ouvrons nos cœurs à la Voix de Dieu qui nous appelle à la paix, à l’unité et à la responsabilité »

Avec l’appui de :

  • C.R.S.
  • Développement et Paix – Canada
  • Justice et Paix – Guinée
  • Sant Egidio
  • Et en collaboration avec le Secrétariat général des Affaires religieuses de la République de Guinée.

vendredi, juillet 30 2010

COMMISSIONS JUSTICE ET PAIX ET PASTORALE SOCIALE Taouyah 14-6-2.010

Les 2 commissions se sont réunies ensemble à St Augustin de Taouyah, pour évaluer le travail de l’année pastorale. Les représentants des différentes paroisses ont fait leur compte rendu d’activités, en expliquant les problèmes rencontrés et les solutions trouvées. (voir les différents compte-rendu de cette année)

Justice et paix :

-Sensibilisation et formation pour la préparation aux élections : vérification des inscriptions, réflexions sur les programmes, participation aux élections, acceptation des résultats, etc…-Travail dans les prisons - Lutte contre les animaux errants -Réconciliation dans les familles, les CCB et les quartiers…

Pastorale sociale :

-Recensement des veuves et orphelins, des handicapés et autres personnes en difficultés, -distributions de vêtements, d’argent, de nourriture et de médicaments - soutien financier et psychologique aux malades -actions pour les mendiants et handicapés et leurs enfants à la cité de la solidarité. Réconciliation -retour d’étrangers dans leur pays -interventions dans les prisons -petits projets : fabrique de savaon à Simbaya (St Etienne) et à Songoya (Ste Rita) ; projet de boulangerie ; soutien aux femmes vendeuses au marché, jardin potager…, garderie d’enfants -soutien scolaire -salubrité dans les quartiers (cette action est très importante et devra être reprise : il vaut mieux prévenir que guérir : aider à la santé sans attendre que les gens soient malades. Cela a permis d’aboutir aux conclusions suivantes :

Le fonctionnement des commissions

-Ce qui compte, ce n’est pas le nombre, c’est l’engagement et la disponibilité de chacun. Et cet engagement doit se construire sur notre foi, la Parole de Dieu et l’amour de nos frères et de nos sœurs. -Cette année a marqué un progrès, par rapport à l’année dernière. On a intensifié la sensibilisation, pour mieux faire comprendre le but des commissions. Les commissions se sont ouvertes à de nouvelles personnes, en particulier des autres religions. Les responsables ont pris contact avec les autorités de quartier et les chefs religieux musulmans (imams). Les commissions ont établi des plans d’action, en proposant une action par mois. Mais il faut reconnaître qu’il reste encore beaucoup à faire.

• Beaucoup de gens sont encore réticents. Il va donc falloir intensifier le travail de sensibilisation dans les paroisses. Pour cette sensibilisation, on peut organiser des conférences ou des réunions. Mais souvent les gens ne viennent pas. Il vaut mieux profiter des moments où les gens sont déjà rassemblés. Par exemple à la messe, au moment des annonces, et aux réunions ordinaires du Conseil paroissial, des CCB et des mouvements Pour cette sensibilisation, tous demandent que l’année prochaine, les formateurs continuent les tournées dans les différentes paroisses, le dimanche. Et que l’on passe dans toutes les paroisses, y compris celles qui n’ont encore rien commencé, et pas seulement dans celles qui ont répondu aux appels. Mais pour cela, il va falloir trouver des fonds, pour la prise en charge des déplacements. Et aussi que les commissions qui travaillent bien aident les paroisses voisines à lancer et organiser leurs commissions. Pour cela, on propose de chercher dans ces paroisses une ou 2 personnes ressources qui pourraient parler aux autres pour lancer la commission.

• Il faudra continuer à s’ouvrir aux personnes des autres religions et ethnies, en leur donnant une place plus grande dans les actions que nous menons. Cela devra aller jusqu’à leur proposer de faire partie de la commission.

• Il faudra aller plus loin que les simples contacts avec les autorités locales et imams. Et mettre en pratique ce que Monseigneur Vincent a demandé plusieurs fois : Une union sacrée des religions en Guinée. Les actions communes que nous avons menées pour la préparation des élections devraient nous y aider, à condition de continuer d’agir dans ce sens

Les plans d’actions doivent être améliorés ; Dans certaines paroisses, ce sont de simples idées. Il faudra donc rédiger les plans d’actions comme nous l’avons expliqué : en précisant bien les différentes étapes, les méthodes à utiliser, les moyens que nous avons et les moyens à chercher, les personnes ressources qui peuvent nous aider, etc ...

• Il nous faut absolument réaliser vraiment les actions décidées. Et pour cela choisir des actions concrètes, mais aussi que nous pouvons véritablement mener, avec les moyens qui sont les nôtres. Il y a encore trop de discours et de théories dans nos commissions et nos paroisses, sans actions concrètes. Nous avons examiné des actions prévues qui étaient bonnes, mais qui n’ont pas été réalisées, parce qu’on n’avait pas prévu les moyens nécessaires.

• Nous avons constaté qu’un mois pour agir avec un groupe cible, c’était trop court. L’année prochaine, nous prendrons une action et un groupe à aider par trimestre, et non plus chaque mois. Au début de l’année pastorale, il nous faudra refaire une enquête, en faisant participer le maximum de personnes et tous les groupes mouvements et CCB, pour connaître les problèmes actuels et les vrais besoins, pour préparer un nouveau plan d’action.

• Pour Justice et Paix, nous continuerons la réflexion et les actions au niveau de la société : le suivi des élections, la mise en place de la démocratie, l’éducation aux droits de l’homme, etc…

• Au début de l’année pastorale (octobre), il nous faudra renouveler le bureau et chercher à nouveau un délégué pour chaque CCB, mouvement ou autre groupe paroissial. En gardant bien sûr ceux qui travaillent bien.

• Dans beaucoup de paroisses, il y a des problèmes de relations avec les curés et les conseils paroissiaux. Nous devons être patients et comprendre les idées des autres. Mais nous devons aussi tout faire pour leur faire comprendre l’importance de ces commissions. Elles sont demandées par l’Eglise et donc obligatoires dans toutes les paroisses. La 1° chose c’est de leur expliquer le but de nos 2 commissions, de les tenir au courant à l’avance de ce que nous voulons faire et de leur faire les compte-rendus de nos réunions et de nos actions. Pour faire participer toute la paroisse à nos actions, il faudra aussi obtenir la permission d’expliquer les actions que nous voulons mener à tous les paroissiens, par exemple au moment des annonces.

• Nous aiderons aussi nos prêtres à se rencontrer régulièrement avec les pasteurs et les imams, comme Monseigneur Vincent l’a également demandé, pour se connaître et travailler ensemble pour la justice, la paix, la charité et le développement du paysIl est nécessaire d’avoir 2 commissions séparées : justice et paix et pastorale sociale, car les buts sont différents, de même que les personnes à toucher, même si nous avons la même méthode de travail. Mais il est aussi très important de travailler ensemble pour se compléter. Et aussi de travailler avec les autres groupes, qui agissent dans le même sens. Par exemple, la Légion de Marie ou Sant Egidio. Comme on l’a fait par exemple à la prison à Coyah.

Pour la pastorale sociale, on ne peut pas se contenter de distribuer des habits ou de la nourriture. Il faut vraiment aider les pauvres et autres personnes qui souffrent ou en difficultés, à se prendre en mains, prendre leurs responsabilités et à agir par eux-mêmes, avec notre soutien. Cela suppose que l’on mette en place avec eux des petits projets de développement pour les aider à vivre, comme cela se fait à St Etienne de Simbaya ou St Rita de Sangoya par exemple. Pour cela, nous allons continuer la formation sur les projets : comment les mettre en place, comment les faire marcher…

• Pour mener nos actions, il nous faut des moyens financiers. Nous avons rappelé certains moyens dont nous avions déjà parlé, comme les quêtes spéciales ou quêtes de Carême, la vente d’objets, de gâteaux ou de journaux, des petits projets pour gagner de l’argent, l’aide du conseil paroissial ou de bienfaiteurs, etc…Mais cela doit commencer par nos propres cotisations.

• La formation est absolument nécessaire : D’abord la formation biblique. Et aussi la formation à la doctrine sociale de l’Eglise (le dernier samedi du mois, au collège Ste Marie de Dixinn). Nous avons dit que nos rencontres diocésaines sont aussi des temps de formation. Il est donc important d’en lire et étudier les compte-rendu dans nos commissions paroissiales. Et aussi tous les nombreux documents qui nous ont été distribués.

• Ces compte-rendu sont déposés dans les boites des paroisses au secrétariat de l’Archevêché. Les demander à chaque fois au curé, ou les récupérer nous-mêmes. Ensuite il faut bien les classer ensemble dans un dossier, les distribuer aux membres de la commission, en veillant à ce qu'ils les rendent rapidement. On en fera à chaque fois le résumé aux prêtres, au Conseil Paroissial et aux responsables de CCB et mouvements.

• Pendant ces vacances, nous allons chercher à présenter nos 2 commissions aux sessions bibliques et dans les camps et rencontres des différents mouvements. Il faut tout de suite en contacter les responsables pour mettre cette présentation dans le programme. Dans la mesure du possible, les formateurs continueront les visites des paroisses.

• L’année prochaine, des badges seront remises au curé, pour que les membres puissent les porter quand ils sont en mission. Mais on peut toujours présenter aux autorités le dépliant de justice et paix ou demander au curé un ordre de mission. Plus important que les badges, ce sont les relations personnelles et les contacts amicaux
.

CENTRES AERES :

Nous avons pris un long temps pour expliquer à nouveau ce qu’est cette nouvelle activité très importante pour l’éducation des enfants, la lutte contre la délinquance et contre la pauvreté, l’éducation aux droits de l’homme…Nous avons vu ce qui a été fait et comment les paroisses peuvent participer à cette action.

Vacances :

Il est important de continuer nos actions pendant les vacances et d’expliquer l’importance de la justice, la paix et la pastorale sociale partout où nous irons.

Bonnes vacances à tous et à bientôt

jeudi, juillet 1 2010

MESSE POUR LA  PAIX EN GUINEE

Homélie de Mgr. Vincent COULIBALY (Cathédrale Ste. Marie de Conakry, 26 juin 2010)

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vendredi, juin 11 2010

Commission Diocésaine Justice et Paix Mai 2010

Parole de Dieu :

Messe de l'Ascension Le père Armel a relevé les paroles des anges aux disciples: "pourquoi restez-vous à regarder le ciel ?". Jésus reviendra, mais en attendant; il nous faut construire son Royaume, un Royaume d'amour et de vérité, de justice et de paix. Jésus est monté au ciel, mais il est avec nous jusqu'à la fin du monde. Il nous donne la force de l'Esprit Saint pour apporter l'Evangile et libérer nos frères, dans toutes les nations…et apporter la paix dans toute la nation, pour tous. A nous de continuer ce que Jésus a fait, dans la joie comme les disciples, et pour apporter la joie de Dieu aux autres. Jésus a prié, il a annoncé l'Evangile, il a guéri les malades et aidé les gens. Mais il a aussi libéré et défendu les gens: les femmes, les enfants, les étrangers, les pauvres et les petits, les étrangers, les pécheurs et les paiens. Nous devons relire tout l'Evangile dans ce sens. Et Jésus nous demande de nous engager en particulier dans la vie du pays, comme Monseigneur Vincent nous l'a demandé à Boffa: Nous prions pour le pays. Pour que la campagne électorale annoncée se passe dans la paix. Pour que les élections qui vont suivre se déroulent sans tromperie. Pour que les vrais perdants acceptent les résultats des élections. C’est à vous, laïcs chrétiens d’agir pour cela : en entrant dans les partis politiques et en participant à l’élaboration et à l’étude des programmes. Le choix de votre candidat doit être fait non pas à partir de son ethnie ou de sa religion, mais à partir de son programme et de sa personnalité, en voyant ce qu’il a fait dans le passé."

Tour des paroisses;

A Coyah: Dans la commission, il y a des délégués des CCB et des mouvements. Ils se forment en travaillant les documents reçus. Ils ont travaillé ensemble avec la pastorale sociale et la Légion de Marie à la prison, ce qui est très bien. Ils ont apporté un repas aux 85 prisonniers, ce qui leur a permis de parler avec eux et de connaître leurs problèmes. Grâce à cela, ils ont pu faire libérer 2 prisonniers, qui étaient retenus depuis plusieurs années, parce qu'ils ne pouvaient pas payer les 300.000 FG de leur amende. Ils ont réconcilié 3 fidèles qui mettaient la division dans la paroisse. Ils ont recensé des pauvres et des handicapés chrétiens: "c'est bon, mais il faut maintenant recenser les musulmans, car nous devons aider tout le monde. Et il ne suffira pas de les aider matériellement, il faudra chercher à connaître leurs problèmes, les organiser et les défendre. Ensuite, pour aider quelqu'un, il faut voir d'abord ce qu'il peut faire par lui-même et le soutenir pour cela"

Les autres paroisses ont aussi parlé de leur travail et de leurs difficultés:Nongo, Bonfi, Sangoya, lambanyi,etc.. A partir de là, on a rappelé les conditions pour mieux travailler: continuer à sensibiliser les gens et leur expliquer le travail de la commission. Chercher à avoir un délégué de chaque CCB, chaque mouvement et chaque groupe dans la commission, mais ne pas attendre pour commencer le travail que toutes les conditions soient remplies, multiplier les documents et les travailler (faire des rencontres de formations), faire les compte-rendus des réunions diocésaines, annoncer l'action du mois à tous les chrétiens au moment des annonces, introduire des musulmans dans la commissions; travailler avec la pastorale sociale, la Légion de Marie, Sant Egidio et tous les volontaires, chercher à bien connaître les problèmes des gens pour mieux les défendre, ne pas se décourager et s'appuyer sur la prière, renouveler les membres quand les premiers ne viennent plus, impliquer le curé et le conseil paroissial, présenter les membres de la commission à toute la paroisse et aller voir les chefs de quartier les autres autorités (policiers, gendarmes..) et les imams.

Quand nous allons voir un musulman, nous n'allons pas le voir pour parler de religion, mais en tant que frère, citoyen et ami. Pour voir ensemble les problèmes du quartier et voir ce qu'on peut faire ensemble. Pour réconcilier les gens, il faut d'abord les mettre en confiance et chercher des intermédiaires qui peuvent être écoutés. Nous avons donné des exemples de ce que nous avons fait dans ce sens. Mais dans tout cela, le plus important c'est l'exemple que nous donnons, personnellement et dans nos CCB. Car les actions sont plus fortes que les paroles.

Nous avons vu comment faire un plan d'action (voir la feuille L 52); D'abord, faire une enquête: Quelles sont les injustices autour de nous? Quelles sont les personnes qui ont besoin d'être défendues?. On fait ensuite la synthèse des réponses. Puis ont fait le tableau des actions à mener, en commençant par les pmlus plus importantes et les plus urgentes, mais sur lesquelles nous pouvons vraiment faire quelque chose. Dans le tableau, on note le mois, le groupe cible, les actions, les moyens, les méthodes, les personnes ressources avec qui agir,et enfin les personnes qui pourront continuer l'action à la fin du mois

Nous avons ensuite à l'engagement du chrétien dans la société, et en particulier quoi faire pendant la campagne électorale et quel suivi apporter aux élections. Pour cela, nous avons distribué l'homélie de Monseigneur Vincent à Boffa et la prière pour le pays.

mardi, mai 25 2010

L'engagement dans la vie du pays

Au cours de la formation « Justice et Paix » pour le doyenné du Fouta, tenue à Mamou du 23 au 25 Avril, nous avons analysé la situation du pays et son évolution actuelle (voir le document envoyé du 10.02.2010 : vie du pays et tolérance). A partir de là, nous nous sommes demandés : « Que faire en tant que chrétiens ? »

Voici quelques-unes des réflexions que nous avons exprimées :

1) Il est urgent de relancer la formation de membres de la Commission « Justice et Paix, comme observateurs indépendants pour les élections. Mais pour cela, il faut que les Commissions paroissiales se mettent en place, de manière à proposer des personnes honnêtes, compétentes, engagées et désintéressées. Et d’impliquer non seulement le Curé ou le Conseil paroissial, mais toute la paroisse, pour être soutenus et conseillés dans ce travail d’observateur.

2) Revoir la question de l’enrôlement sur les listes électorales. Cette question est très délicate. L’inscription s’est faite l’année dernière. Mais depuis, de nombreux Guinéens ont atteint l’âge de la majorité et ne sont pas inscrits. Plus grave, les gens ont été inscrits sur leurs lieux de travail ou d’études. Mais le 27 Juin, de nombreux étudiants, par exemple, auront quitté les universités et seront retournés dans leurs régions d’origine. Comment vont-ils récupérer leurs cartes d’électeurs pour pouvoir voter ? Il faudrait trouver une solution à ce problème. 3) Il est important que le maximum de chrétiens entrent dans les partis politiques pour faire réfléchir les autres militants afin que chaque parti cherche vraiment le bien commun : le bien du pays et de tous ses habitants. Et aussi les conseiller, pour qu’ils évitent toute
provocation et violence envers les autres partis et militants. Nous sommes « le levain dans la pâte ». Mais cela suppose que les chrétiens s’engagent dans la politique à cause de leur foi et selon l’Evangile. Pas seulement par soif de pouvoir ou d’intérêt personnel. Et qu’ils ne cherchent pas à utiliser la communauté chrétienne pour leur avancée politique. Déjà un pacte a été conclu et signé par un certain nombre de partis, pour éviter toute violence et respecter les autres partis. Nous soutenons cette initiative et souhaitons que le maximum de partis s’engage dans cette démarche.

4) Pour ceux qui ne sont pas engagés dans un parti déterminé, il est important de participer aux réunions électorales, pour écouter ce qui se dit et apporter ses idées, sans crainte ni arrière-pensées. Et ainsi faire avancer la réflexion. Pas seulement participer aux mamayas (fêtes et danses) ou recevoir de l’argent. Jésus disait : « Vous êtes la lumière du monde » (Mtt 5, 15). 5) Il est aussi très important de chercher à connaître les programmes des différents partis, de manière à voter en connaissant les choses, et, après avoir réfléchi, en choisissant le parti qui nous semble le plus capable de faire avancer le pays. N.B. : Au cours de la session, nous avons demandé : - Qui est inscrit sur les listes électorales ? – Qui a vérifié les inscriptions, pas seulement pour lui-même mais pour ses parents, voisins et amis, spécialement ceux qui ne savent pas lire ? – Qui est engagé dans un parti politique ? – Qui est dans une ONG ou une association non catholique, engagée dans cette préparation des élections et l’éducation des citoyens pour reconstruire le pays ?

6) C’est à chacun de voir où et comment il peut s’engager selon le temps qu’il a, ses compétences et ses possibilités. Mais tout chrétien doit s’engager : Tu es chrétien mais tu es aussi citoyen guinéen. Il faut « rendre à Dieu ce qui est à Dieu » mais aussi « rendre à César ce qui est à César ». Nous sommes tous concernés. « Nous sommes le sel de la terre » nous dit Jésus (Mt 5, 13).

7) Nous nous sommes aussi demandés comment les étrangers qui sont parmi nous peuvent participer à la réflexion et au bon déroulement de la transition : donner son avis, mais en veillant à rester neutre et indépendant.

9) Plus largement, il est absolument nécessaire de renforcer les bonnes relations dans la société. C’est pourquoi nous demandons à tous les chrétiens de chercher à créer des liens d’amitié dans leurs quartiers et leurs lieux de travail, avec les gens des autres ethnies et des autres religions. C’est très important pour l’avenir. Et aussi de parler ensemble pour arrêter toute forme de violence et d’agressivité, mais aussi de mensonge et de fausses accusations.

10) « Il vaut mieux prévenir que guérir » et bloquer au départ toutes les tentatives de bagarres. Et donc intervenir dès qu’on se dispute, au sujet de la politique, de l’ethnie, ou de la religion. Pour éviter ce qui s’est passé par exemple à NZEREKORE (Voir l’homélie de Pâques de Mgr Vincent ; et aussi l’homélie de la messe chrismale –mardi saint- sur l’engagement des laïcs).

Une question : Certaines mosquées sont devenues des lieux de réunions politiques. Comment éviter cela ?

11) Des voix se sont élevées pour créer un parti ou une alliance de partis des forestiers (les ethnies de la Forêt, au sud du pays). Ou un parti chrétien. La Commission « Justice et Paix » pense que ce n’est pas une bonne chose et ne peut pas soutenir une telle initiative. D’abord, un tel parti n’a aucune chance de gagner, car les forestiers sont minoritaires. Et il faut que nous, les chrétiens, nous acceptions une fois pour toutes, dans le calme et avec réalisme, que nous sommes une minorité et en tirer les conséquences. Jésus nous dit : « N’aie pas peur petit troupeau"(Luc 12,32).Et il suffit d’un peu de sel pour donner du goût à toute la sauce ! Jésus ajoute:"il a plu au Père de te confier le Royaume», mais pas le pouvoir politique!

Créer un parti ethnique ou religieux n’est pas bon non plus pour le pays. Il y a trop de partis à tendance ethnique. Des gens disent : « C’est à notre tour de diriger le pays ». De telles pensées ne peuvent que casser le pays et entraîner des troubles très graves, qui nous feraient tomber dans le malheur pour de longues années. Un parti chrétien entraînerait en face un parti musulman, avec toutes les conséquences possibles. Il nous faut à tout prix défendre la laïcité. Et lutter de toutes nos forces contre les tendances ethniques, pour construire ensemble la Guinée au lieu de la diviser.

12) Comment choisir ? Ce que nous devons faire, c’est connaître et étudier les programmes des différents partis. Et aussi de voir quelle est la personnalité du candidat : quelles sont ses qualités ? qu’a-t-il fait dans le passé ? qu’est-il capable de faire ? Nous ne choisissons donc pas notre candidat à partir de son ethnie ou de sa religion, mais à partir de ce qu’il fait et de son programme, et de ce qu’il est. Cherche-t-il le bien de tous, ou seulement de quelques-uns ? Est-ce que son programme correspond à ce que demande l’Evangile (même s’il est musulman) ? Est-ce qu’il peut nous apporter la justice et la paix ?

13) Enfin, il est important de parler de cela autour de nous, avec nos amis. Envoyez-nous les résultats de vos réflexions.

Une vision musulmane sur Justice et Paix

1°) On lit dans le Coran : Les croyants doivent se rapprocher les uns des autres. Les messagers de Dieu sont pour la paix (Cf Moïse). Mohamed a été envoyé pour la miséricorde. Soyez justes, pour semer la paix. Soyez justes envers vos enfants, vos épouses, les orphelins et les pauvres. Prie pour ta communauté, afin qu’il y ait la paix sur elle. Des Hadith disent :- Ayez la miséricorde pour le prochain, afin que Dieu ait la miséricorde pour vous. - Celui qui triche n’est pas croyant. - Il faut combattre l’injustice par la main, par la parole, et du fond de vos cœurs. D’où la nécessité du dialogue inter-religieux.

2°) L’Islam se présente comme une religion de paix. Les croyants se saluent en disant « Asalam aleïkum » (= la paix soit avec toi). Et de nombreux villages s’appellent : Daaru salam (le village de la paix). ( Notes prises au cours de l’intervention de M. Mamadou Sidibé à la session de Mamou du 23 au 25 Avril 2010)

Appel au dialogue politique

Le Conseil supérieur islamique du Sénégal salue la médiation d’Abdoul Aziz Sy al ibn, porte parole du khalife général des Tidianes, pour un dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition pour une meilleure gestion du Sénégal. Il a exprimé sa position à l’occasion d’une rencontre tenue le 12 Mars dernier dont une copie des conclusions est parvenue à notre journal (le soleil): « Cet appel au dialogue et à la fraternité est une réponse efficace à la survie de notre jeune démocratie encore exemplaire dans toute l’Afrique », lit-on dans le document. Cette source ajoute qu’il « est bien vrai que depuis quelque temps le climat politique est devenu moins bon, à cause du refus des différents acteurs à dialoguer sur les questions essentielles pour le devenir du pays. Il est aussi évident qu’aucun groupe constitué ne peut diriger seul le pays, si les bases d’un dialogue sincère, franc et loyal, responsable et patriotique ne sont pas acceptées par tout le monde, avec des échanges sur les problèmes sérieux qui pourraient menacer la stabilité économique, culturelle et des organisations de l'état ». Le conseil recommande à tous les partis politiques, les organisations de la société civile et les syndicats, mais surtout à l’Etat de « faire preuve de sacrifice et de sincérité pour la réussite du dialogue demandé par nos illustres guides religieux ». N’est-ce pas valable aussi pour la Guinée ?

Discours du Nonce Apostolique, S.E. Mgr Martin Krebs

à l’occasion de la « Fête nationale » du Saint-Siège, Conakry, le 22 avril 2010

Excellence, Monsieur le Ministre d’État chargé des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Francophonie, Excellences Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement, Excellences les Chefs des Missions diplomatiques et consulaires, Mesdames et Messieurs les représentants des organisations et institutions nationales et internationales, Révérends Pères, Révérendes Sœurs, chers invités, Soyez tous les bienvenus à cette réception organisée dans un moment particulier de l’histoire de la Guinée : la préparation des premières élections présidentielles que tous veulent libres, transparentes et crédibles. Lors de l’audience que vous m’avez accordée récemment, Monsieur le Ministre des Affaires étrangères, vous m’avez fait savoir que vous comptez sur l’Église catholique comme témoin de l’espoir, aussi en ce moment-même, où il faut encore surmonter mille difficultés qui s’opposent à l’organisation d’un futur meilleur pour la Guinée. J’aimerais vous assurer, Monsieur le Ministre, que l’Église ne reste pas indifférente vis-à-vis des aspirations de tout un peuple ! « Dieu est justice et crée la justice. C'est cela notre consolation et notre espérance. Mais dans sa justice il y a aussi en même temps la grâce » (Benoît XVI, Lettre encyclique « Spe salvi », n. 44). À cause de sa mission religieuse, l’Église catholique joue un rôle particulier dans la société. Comme elle souhaite annoncer l’Évangile de Jésus Christ au milieu des relations sociales, elle considère sa participation à la vie publique comme aspect important de sa mission. Au profit de tous les partenaires sociaux, elle pratique et propose des attitudes, sans lesquelles aucune démocratie ne peut fonctionner. En ce qui concerne la préparation des élections, elle est persuadée qu’« une démocratie authentique n'est pas seulement le résultat d'un respect formel de règles, mais le fruit de l'acceptation convaincue des valeurs qui inspirent les procédures démocratiques: la dignité de chaque personne humaine, le respect des droits de l'homme, le « bien commun » comme fin et critère de régulation de la vie politique. » Elle est convaincue que « s'il n'existe pas de consensus général sur de telles valeurs, la signification de la démocratie se perd et sa stabilité est compromise » (cf. Compendium de la doctrine sociale de l’Église, n. 407).

Quand l’Église catholique s’engage pour le bien commun des Guinéens, surtout dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de la promotion humaine, elle ne cherche donc pas des privilèges pour elle-même. Au contraire, elle désire coopérer avec tous les hommes et femmes de bonne volonté, indépendamment de leur religion ou vision du monde. Elle souhaite donc « une laïcité positive, ouverte, qui, fondée sur une juste autonomie de l’ordre temporel et de l’ordre spirituel, favorise une saine collaboration et un esprit de responsabilité partagée. » (Benoît XVI, Discours aux Corps diplomatique accrédité au Saint-Siège, 11 janvier 2010). D’autre part, dans un monde où le concept du « bien commun » est souvent réduit à un cliché, l’Église a le devoir de dénoncer l’égoïsme qui conduit à l’accaparement par quelques-uns des biens qui sont destinés à tous ! Heureusement, beaucoup de Guinéens s’engagent déjà pour la Nation avec un sens aigu pour le bien-être commun !



Le Saint Père a manifesté, à maintes reprises et encore tout récemment, son intérêt particulier dans le développement pacifique et l’établissement de l’État de droit en Guinée. Dans son Discours au Corps diplomatique accrédité au Saint-Siège, au début de cette année, il a souhaité qu’ « après un temps d’incertitude et d’agitation » la Guinée « s’achemine vers une normalité politique et sociale retrouvée » « avec l’aide effective et désintéressée de la communauté internationale ». Et le jour de Pâque, avant la bénédiction solennelle, il a mentionné la Guinée devant les chrétiens du monde entier, en priant « qu’on arrive à la paix et à la réconciliation qui sont garanties du développement ». Chers invités, je ne peux que m’associer à ces vœux du Saint Père, en souhaitant que la Guinée progresse sur son chemin dans la justice et dans l’unité.

Que Dieu bénisse le Pape Benoît XVI ! Que Dieu bénisse la Guinée !

lundi, mai 3 2010

Homélie Mgr. Vincent COULIBALY Veillée Pascale à la Cathédrale (Conakry, le 3 avril 2010)

Bien chers frères et sœurs chrétiens, Bien chers compatriotes,

Pâques, fête de la vie, de la lumière et de la joie

Aujourd’hui, avec tous nos frères et sœurs chrétiens, nous célébrons la fête de Pâques, c’est-à-dire la fête de la Résurrection de Jésus, après sa Passion et sa Mort. Pâques, c’est la fête de la vie, de la lumière et de la joie pour tous, pour le monde entier. A nous d’apporter aujourd’hui cette vie, cette lumière et cette joie à nos différents milieux de vie et à tout notre pays. Bien sûr nous n’arriverons pas d’un seul coup à supprimer tout ce qui est contre la lumière, la joie et la vie dans notre pays et dans le monde. C’est ici qu’il faut comprendre que Pâques, c’est aussi la fête de l’espérance.

Pâques, fête de l’espérance

Avec la résurrection de Jésus, la mort est vaincue, et nous devenons capables de lutter contre les forces de mort qui tuent l’homme, le pays et le monde. Il s’agit de la pauvreté, de la faim, de la maladie et du sous-développement. Il s’agit aussi de la violence et de la méchanceté, de la corruption et des détournements de l’argent du pays, de la paresse et du manque de conscience professionnelle, de l’égoïsme et du chacun pour soi où le plus fort écrase le plus faible ; il s’agit de la soif de l’argent qui nous fait exploiter et faire souffrir les autres et travailler en oubliant l’intérêt du pays ; il s’agit de l’ethnocentrisme et du manque d’amour pour ceux qui sont différents de nous ; etc… L’espérance du chrétien, c’est qu’avec Jésus ressuscité, il peut vaincre toutes ces forces de mort qui sont aujourd’hui sur les routes de notre pays et du monde. Le chrétien prie et il s’engage chaque jour pour cela.

Pâques, c’est aussi la fête de la paix.

C’est pourquoi, à chaque fois que Jésus ressuscité apparait à ses disciples, il leur dit : « la paix soit avec vous ». Nous croyons qu’aujourd’hui, Jésus ressuscité dit aussi à chacun d’entre nous et à tout notre pays : « la paix soit avec vous ». Ici encore, l’espérance du chrétien, c’est que le manque de paix ne disparaitra pas sans le travail de chacun et de chacune d’entre nous. Le premier travail à faire pour la paix consiste à préparer notre cœur à la paix. Dès le début du carême, nous avons été invités à convertir notre cœur. Le cœur de l’homme, nous le savons, constitue le terrain favorable pour tout projet de conversion ; car c’est au-dedans de l’homme, dans son cœur, que doit germer le minuscule grain du Règne de Dieu. C’est du cœur des personnes que germent tout le bien et tout le mal que nous voyons dans le monde : guerre, injustice, et comme nous le dit Jésus lui-même : « intentions mauvaises, inconduite, vols, meurtres, adultères, cupidité, perversités, ruse, débauche, envie, injures, vanité, déraison » (mc 7,22-23). Il s’agit de faire des efforts sur soi-même, pour acquérir, comme le demandait le Pape Jean-Paul II : « la capacité d’être attentif à son frère… la capacité de voir surtout ce qu’il y a de positif dans l’autre… et de savoir donner une place à son frère, en portant les fardeaux les uns des autres (Ga 6,2) et en repoussant les tentations égoïstes qui continuellement nous tendent des pièges et qui provoquent compétition, carriérisme, défiance, jalousie ». Il s’agit concrètement de regarder les autres avec un cœur bon ; d’accueillir nos frères et nos sœurs sans distinction aucune et de travailler avec tous ; de faire confiance aux autres et de voir les bonnes choses qu’ils font au lieu de voir seulement les mauvaises. Comme le disait Dieu au travailleur de la vigne : « Pourquoi regardes-tu ton frère avec un œil mauvais, alors que je suis bon » (mt 20,15). Il s’agit de voir ce qui va bien dans le pays, et de travailler pour le rendre meilleur, au lieu de tout critiquer et de décourager ceux qui veulent faire le bien. Comme Jésus qui a su admirer la foi des gens et voir les bonnes choses qu’ils faisaient ; par exemple, la pauvre veuve venue apporter sa petite offrande au Temple

Quelques questions

Comment ne pas penser ici à la Guinée et à notre période de transition marquée par la préparation des élections présidentielles. Et se poser quelques questions : Travaillons-nous, pendant cette période, dans le calme ? La campagne électorale pourra-t-elle se faire sans rien casser, brûler ou tuer dans notre pays ? Les manifestants et les forces de l’ordre respecteront-ils les règles de la démocratie ? Pour cela, quelle éducation donner aujourd’hui aux militants ? Quelles dispositions prendre aujourd’hui pour les forces de l’ordre ? Il y a d’autres questions que nous devrions nous poser aussi : que cherchons-nous en vérité dans tout ce que nous faisons pendant cette transition ? Le bien véritable du pays ou le pouvoir pour nous-mêmes, par intérêt et pour en tirer du profit ? Dans notre programme, ou dans le programme que nous soutenons, quelle est la place qui est donnée aux paysans, aux pauvres, aux chômeurs et aux ouvriers ? Ce programme soutient-il tous les guinéens, ou seulement les fonctionnaires et les militaires ? Quelle place donne-t-il aux jeunes, non pas pour les manipuler et les acheter pour gagner des voix, mais pour préparer leur avenir ? Ce programme accorde-t-il un vrai respect aux femmes et tient-il compte de leurs besoins, ou cherche-t-il surtout à les utiliser pour les meetings, les mamayas et autres manifestations ? Et vous, les femmes et les jeunes, que faites-vous pour vous faire respecter et prendre vos responsabilités ? Est-ce que nos programmes sont un vrai engagement ou des promesses creuses pour attirer les gens ? etc…


La place des religieux et le respect de la religion

Pâques est la fête de la vie, soutenue par l’union des cœurs et l’acceptation réciproque. Je pense ici aux tensions et aux incompréhensions qui se développent en ce moment entre nos différentes ethnies et religions. Je pense surtout à ceux qui manipulent la sensibilité ethnique ou religieuse à des fins politiques. Et j’appelle de tous mes vœux la naissance à Conakry et dans les villes et les villages de l’intérieur, de l’Union Sacrée des Religieux de Guinée. La Guinée, ce n’est pas seulement Conakry. Il faudrait une telle organisation des Religieux dans toutes les villes et tous les villages de notre pays. Cette structure permettra aux Imams, aux Pasteurs et aux Prêtres de se retrouver régulièrement pour se connaître, échanger leurs réflexions et créer des liens entre eux, sans attendre que des problèmes surgissent. A ce moment-là, quand ces problèmes arriveront, les religieux seront unis pour les résoudre ensemble. Et c’est dans la mesure où il y aura l’unité entre les chefs religieux, qu’ils pourront prêcher l’unité des guinéens et qu’ils seront écoutés.

Il est aussi nécessaire que les chefs religieux restent neutres et au-dessus de la mêlée. Ils seront alors au courant de ce qui se passe vraiment. Ils pourront défendre les pauvres, les étrangers, les petits de la société, pour que chacun ait sa place et soit reconnu dans le pays. La Guinée a aujourd’hui besoin de ces personnes neutres, justes, réfléchies et indépendantes, pour aider tous les Guinéens à voir plus clair et à sortir de leurs positions partisanes, pour pouvoir construire le pays avec tous et tous ensemble. C’était le rôle que l’on avait donné au Comité ou Structure de veille, suite à la Crise de janvier et février 2007. Malheureusement, ce comité n’a pas fonctionné. Je le regrette profondément. La franche collaboration des religieux peut nous éviter de connaitre de graves crises, comme celle du 28 septembre 2009. Telle est ma ferme conviction.

C’est pourquoi je demande, aussi bien aux personnes qu’aux structures du pays, quelles qu’elles soient, de respecter cette autonomie et cette liberté des religieux, justement pour qu’ils puissent vraiment aider la Guinée. En effet, nous voyons actuellement un certain nombre de responsables du pays, mais aussi des partis politiques, qui s’approchent des religieux, simplement pour les faire agir selon leurs propres idées et non pas pour avoir la lumière de la religion. Dans mes contacts avec les prêtres notamment, j’apprends que de nombreuses personnes, viennent demander des prières dans leurs maisons ou au siège de leurs partis, pour les victimes du passé. Est-ce que ces personnes agissent par pitié et volonté de prier pour les victimes ou comme un moyen de se faire connaitre et ainsi de récupérer indirectement le soutien des religieux ? A la messe, nous prions souvent pour le Guinée. Jésus disait : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ». Il faut que les religieux s’engagent pour le pays, mais selon leur vocation et leur responsabilité propre. Mais pour cela, il faut qu’on respecte leur autonomie. Et que l’on arrête de manipuler les sensibilités religieuses à des fins politiques, comme cela se voit trop souvent aujourd’hui. Il nous faut servir Dieu et non pas nous servir de Dieu. Il nous faut respecter la foi en Dieu dans sa totalité, et non pas prendre dans la religion ce qui nous plait ou nous avantage, quitte à l’abandonner dès qu’on n’en a plus besoin.

Frères et sœurs, Christ est ressuscité ! Alléluia ! Il nous libère de la mort éternelle. Nous devons être ses témoins et ses messagers, en défendant la vérité partout. Sur le chemin du mensonge, beaucoup de personnes ont sacrifié le développement de leurs pays pour préserver des intérêts égoïstes de familles et de groupes. La mission du baptisé, c’est de défendre la vérité. Nous devons y penser en renouvelant nos engagements de baptême, ou en recevant le sacrement de baptême, tout à l’heure.

Répands, Seigneur, ta grâce dans nos cœurs. Fais grandir ton Eglise, et attire à toi tous les hommes pour qu’ils vivent de ta vie. Nous te le demandons, par Jésus ressuscité, qui vit et règne avec toi, dans l’unité du Saint-Esprit, pour les siècles des siècles. Amen !

Messe de clôture du pèlerinage de Boffa (dimanche 2 mai 2010)

Après avoir rappelé que cette année était l'année des prêtres et expliqué le thème du pèlerinage et de toute l'année: vivre la messe en famille, Monseigneur Vincent Coulibaly a déclaré: Aujourd’hui, quelle sera notre offrande spirituelle ? Quelles sont nos intentions de prière ?

1)- Nous prions pour le pays. Pour que la campagne électorale annoncée se passe dans la paix. Pour que les élections qui vont suivre se déroulent dans le calme et sans tromperie. Pour que les perdants acceptent les résultats des élections. C’est à vous, laïcs chrétiens d’agir pour cela : en entrant dans les partis politiques et en participant à l’élaboration et à l’étude des programmes. Le choix de votre candidat doit être fait non pas à partir de son ethnie ou de sa religion, mais à partir de son programme et de sa personnalité, en voyant ce qu’il a fait dans le passé. Telle est notre première offrande spirituelle .

2)- La Campagne agricole vient de commencer. Nous prions pour que Dieu nous donne la pluie. Mais, en même temps, nous nous engageons à soutenir le monde rural, selon nos possibilités. Et nous évitons de casser notre terre par les ordures, la pollution, le déboisement et les feux de brousse. Le pain que nous offrons à la messe est « le fruit de la terre et du travail des hommes ». Nous ne pouvons pas célébrer valablement l’eucharistie le dimanche, si nous n’avons pas d’abord travaillé pendant la semaine. Et nous ne pouvons pas recevoir la communion en vérité à la messe, si nous ne cherchons pas à faire grandir la communion dans nos familles, nos quartiers et nos lieux de travail.

3)- Notre 3ème offrande spirituelle d’aujourd’hui, c’est la vie des jeunes et leurs engagements : tout ce qu’ils font pour transformer le monde des jeunes et en faire un monde d’amour. A l’espace-jeunes, les jeunes se sont plaints en particulier du chômage et ont demandé aux adultes chrétiens et au diocèse de les aider. C’est normal. C'est pour cela que l’Eglise de Guinée a mis en place l’OCPH (Organisation Catholique pour la promotion de l’homme) et la commission de pastorale sociale. Mais est-ce que les jeunes participent aux commissions de pastorale sociale de leur paroisse pour apprendre à élaborer des projets de développement valables, avec l’aide de nos partenaires comme le réseau Caritas, en particulier CRS (Caritas des Etats-Unis) et la Caritas Italienne ? Plus profondément, ne faudrait-il pas que, tous ensemble, nous nous demandions ce qui cause le chômage dans le pays. Et que faire pour que tous les jeunes puissent avoir du travail. N’est-ce pas une question essentielle à poser en ce temps de campagne électorale ? Les commissions justice et paix sont là pour vous soutenir dans Votre engagement politique. En sachant que cela nous demandera beaucoup d’efforts et de souffrances. Mais ce sont justement ces souffrances pour notre jeunesse que nous offrons à Dieu notre Père à la messe, unies au sacrifice du Christ. Saint Pierre nous dit : « Soyez des pierres vivantes qui servent à construire le Temple Spirituel. Et vous serez le sacerdoce saint qui présente des offrandes spirituelles, que Dieu pourra accepter à cause du Christ Jésus » (1 P2,4-5). Le rôle des laïcs, c’est de vivre leur foi dans la vie de tous les jours. Et de s’engager dans la société, pour y construire le Royaume de Dieu : un Royaume de justice et de paix, de vérité et de réconciliation. Alors, le dimanche, ils viennent offrir au Père, dans les mains de Jésus, tout ce qu’ils ont vécu pendant la semaine, avec les autres hommes. Pour cela le prêtre chante ou dit : « Par lui, avec lui, et en lui, à toi Dieu le Père tout Puissant, tout honneur et toute gloire pour les siècles des siècles ». Et l’assemblée répond : Amen. C’est cela le sacrifice spirituel dont parle Saint Pierre. Après avoir rappelé aux prêtres les exigences de leur engagement, Monseigneur Vincent a donné à tous l'exemple de Marie et de Saint Jean Marie Vianney à qui cette année est consacrée.

vendredi, avril 2 2010

COMMISSION DIOCESAINE DE JUSTICE ET PAIX décembre-janvier-février 2.010 SUITE 2

LE TOUR DES PAROISSES:

Ste Thérèse ENTAG. Le bureau a été renouvelé (15 membres, 3 responsables). Les actions portent sur le soutien des enfants déshérités et les conflits conjugaux. Pour le problème d'héritage, les intéressés ont refusé que la commission règle le problème et ont préféré aller à la justice. Cela arrive et ne doit pas nous décourager. Mais nous continuons à suivre l'affaire pour qu'à la justice le problème soit réglé selon le droit. Pour le manque d'entente entre une choriste et son mari, le problème a été trouvé en famille, ce qui est très bien. .Mais nous allons sensibiliser les CCB sur cette question. Nous avons réfléchi à un cas: un musulman victime d'un vol important (plus de 5 millions) veut aller à la mosquée apporter la cola pour que son voleur soit maudit. Une chrétienne lui dit: "chez nous, on nous dit de pardonner". Le musulman se met en colère contre elle, en disant qu'elle se moque de lui. Que faire?. Voici nos réflexions: Nous devons agir à partir de notre foi et la partager. Mais quand nous sommes avec des non chrétiens, il faut partir de leurs propres idées, pour les faire évoluer ensuite. Sinon, ils se sentent rejetés. Quand c'est possible, il vaut mieux régler le problème entre nous, à la base: ce n'est pas la peine d'aller voir l'imam pour cela, s'adresser directement à l'intéressé. Chercher un intermédiaire qu'il pourra écouter, par exemple un de ses amis musulman. Commencer par lui demander pardon. Ensuite on peut s'expliquer pour se comprendre. NB: Dans chaque cas, on doit chercher la meilleure façon de faire. Nous avons le Saint Esprit pour cela!

A Entag, ils font des cotisations pour payer les photocopies des documents. La réflexion porte sur la mise en place de structures pour connaître les différents problèmes des quartiers. La formation porte sur les questions juridiques. Nous avons insisté pour que toute formation théorique soit liée à la pratique et débouche sur des actions concrètes. Justice et Paix ce n'est pas des conférences, mais agir pour défendre les gens, relever les écrasés et défendre leurs droits. Ils suivent actuellement 2 dossiers au tribunal et travaillent avec la gendarmerie. Ils assurent une assistance sociale en lien avec le foyer des enfants de la rue du Père Etienne. (NB: Il est très important de travailler avec les autres organisations qui agissent dans le même sens, pas seulement les organisations chrétiennes mais aussi les ONG,etc…Il faut donc contacter ces groupes qui sont présents dans nos quartiers)

A St Michel de Coleah, ils en sont au démarrage: bon courage! Ils n'ont pas de curé, mais la commission de justice et paix est d'abord la responsabilité des laïcs: qu'ils n'attendent l'arrivée de leur curé!

A Ste Thérèse de Dubreka, la commission démarre. Ils rencontrent les autorités. Ils veulent rencontrer le préfet qui a fait construire une mosquée sur le terrain de la préfecture, pour réagir et défendre la laïcité. Ils ont organisé un centre aéré (activités de vacances et éducation pour enfants nécessiteux et en danger moral) au mois d'août dernier et suivent très bien la formation cette année. Et aussi la formation à la doctrine sociale de l'Eglise. Ils ont aussi réglé des problèmes de parcelles. Ils cherchent maintenant à faire agir tout le monde.
N.B. On ne peut pas dire: il faut d'abord régler nos propres problèmes dans la paroisse et les CCB avant d'agir à l'extérieur, parce que les problèmes ne finissent jamais. Il faut agir à la fois dans l'Eglise et dans la société.

A St Augustin de Taouyah: Ils ont fait un plan d'action provisoire pour 3 mois. Ils doivent maintenant faire un plan d'action définitif. Et pour cela mieux organiser la commission. Pendant le temps de l'Avent, ils ont demandé un temps de réconciliation, dans chaque famille, chaque groupe et mouvement et demandé à chaque CCB de réconcilier les gens de leurs quartiers, musulmans comme chrétiens. Cette action va être reprise pendant le Carême. Ils ont défendu une mère accusée d'avoir "mangé" son enfant (en sorcellerie): affaire à suivre. Pour Noel, au lieu de toujours refaire les mêmes "tableaux de Noel", on a demandé aux CCB et mouvements de présenter des théâtres sur les situations de pauvreté et d'injustice, les droits des enfants, les problèmes des veuves, des orphelins, des enfants qui travaillent et des petites filles qui vendent au marché, appelé "Noel aujourd'hui"

A St jean de Dabompa: Ils ont fait une veillée le 15 Août sur Justice et Paix. Ils cherchent à sensibiliser les jeunes et ont réglé une dispute entre 2 d'entre eux. Ils font le tour des CCB pour identifier les problèmes. Ils assurent une formation sur Justice et Paix selon la Bible et sur les droits civiques. Le plan d'action porte sur les conflits, l'abandon scolaire, les familles monoparentales, le soutien des malades en lien avec la pastorale sociale, les injustices à l'intérieur de la paroisse et des CCB. Mais il faudrait maintenant passer vraiment à l'action et nous

A St Kisito du Km 36: Les passages du P Armel et de Mr jean Mara avaient relancé la commission. Mais le changement de responsables fait par le curé les a découragés. Il faut à tout prix qu'ils se ressaisissent.

A St Charles Luanga de Sonfonia: ils sont en démarrage avec le nouveau vicaire. Partir du document L 52 A St Jacques de Lambanyi, le plan d'action porte sur l'insécurité, les grossesses indésirées et les discriminations. Actuellement, la commission ne travaille plus. Qu'elle reprenne ses activités, sans attendre le curé. A St Robert de Koloma, les choses n'avaient pas démarré à cause de la confusion entre pastorale sociale et justice et paix. Les choses sont arrangées, ils ont un plan d'action mais n'ont pas encore commencé les actions

A Ste Odile de Simbaya, il y a toujours la confusion entre les 2 commissions, donc le travail n'avance pas

A Bonfi, les 2 commissions sont maintenant séparées et les activités ont commencé. Ils ont cotisé pour photocopier les documents. Mais les 1° membres ne viennent plus. Il faut donc refaire le tour des 8 CCB et des mouvements pour trouver de nouveaux volontaires. Une annonce a été faite à la messe du dimanche, avec le soutien du conseil paroissial. Nous avons analysé le plan d'action, pour l'améliorer (voir plus haut). Il faut continuer les actions, même si les membres sont peu nombreux, sans attendre les nouveaux qui s'ajouteront au fur et à mesure. A Coyah: Les 2 commissions sont maintenant séparées et ont été présentées à l'église. Mais il faudrait un responsable pour chaque commission. Et avoir dans chaque commission un délégué de chaque CCB et de chaque groupe et mouvement de la paroisse (pas seulement 3 personnes!) Leurs délégués participent aux réunions du conseil paroissial. Nous devions partir, avec l'accord des curés, faire une formation pour Coyah, Mafereniah et Forécariah. Malheureusement, la formation a été supprimée au dernier moment, sans même que nous soyons prévenus. Cela a entraîné des frais, mais surtout découragé beaucoup de gens. Malgré tout, nous sommes prêts à repartir assurer une autre formation, mais seulement quand on nous demandera. On nous a aussi dit qu'un centre aéré (activités de vacances) n'était pas possible à Coyah, alors que la commission justice et paix était prête à le prendre en charge. Nous remercions la commission qui continue son travail malgré tout. Son principal souci ce sont les étrangers qui sont souvent maltraités et les travailleurs qui sont exploités. Il faut continuer à les soutenir, même si on nous accuse de faire de la politique. Car c'est notre devoir chrétien de défendre les gens. Mais il faut travailler avec les syndicats, qui connaissent les moyens d'action, tout en veillant à ce que les choses soient menées selon la justice, comme nous le demande l'Evangile. Pour les étrangers, parler avec les policiers et les agents de l'immigration que nous connaissons et qui peuvent nous écouter.

A Kountiya, il faut passer à l'action. Les points choisis sont: améliorer les relations entre les chrétiens et les autres, la sécurité dans le quartier, les grossesses indésirées, la défense des sidéens. Plutôt que d'agir seulement avec les malades du Sida (cela risque de les marginaliser et leur causer des problèmes: d'ailleurs, c'est difficile de les distinguer), il faut mieux travailler avec tous les malades. C'est la commission de pastorale sociale qui doit les soutenir au niveau économique. En justice et paix, notre responsabilité c'est d'abord de les défendre et de les faire respecter, de leur trouver les moyens de se faire soigner; et de conseiller leurs familles pour qu'elles comprennent leurs souffrances et les soutiennent, au lieu de les abandonner. Nous félicitons Kountiya et Dubreka pour leur action pour les activités de vacances (centres aérés)

Sangoya et Yimbaya nous ont présenté également leur plan d'action pour toute l'année.

Dans tous les cas, nous cherchons à encourager les gens qui ont des problèmes et nous cherchons à chercher avec eux les meilleures solutions. Nous agissions avec eux, mais nous n'agissons jamais à leur place. Notre rôle c'est de les soutenir pour qu'ils deviennent acteurs de leurs droits. Alors, ils pourront se mettre debout pour défendre leurs droits, mais aussi les droits des autres. Et si des problèmes nous dépassent, alors nous contactons la commission diocésaine. Mais d'abord, nous faisons ce que nous pouvons au niveau paroissial

COMMISSION DIOCESAINE DE JUSTICE ET PAIX décembre-janvier-février 2.010 SUITE 1

LE PLAN D'ACTION:

Les commissions paroissiales qui ne l'ont pas encore fait doivent d'urgence composer un plan d'action/ Celles qui en ont un, doivent le réactualiser, intensifier les actions et mobiliser le maximum de personnes, à l'occasion du CAREME. Toutes les actions doivent à la fois s'appuyer sur la Parole de Dieu et s'ouvrir aux hommes de toutes les ethnies et religions. On dépose un rapport écrit chaque début du mois à l'Archevêché au nom du père Armel, avant la réunion diocésain. Nous avons écouté les plans d'action des différentes paroisses et étudié en détail les plans d'action d'Entag et de Bonfi en reprécisant les choses. Ne pas mélanger l'organisation de la commission, les formations et le plan d'action. Ceci ne doit comporter que des actions à mener, sur un point ou un groupe de personnes bien déterminés chaque mois. Bien préciser les objectifs, les moyens d'action à notre disposition, et les personnes sur qui nous appuyer. Le plan d'action est propre à chaque paroisse selon ses réalités propres. Il est aussi très important de travailler les déclarations de notre archevêque, distribuées dans les paroisses et envoyées par mail.

REFLEXIONS:

1) Contacts avec les autorités. C'est très important d'aller leurs présenter la commission et ce que nous voulons faire. Ainsi, quand nous aurons des problèmes, ils nous écouteront, car ils nous connaîtront déjà. Mais c'est surtout pour pouvoir travailler ensemble dans nos quartiers, pour y faire grandir la justice et la paix. Nous leur remettons le dépliant de la commission. Nous le photocopions en mettant dessus les contacts de la commission paroissiale. Souvent, les autorités nous reçoivent très bien, ils nous font confiance et ensuite ils nous demandent notre collaboration. Les commissions qui ne l'ont pas fait, doivent le faire le plus rapidement possible.

Au niveau national et dans les affaires politiques, il est très important que l'Eglise reste neutre et au dessus des intérêts particuliers. Si elle donne l'impression de soutenir un côté plus qu'un autre, elle ne pourra plus jouer son rôle. Elle doit rester un comité de veille, garder son autonomie et sa spécificité et ne pas se laisser acheter ou récupérer par un parti ou un autre. Il faut prier pour les autorités mais dans nos églises. Aller faire des prières dans un camp ou le siège d'un parti ne pourrait qu'entraîner des incompréhensions. Il faut donc réfléchir: l'Eglise doit s'engager pour sauver le pays, mais à quel niveau? Par quel moyens? De quelle façon? Pour les chrétiens, nous devons nous engager dans la politique, mais pour sauver le pays et comme Dieu nous le demande. Or certains chrétiens oublient leur foi et l'Evangile quand ils font de la politique. Ou bien ils veulent se servir de l'Eglise pour avoir une bonne place ou pour leur intérêt personnel? Jésus disait:"Rendez à César (aux autorités) ce qui est à César. Et à Dieu, ce qui est à Dieu. Nous devons aussi agir ensemble et écouter les conseils de nos responsables. Nous avons parler aussi du conseil chrétien, en rappelant qu'il n'y a pas de chef de ce conseil: chacun est responsable de sa propre Eglise et ils doivent agir en concertation. Ce n'est pas aux responsables du pays de choisir le représentant des religions chrétiennes, ni de leur commander de faire des prières ou d'autres choses. Les Eglises doivent garder leur autonomie, pour pouvoir annoncer la Parole de Dieu librement.

2) Contacts avec les imams: Ils sont aussi très importants, pour éviter des problèmes et des incompréhensions inutiles comme à Nzérékoré. Mais d'abord pour vivre en paix et régler les problèmes qui ne manquent jamais. Là encore, nous avons écouté l'exemple de plusieurs paroisses où les contacts sont excellents. Nous rappelons qu'il ne suffit pas de régler les problèmes, mais aussi de désamorcer les conflits latents et d'agir sur les causes profondes des problèmes. Monseigneur Vincent a des contacts fréquents avec les chefs religieux musulmans. Nous demandons que quand un curé est nommé, il aille se présenter aux responsables musulmans de sa nouvelle paroisse, comme certains le font déjà. Et qu'ils aient des contacts réguliers: au moins une fois par trimestre. Pourquoi ne pas avoir un conseil inter religieux au niveau des paroisses? Mais c'est surtout entre les jeunes et leurs associations qu'il faudrait augmenter les rencontres, pour une meilleure compréhension. Tous les laïcs chrétiens doivent s'engager dans ce sens. Nous devons aussi éviter des comportements qui peuvent entraîner des problèmes, comme par exemple à St Robert de Koloma où les chrétiens bloquent complètement toute la route le dimanche, pendant la messe. On a aussi donné l'exemple de Nongo, où les salésiens regroupent tous les jeunes ensemble dans la joie pour une meilleure éducation, musulmans comme chrétiens.

3) Contacts avec la gendarmerie et la police. Ils nous permettent de mieux défendre les gens. Et surtout de protéger les enfants qui sont arrêtés et pour éviter qu'on les mette en prison. On peut alors les orienter verts les foyers des enfants à Sonfonia (SOS Mineurs) ou à Kountiya (foyers Saint Joseph). On a donné plusieurs exemples, par exemple à Coyah et Entag.

COMMISSION DIOCESAINE DE JUSTICE ET PAIX décembre-janvier-février 2.010

LA MARCHE DE LA COMMISSION

Le 13 décembre à St Etienne de Yimbayah, le 10 janvier à St Robert de Koloma et le 14 février à Ste Thérèse de ENTAG: Comme d'habitude, nous nous sommes d'abord rencontrés avec la commission paroissiale élargie à tous les volontaires. Le vice président du conseil paroissial était présent, ce qui est normal mais nous a beaucoup encouragé. On a noté le manque d'engagement des chrétiens, à commencer par les membres de la commission. Malgré tout, cela ne nous décourage pas, car le travail de justice et paix est très difficile et il faut donc le recommencer sans cesse. Mais il faut tout faire pour obtenir l'engagement du curé, en lui expliquant le but de la commission et en le tenant au courant de nos différentes activités. Et même si nous commençons avec quelques volontaires, il est important de chercher à avoir dans la commission un délégué de chaque mouvement et groupe paroissial actif, pour que chacun puisse travailler pour la justice et la paix, dans son secteur et selon ses méthodes et ses orientations. Le bureau de la commission doit être le plus léger possible: un(e) responsable, un(e) trésorier et un(e) secrétaire pour pouvoir agir efficacement (nous cherchons la justice pas les titres), car dans la commission tous sont engagés. Il faut bien faire comprendre aux paroissiens, que ce ne sont pas seulement les membres de la commission qui doivent agir, mais tout le monde. Le rôle de la commission c'est d'établir un plan d'action et de mettre tout le monde à l'action

A côté du plan d'action, où nous mettons tout le monde à l'action pour un mois sur un thème et un groupe déterminé, des cas précis se présentent: disputes, problèmes de logement…Nous cherchons à régler ces problèmes aussitôt, mais sans laisser le plan d'action. Nous confions ce problème précis aux personnes les mieux placées pour le résoudre immédiatement: responsable de CCB, Conseillers ou sages, personne ressource…

Il y a souvent un problème d'information. Il faut donc, chaque dimanche, demander au curé s'il n'a pas reçu d'invitation ou de programme pour justice et paix (et aussi pour la pastorale sociale), déposé au secrétariat de l'Archevêché à Kaloum et alors le communiquer rapidement à tous. De même pour la formation: demander au curé de remettre à la commission tous les documents justice et paix qu'il a reçu depuis 3 ans. De même, recueillir les adresses mails du maximum de paroissiens, pour pouvoir envoyer les documents à tous.

LES FORMATIONS:

La formation à la doctrine sociale de l'Eglise se continue chaque dernier samedi du mois, au collège Ste Marie de Dixinn (dans la chapelle, au fond de la cour) de 9h à 11h précises. La formation des éducateurs pour les activités de vacances pour les enfants de familles nécessiteuses et en danger moral, tout le mois d'Août 2.010 (centres aérés) a lieu chaque 2° samedi du mois, au collège, de 9h très précises à 14 heures (repas fourni et voyage remboursé). Cette action est très importante et nous demandons aux commissions de chercher des volontaires, jeunes mais aussi adultes, et de mobiliser leur Conseil paroissial pour que cette activité puisse avoir lieu dans leur paroisse.

En réunion diocésaine, nous avons travaillé les documents suivants: 1)Situation du pays (au 23/12/09) pour notre participation valable, efficace et réfléchie à la période de transition, 2) Agir sur les causes (l'analyse sociale et la non violence active évangélique), 3) Le message final du 2° synode pour l'Afrique, 4) le message de Carême de Benoit 16, etc…à retravailler en paroisse, 5) le document sur la Société Civile. (Tous ces documents ont été déposés dans les boites des paroisses et envoyés par mail). Nous ne pouvons pas écrire ici tout ce que nous avons dit. Interrogez le responsable de votre commission…s'il était présent à la formation! Et essayez d'organiser une formation avec ces documents dans votre paroisse, ouverte à tous. En tout cas, tous ont reconnu que, par exemple, nous avons besoin d'une formation aux méthodes de non violence active dans la ligne des Gandhi, Martin Luther King, Nelson Mandela et Desmond Tutu et surtout de l'Evangile, spécialement dans la situation actuelle du pays. Nous avons rappelé notre devise: travail, justice, solidarité. Il faudrait aussi reprendre des émissions à la radio pour parler dce toutes ces questions

Chaque commission paroissiale met aussi en place son propre programme de formation. Par exemple, à Kountiya: le Sida et le soutien aux sidéens et à leurs familles, à Entag: les techniques de négociation…Pour cela, on profite des compétences de chacun et des formations déjà suivies. De nombreux documents ont été à nouveau distribués. Chaque commission doit les multiplier. Mais le principal moyen de formation, ce sont les rencontres diocésaines de chaque mois. Il est absolument nécessaire d'y participer et si possible la même personne à caque fois (le responsable) et d'en faire le compte-rendu à toute la commissions et à la paroisse. Il y a souvent un manque de communication, déjà à l'intérieur même de la commission.

LES DIFFERENTES REUNIONS PAROISSIALES:



a) Après chaque rencontre diocésaine, il est nécessaire d'en faire le compte-rendu à la commission paroissiale, et même si possible au Conseil Paroissial et aux annonces le dimanche.

b) Il faut aussi prévoir des temps de formation, pour travailler les nombreux documents qui sont distribués.

c) A la fin de chaque mois, réunion d'évaluation et de suivi: 1°) Chaque délégué fait le compte-rendu des activités menées par son groupe, mouvement ou CCB pendant le mois. 2°) On évalue ces actions et on voit comment les continuer 3°) on explique l'action à mener le mois suivant, (avec qui, avec quels moyens…voir le plan d'action). Cette action est présentée à toute la communauté le dimanche suivant (par exemple au moment des annonces), pour que tous les paroissiens soient au courant et se mettent à l'action.

Pour cela, il est bien sûr nécessaire que la commission soit présentée à toute la paroisse. Et que les responsables des commissions justice et paix et de pastorale sociale participent aux réunions du Conseil paroissial. Normalement ces responsables doivent être proposés par les membres de la commission eux-mêmes, parmi les personnes engagées, compétentes et ayant suffisamment de temps (par exemple, ne pas prendre les responsables de CCB car ils ont déjà beaucoup à faire), et approuvées par le curé dans l'entente et la dialogue. Le responsable de la commission ne doit pas décider tout seul, mais responsabiliser tous les membres de la commission. Nous rappelons à nouveau que les 2 commissions de pastorale sociale et de justice et paix travaillent ensemble et se complètent, mais qu'elles doivent obligatoirement être séparées, pour que chacune puisse faire son travail dans de bonnes conditions, en respectant ses orientations. La défense des personnes et des droits et la réconciliation pour Justice et Paix. La charité, l'aide aux pauvres et les petits projets de développement pour la Pastorale Sociale. Donc quand nous avons des cas sociaux, nous les confions à la pastorale sociale. Ces 2 commissions sont demandées par l'Eglise: elles sont donc obligatoires.

vendredi, mars 26 2010

Situation du pays - tolérance et élections mars 2010 suite 2

ETRE REALISTES ET VRAIS

Une autre chose: si nous voulons vraiment construire le pays, c’est d’être réalistes et de voir les réalités en face. Il y a trop de discours élogieux ou utopiques, qui ne font que tromper les gens et finalement nous découragent. Et alors la parole n’a plus aucune valeur ; on ne fait plus confiance à ce qui est dit, ni par les autorités, ni par la radio ou la télévision. Mais si ces gens perdent la confiance des populations, comment pourrons-nous vivre ensemble et bâtir un plan pour relever le pays ? Après des événements comme ceux du 28 Septembre, on ne peut pas dire : « les anciens nous ont enseigné le pardon, il faut se pardonner » ! Bien sûr qu’il faudra arriver au pardon ; et se réconcilier pour pouvoir vivre ensemble. Mais il s’agit de voir d’abord d’où viennent ces problèmes, pour en trouver les causes et agir sur elles. On ne peut pas dire : « oublions ! ». Au contraire, il faut repenser et analyser ce qui s’est passé et en tirer les conséquences, pour que cela ne se reproduise plus. Il n’y a pas de pardon sans vérité, et d’abord sans demande de pardon. Il n’y a pas de réconciliation sans justice.

Après des tensions, on ne peut pas se contenter de bonnes intentions, qui ne peuvent que nous maintenir dans l’illusion. Il ne suffit pas de faire de grandes incantations, ni affirmer que la Guinée a toujours été un pays de paix. Ou que la Guinée est le pays de tous. Il faut recréer des liens fraternels dans la vie de tous les jours et apprendre à vivre ensemble (car cela s’apprend). Il faut nous asseoir ensemble et poser les conditions d’un vrai accueil mutuel et d’un dialogue véritable. Ensuite, laisser les mains libres à ceux qui veulent travailler, tout en surveillant ce qu'ils font. Au lieu de vouloir profiter d'eux pour des cadeaux ou autres avantages; Il y a trop de démissions et de manque de responsabilités, au niveau de nos institutions et de nos façons de travailler

LES ELECTIONS

Nous apprécions les efforts qui sont faits pour préparer les élections. Mais pourront-elles être tenues dans les délais prévus? Nous demandons à ce que les choses soient claires mais aussi réalistes, selon les possibilités réelles du pays. Et surtout dans la vérité, à toutes les étapes;

Que ceux qui savent lire aident leurs voisins et amis à vérifier qu'ils sont bien inscrits sur les listes électorales. Que l'on forme des observateurs indépendants et honnêtes pour ces élections. Et que l'on éduque dès maintenant la population à accepter les résultats. Car il n'y aura qu'un seul élu, tous les autres candidats seront perdants. Il faudra qu'ils l'acceptent, de même que tous ceux qui auront voté pour eux. Que les partis présentent un programme clair, compréhensible et vrai, en évitant toute ruse et démagogie. Et qu'ils mènent leur campagne dans le calme, en éduquant les membres de leurs partis et toute la population. Or nous avons vu déjà des bagarres entre membres de partis différents. Cela nous inquiète beaucoup et n'est pas un bon signe pour l'avenir. Il nous faut réagir immédiatement. Et chercher les moyens efficaces pour cela. La compétition est normale, à condition d'accepter les autres et de les respecter. Et éviter à tout prix de bâtir des partis politiques sur des bases ethniques.

Reste également posée la question des audits des anciens responsables du pays avant les élections. Enfin, que les media cherchent vraiment à éduquer et à faire réfléchir les populations. Et évitent toute provocation ou déclarations irréfléchies qui peuvent pousser à l'incompréhension et aux oppositions. On ne peut pas se permettre de dire n'importe quoi, pour sa propre publicité ou attirer des auditeurs, sans penser aux conséquences

Situation du pays - tolérance et élections mars 2010 suite 1

RESOUDRE NOS PROBLEMES DANS LA PAIX ET LE DIALOGUE

Il est normal de poser nos problèmes et de faire connaître nos difficultés. Mais, là aussi, à condition que ce soit dans le calme, la paix, l’amour, et aussi le respect de nos cultures et de nos traditions. Nous sommes en période de transition ; chacun a le droit de donner ses points de vue. C’est même le devoir de tous. Mais l’on rencontre des gens qui veulent imposer leurs idées à tout prix et par la force ; ils ne pensent qu’à leurs propres intérêts ou l’intérêt de leur seul groupe. Est-ce ainsi qu’on va construire le pays ?.. Trop de personnes veulent aussi placer leurs problèmes, au niveau religieux ou ethnique, alors qu'il ne s'agit que de problèmes personnels, qui ne se situent qu'au niveau économique ou ne relèvent que de la vie de tous les jours. Si quelqu'un te frappe ou t'insulte, ce n'est pas normal. Mais cela ne veut pas dire qu'il s'attaque à ton ethnie toute entière ou à ton groupe religieux. Il s'est attaqué seulement à ta personne. Ce n'est donc pas normal d'aller chercher des gens de ton ethnie ou de ta religion, pour venir se battre contre lui, pour te défendre. Et surtout pas d'attaquer tous les gens de l'autre ethnie ou de l'autre religion, qui n'ont aucune responsabilité dans l'affaire.

Le tissu Social est déchiré. Il y a trop de divisions entre nous. Que chacun essaie de créer des liens d'amitié autour de lui, en essayant de parler avec les gens des autres ethnies et des autres religions, pour mieux nous connaître et ainsi arriver à nous comprendre. Enfin, il faut arrêter de vouloir faire la justice par nous-mêmes et pour nous-mêmes. Même si la justice n'est pas toujours appliquée dans le pays, il y a quand même des lois. Et il est nécessaire que tous respectent ces lois.

Il y a trop de violence dans le pays. Non seulement on tue des personnes, mais on les tue d’une façon très violente et très méchante. Dans nos quartiers et nos villages, on attache des gens et on les brûle. Ou bien, on les égorge comme des animaux. Il faut vraiment nous reprendre et lutter contre toutes ces haines et ces méchancetés. Et décider fortement et définitivement, de rejeter tout sentiment de vengeance et de violence. Sinon, le pays ne pourra pas s’en sortir. Dans ce domaine, il faut à tout prix que nous arrivions à manifester sans violence et sans casse. A ce sujet, nous saluons la manifestation de Coleah du lundi 22 Mars contre les coupures de courant, qui s'est passée dans le calme et a été accompagnée par les forces de l'ordre, mais sans répression. Contrairement à la manifestation du lendemain où 5 personnes ont été blessées. . Une famille divisée à l’intérieur d’elle-même ne peut pas durer ni être heureuse. Il nous faut chercher l’entente malgré tout, quelles que soient les difficultés. Il nous faut garder un esprit et un cœur ouverts pour accueillir les idées et les comportements différents de ceux avec qui nous vivons. Nos différences sont une richesse. Ce sont elles qui nous permettent de nous compléter et d’avancer ensemble.

L'ENGAGEMENT DES LAICS CHRETIENS

Il est absolument nécessaire que les chrétiens s'engagent sérieusement dans la vie du pays. La vie chrétienne ne peut pas se limiter à venir à la messe le dimanche et à recevoir les sacrements. Or, très souvent, quand on convoque une réunion après la messe du dimanche, tout le monde s'en va. Et si on la convoque en semaine, presque personne ne vient. Il faut que nos CCB se réunissent régulièrement. Et qu'après les réunions, les participants s'engagent et passent à l'action. Et donc que dans ces réunions, on ne se contente pas de réciter des prières ou de parler des choses internes à la paroisse: les cotisations, la préparation des fêtes et des pélérinages, etc.. Mais que l'on parle des problèmes de tous et de la vie du quartier. Et que l'on cherche comment aider les gens, dans leur vie de tous les jours. C'est aussi dans ces réunions de CCB que l'on parlera de la vie du pays. Et spécialement, en ce moment, des élections et de la transition (voir le document: Transition et élections).

Cela suppose aussi que les commissions de pastorale sociale et de justice et paix soient mises en place et soutenues dans chaque paroisse. Qu'elles soient actives, comme nous l'a demandé à nouveau avec force le 2° synode pour l'Afrique. C'est absolument nécessaire, pour que les chrétiens soient engagés dans la société, avec tous, mais selon les spécificités de l'Evangile. Or trop de chrétiens se cachent au milieu des autres, ils sont noyés dans la masse; ils se conduisent comme tout le monde, ils ont les pensées de tout le monde. Il est temps que nous revenions à l'essentiel de notre foi.

Le 2° synode pour l'Afrique a spécialement insisté sur la nécessité de se former, en permanence, en particulier pour tous les cadres et ont des responsabilités dans la société. Mais comment baser notre vie et nos engagements sur la doctrine sociale de l'Eglise, si nous ne la connaissons même pas? Cette éducation et formation à la foi se fait dans la CCB mais d'abord, bien sûr dans la famille. Mais comment éduquons-nous nos enfants?

Nous devons servir Dieu, et non pas nous servir de Dieu. Or, il y a trop de gens qui veulent se servir de la religion pour leur intérêt personnel, pour avoir une bonne place ou d’autres avantages. Est-ce cela se mettre au service de Dieu ? Si nous nous engageons dans la politique en tant que croyant, cela doit être d'une façon désintéressée et pour le bien de tous, sans distinction. Et alors nous cherchons à agir selon la volonté de Dieu, et selon les valeurs de l'Evangile, si nous sommes chrétiens. Ou selon ce que nous dit notre foi, mais aussi notre cœur, si nous sommes d'une autre religion. Pour construire notre pays tous ensemble, comme Dieu le veut, chacun selon nos différences, mais en nous acceptant et en nous complétant, pour que chacun y ait sa place et sa dignité et puisse y vivre heureux et dans la paix, en commençant par les plus petits et les plus pauvres (relisons les béatitudes: Mat 5,3-12)

Situation du pays - tolérance et élections mars 2010

Les différents événements qui se succèdent actuellement dans la vie du pays, que ce soit les affrontements entre chrétiens et musulmans à NZEREKORE ou la mise en place de la transition, nous appellent à une réflexion en profondeur et à un engagement sérieux au service de tous les Guinéens,

Au sujet de la transition: Ce qui nous inquiète le plus actuellement c'est la course à l'argent et au pouvoir, à laquelle nous assistons. Elle s'est manifestée dès la mise en place des organisations de la transition et du nouveau gouvernement. De nombreuses personnes se sont bousculées pour avoir une place. Cherchaient-elles vraiment le bien du pays ou leur intérêt personnel ? Et nous nous inquiétons beaucoup, en voyant que les responsables du pays eux-mêmes se sont laissés entraîner dans cette inflation de postes et de dépenses de toutes sortes, alors que le pays se trouve dans une situation financière très difficile. Mais cela n'empêche pas les soirées de gala et les réceptions somptueuses. Les gens riches n'investissent pas pour développer le pays. Ils préfèrent placer leur argent ailleurs, le dépenser dans les fêtes ou l'utiliser dans la politique pour acheter des voix. A la radio et la télévision, aux nouvelles, ce ne sont que des compte-rendus de séminaires, à tous les niveaux et sur tous les sujets. Tous ces gens qui s'y précipitent cherchent-ils vraiment à mieux se former pour mieux travailler et faire avancer le pays, ou simplement pour avoir des per diem et des attestations? Quel impact pratique ont ces séminaires sur la vie du pays et sur les conditions de vie des plus pauvres et du monde rural ? Pourquoi les ONG, locales et étrangères, se livrent-elles à un tel jeu? Un pays comme le nôtre, dans la situation actuelle, peut-il se payer le luxe d'avoir 116 partis politiques enregistrés? Tout le monde veut être chef, pour en tirer des avantages. Qui va se mettre au service du pays et de son peuple ?

Beaucoup de citoyens sont inquiets. Ils craignent que beaucoup de personnes en place, sachant qu'elles n'en ont que pour quelques mois au pouvoir, ne fassent tout pour s'enrichir par tous les moyens. Nous en arrivons à nous dire que l'on a changé les personnes, mais que l'on n'a pas changé les mentalités. Et donc rien ne pourra changer dans le pays. Nous rappelons les messages de nos évêques, nous appelant à une prise de conscience sérieuse et à un réveil de tous, du sommet à la base. Il nous faut les relire, y réfléchir, les faire connaître et en parler ensemble, pour que nous puissions enfin construire le pays sur des bases solides. Comme nous le proposait en particulier la lettre de la conférence épiscopale du 12 Avril 2.009 "Aspirations au changement: effort de tous et de chacun", qui présente l'essentiel de la doctrine sociale de l'Eglise. Il nous faut changer nos idées et travailler pour que nos frères et sœurs acceptent de faire évoluer leurs idées.

LA RESPONSABILITE DES CHEFS RELIGIEUX

Nous disons que nous sommes un peuple de croyants. Mais alors, ne faudrait-il pas en tirer les conséquences ? En commençant par respecter nos maisons de prières. A ce niveau, un certain nombre de choses nous ont choqués : d’abord, le manque de respect de la prière et des morts, lors de l’enterrement des victimes du 28 Septembre 2009. Ne pouvait-on pas enterrer les morts dans la foi et la dignité ?.... Et ensuite régler nos autres problèmes. De même, à NZEREKORE, on a assisté à des cris et des bagarres dans la mosquée. Comment dire que nous croyons en Dieu, si nous ne respectons pas sa maison ? Et chez les chrétiens, les manques de respect ne manquent pas non plus ! Où est notre foi en tout cela ? Jésus a chassé les marchands du Temple de Jérusalem, parce que les hommes en avaient fait une maison de voleurs. Le respect envers Dieu et sa maison doit s’appliquer aussi aux paroles que l’on prononce, en particulier lors des sermons. Si l’on parle au nom de Dieu, on ne peut pas dire des paroles de méchanceté, ni pousser à la haine. Dieu est Père de tous les hommes. Quand on parle au nom de Dieu, c’est pour encourager à aimer tous les hommes, sans distinction. Pas pour défendre ses propres idées ou son propre groupe ethnique ou religieux.

Nous sommes tous guinéens. L'unité du pays est à garder. C’est d’abord la responsabilité des Chefs religieux, quelle que soit leur religion. Non seulement ils doivent veiller à la qualité de leur enseignement, mais aussi chercher à être unis entre eux. C’est pourquoi il nous semble important et urgent que, dans tout le pays, les prêtres, les pasteurs et les imams se retrouvent régulièrement pour se connaître, échanger leurs réflexions et créer des liens entre eux, sans attendre que des problèmes surgissent. A ce moment-là, quand ces problèmes arriveront, ils seront unis pour les résoudre ensemble. Et c’est dans la mesure où il y aura l’unité entre eux, qu’ils pourront prêcher l’unité et qu’ils seront écoutés. Et c'est tout aussi important que les chefs de quartiers ou de villages se retrouvent aussi régulièrement, pour chercher comment faire avancer le pays.

Il est nécessaire que les chefs religieux restent neutres et au-dessus de la mêlée. Ils seront au courant de ce qui se passe vraiment. Ils défendront les pauvres, les étrangers, les petits de la société, pour que chacun ait sa place et soit reconnu dans le pays. Mais ils éviteront de s’engager dans un camp ou dans un autre. La Guinée a besoin de ces personnes justes, réfléchies et indépendantes, pour aider les Guinéens à voir plus clair et à sortir de leurs positions partisanes, pour pouvoir construire le pays avec tous et tous ensemble. N’est-ce pas le rôle que l’on avait donné au Comité de veille, du temps de Lansana Conté ? Il faudrait y revenir.

mardi, mars 23 2010

Transition et Eléctions

La commission nationale Justice et Paix demande à chaque chrétien, en vue de tenir ses responsabilités de citoyen, de s'assurer qu'il est inscrit correctement sur les listes électorales, d'en parler autour de lui et si nécessaire d'aider ses amis, parents et voisins à en faire autant. Elle demande à chaque commission paroissiale d'établir un plan d'action précisant:

1) Que pouvons-nous faire concrètement pour que la transition se passe bien: donner des exemples précis

2) Préciser des moyens clairs pour mener cette action, selon quelles méthodes, avec quelles personnes?

3) A quel moment et selon quelles étapes réaliser cette action, Déposer ce plan d'action à l'Archevêché avant Pâques

Rappelons-nous ce texte d'Isaie 58,9-13 que nous avons lu au début du Carême: "Si tu fais disparaître de ton pays ce qui écrase les hommes, les menaces et les paroles mauvaises. Si tu donnes de bon cœur à celui qui a faim et si tu remplis les désirs des malheureux. Alors ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ta nuit deviendra comme la lumière de midi. Le Seigneur te conduira en tout temps et partout."

Par la déforestation, les feux de brousse, les produits toxiques.., notre pays est devenu en désert. Il tombe en ruine. Le Seigneur nous dit: "En plein désert, le Seigneur te remplira de ses dons et te donnera sa Force.Tu sers comme un jardin bien arrosé et comme une source où les eaux ne manquent jamais. Tu reconstruiras les ruines anciennes. Tu rendras les fondations d'autrefois à nouveau solides. On t'appellera: "celui qui répare les murs qui tombent, celui qui remet les routes en service" . Le Seigneur nous appelle à reconstruire notre pays et il est avec nous pour cela.

Quelles propositions concrètes faisons-nous pour reconstruire le pays? Comment évaluons-nous les programmes des différents partis politiques. Vous relisez la lettre des évêques sur la situation du pays

mardi, décembre 22 2009

APPEL DE MONSEIGNEUR VINCENT COULIBALY A L'OCCASION DE LA FETE DE LA VIERGE MARIE (8 décembre 2009)

Le Message final du deuxième synode des Evêques pour l’Afrique présente l’argent, la soif du pouvoir, la méchanceté, le vol, le mensonge comme des péchés qui font souffrir aujourd’hui notre continent.

Je me permets de rappeler ici le n° 36 de cet important Message : « Le Synode s’attriste en remarquant que c’est la honte qui caractérise plus d’un pays africain. Nous pensons en particulier au cas lamentable de la Somalie empêtrée dans de violents conflits depuis près de deux décennies, avec des conséquences sur les nations avoisinantes. Nous n’oublions pas non plus la tragédie des millions de personnes dans la région des Grands Lacs et l’interminable crise au nord de l’Ouganda, au sud Soudan, au Darfour, en Guinée Conakry, et en d’autres endroits. Les gouvernements de ces nations doivent prendre leur responsabilité devant leurs prestations génératrices de douleur. En bien des cas, on se trouve devant la situation de soif du pouvoir et des richesses au détriment du peuple et de la nation ».

L’un des noms de Marie, c’est « Reine de la paix ». Sa fête est donc une invitation pour nous tous à faire grandir la paix là où nous vivons et partout où nous nous rendons.

Notre pays a besoin de paix. Il faut à tout prix nous réconcilier. Mais il n’y a pas de réconciliation sans justice. Jésus disait : « cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice ». Il disait aussi : « c’est la vérité qui vous rendra libres ». Dieu lui-même nous demande de faire la vérité, non seulement sur les événements du 28 septembre 2009, mais sur tout ce qui se passe dans le pays. Nous nous rappelons ici les paroles du Seigneur : « Si c’est oui, dites « oui », si c’est non, dites « non », tout simplement. Ce que l’on dit en plus vient du Mauvais » (mt 5,37).

Notre pays a besoin de paix. Il faut donc rejeter ferment le péché qui compromet la paix. Le péché qui depuis plusieurs années a pour noms dans notre pays, surtout à Conakry : les tueries, les coups qui entrainent de nombreuses blessures, les viols, les kidnaping, les attentats, et autres actes qui portent atteinte à l’honneur et à la dignité du guinéen.

En condamnant à nouveau avec vigueur tous ces actes inhumains, je présente ici mes condoléances aux familles en deuil et les assure de mes prières. Aussi, j’assure de ma compassion et de mes prières, tous les blessés et toutes les personnes meurtries dans leurs corps et dans leur cœur, par ces actes qui déshonorent notre pays. Je relève également que depuis longtemps, la Conférence Episcopale de Guinée a tiré la sonnette d’alarme et invité à la réflexion et à l’action pour éviter de telles choses. Je rappelle en particulier notre message à la Nation, à l’occasion de la fête de Pâques 2009 : « A plusieurs reprises, la Conférence Episcopale de Guinée a invité les chrétiens et le peuple de Guinée au jeûne et à la prière pour exorciser les démons qui pervertissent le cœur et l’esprit de chacun d’entre nous, nous empêchant d’être des serviteurs du bien commun de notre pays…Le commandement de Dieu : « Tu ne tueras pas » est valable pour tous. Aucune loi humaine ne peut remplacer cette volonté de Dieu. On devra donc lutter contre l’insécurité, et interdire les exécutions sommaires. »

Le 23 septembre, avant les événements tragiques du 28 septembre, nous avons écrit : « Nous lançons un appel solennel au calme et à la réflexion et à un effort de tous pour construire la paix. Que personne ne se dégage de ses responsabilités et que chacun pense aux conséquences de ses actes. Car si le feu prend la maison de Guinée, nous serons tous responsables. Et nous supporterons tous les conséquences. Trop de sang a coulé sur le sol guinéen, par inconscience, volonté de prendre ou de garder le pouvoir, ou par intérêt égoïste. Nous ne voulons plus voir couler le sang innocent.»

Après les événements tragiques du 28 septembre, je suis allé immédiatement encourager de nombreux blessés et leurs familles. Et dans la discrétion la plus totale, l’Eglise a continué à soutenir des blessés et des familles en deuil jusqu’à maintenant.

Mais nous ne devons pas accepter que certains profitent de la situation actuelle pour faire grandir la haine et la division dans le pays. Ni pour garder ou prendre le pouvoir. Ni à utiliser les médias pour leurs propres intérêts égoïstes et leurs ambitions au détriment du bonheur de la population.

J’en appelle donc à tous ceux qui sont responsables de média : qu’ils prennent soin de bien vérifier leurs sources, car il y a trop de fausses rumeurs dans le pays.

J’en appelle à tous ceux qui ont foi en Dieu. Comme le dit le prophète Isaïe : « Dieu nous enseignera ce qu’il attend de nous. Et nous suivrons le chemin qu’il nous trace. De leurs épées, ils forgeront des pioches et de leurs lances ils feront des faucilles (ils laisseront la guerre pour travailler la terre et développer le pays). Il n’y aura plus d’attaque d’un peuple contre un autre. On ne se fera plus la guerre. Vous les descendants de Jacob, en route, marchons dans la lumière du Seigneur » (Isaïe 2,3-5). Dieu nous redit aujourd’hui : « Je vais créer des cieux nouveaux et une terre nouvelle….La terre ancienne, on n’y pensera plus… On n’entendra plus dans mon peuple ni bruits de pleurs, ni cris d’appel… ils ne mettront plus au monde des enfants pour les voir mourir. Le loup et l’agneau paîtront l’un avec l’autre. Le lion comme le bœuf mangeront l’herbe. Le serpent pour se nourrir se contentera de poussière. On ne commettra plus ni mal ni méchanceté sur ma montagne sainte, dit le Seigneur » (Isaïe 65,17-25).

Voilà ce que le Seigneur veut pour nous. Voilà le pays qu’il nous demande de construire. Et nous croyons qu’avec son aide, c’est possible de le faire.

Que par son intercession, la Vierge Marie, vénérée également par nos frères musulmans, soutienne nos efforts dans la construction d’une Guinée nouvelle et belle. Amen !

lundi, décembre 14 2009

Paroisse de Mamou : Formation des délégués – le 13 octobre 2009 Partie 2

5. Intervention de Ludovic Fournier : sur le rôle du délégué + méthode de recueil des informations

Le délégué représente son groupe et l’informe. Il l’accompagne dans l’identification des situations de conflits et d’injustices.

Le délégué participe activement aux actions de la commission

Les délégués ne sont pas les seuls concernés.

1ère action : Informer et identifier (ECOUTE)

Informer des actions de la commission au niveau de son groupe, autour de lui

Identifier avec le groupe et autour de lui, des situations d’injustices et de conflits, dans les domaines : famille, paroisse, quartier, lieu de travail…

Inviter les gens à s’exprimer, noter les témoignages, sans chercher les solutions dans un premier temps, sans faire de commentaires. Etre l’écho de tout ce qu’ils entendent autour d’eux.

Classer les situations en 2 catégories : Injustices ou Conflits

Exemples : personnes délogées sans raison, escroquerie, enfant exploité, affinités/accord de bourse au travail…

2ème action : Travail en commission ou sous-commissions :

Echange entre les délégués sur les situations identifiées

Classement par ordre de priorité

Choisir une situation urgente

Analyser et élaborer un plan d’action (Echange autour des solutions à apporter)

Agir, mettre en œuvre le plan choisi.

Rendre compte des résultats

3ème action :

Informer du travail réalisé

Sensibiliser sur les droits de chacun et sur les actions de la commission (écoles, associations, selon la profession…)

Reprendre l’identification d’une autre situation urgente

Reprendre l’action.

Lors de notre prochaine réunion, nous ferons un échange sur ce que chacun a noté sur les faits vécus d’injustice et de conflit. Puis nous ferons un classement selon l’urgence des situations à traiter. Pour la résolution du problème, on cherche :

Qui est concerné ?

Quelles sont les causes ?

Prévoir une date, une action, les acteurs concernés

 Il est possible de fonctionner avec un tableau synthétique pour lister les injustices et conflits :

Catégories

Situations

Causes

Personnes concernées

Solutions proposées

Date

Résultats obtenus

Injustices

Conflits

6. Intervention de Cécile Fournier : sur la non-violence active + atelier avec des exemples de situations

La non-violence est une philosophie qui délégitime la violence et qui favorise une attitude de respect de l'autre dans le conflit. Elle peut aussi être une stratégie d'action politique pour combattre les injustices. La non-violence rejette l'agression et la violence et vise à la résolution des conflits et à la réalisation d'objectifs communs d'une façon constructive.

Exemple : Marche de protestation contre le régime de castes, organisée par Gandhi en 1913 ou contre le régime de l'Apartheid par Nelson Mandela en Afrique du Sud.

La non-violence peut-être soit une méthode politique et sociale pour dénoncer les injustices, soit une morale de vie personnelle à appliquer dans la vie quotidienne.

On peut constater que l'injustice et le refus de respecter son adversaire sont les véritables causes de la violence.

Il est important de rappeler que la non-violence ne consiste pas à nier les sentiments de colère ou les conflits. Au contraire, elle cherche à canaliser l'énergie pour établir des actions et des solutions efficaces et respectueuses d'autrui afin de régler le problème. C'est pourquoi toute attitude de passivité est à exclure et nous pouvons plutôt parler de " non-violence active ".

La non-violence est surtout une manière d'être, d'agir dans le conflit : un outil qui permet de construire l'harmonie entre les hommes en créant chez chacun la dignité et le respect profond d'autrui. La non-violence passe d’abord par la communication, ainsi que par l'expérience des relations humaines.

La non-violence permet la vie en harmonie au sein d'une société plurale : multiethnique, multiculturelle et multiconfessionnelle.

Du point de vue éducatif, la non-violence a pour objectif de permettre chacun de devenir quelqu’un d’autonome, capable d'affirmer son point de vue et de prendre des initiatives et des décisions en accord avec les autres. Transmettre et réveiller chez l’enfant les valeurs de tolérance, solidarité et paix, tel est le sens de l'acte éducatif afin qu'à chacun soit donnée la possibilité de faire face au conflit de façon positive, en le transformant. L'un des principaux enjeux de l'éducation non-violente est d'apprendre aux être humains à résoudre les conflits et ceci-ci à partir du plus jeune âge.

  ATELIER :

Qu’est-ce c’est d’avoir une attitude de non-violence ? Quels sont les exemples de situations où une attitude de non violence a permis de résoudre un conflit ?

On peut constater qu’il y a au moins 3 réactions possibles :

Etre lâche et partir sans résoudre le problème

Réagir violemment

La non-violence : se positionner différemment en réfléchissant

Exemples :

Devant des insultes, rester calme et permettre une causerie

Quand la température monte, changer de sujet de conversation

La fille d’une personne avait frappé un garçon. Sa mère est venue voir celle de la fille pour l’insulter. Celle-ci a amené l’enfant à l’hôpital, celui-ci avait une fracture ancienne mal soignée. La mère de la fille est restée calme. La mère du garçon a reconnu que ce n’était pas la fille qui avait causé une fracture à son fils et elle a reconnu ses torts pour les insultes. Maintenant les 2 mères sont d’accord.

En Afrique, souvent il y a la méthode des plaisanteries sur le cousinage. C’est une façon de désamorcer l’agressivité par l’humour. (cela a permis de résoudre un conflit entre le Mali et la Guinée)

Lors d’une session de formation, les responsables donnaient un RDV pour le lendemain matin, ce qui correspondait aux heures de célébration de la messe du dimanche. Une des participantes s’est levée en disant qu’elle ne pourrait pas être présente car elle serait à la prière. « Vous allez m’excuser mais je dois aller prier». Un des formateurs a souligné que c’était normal et qu’ils recommenceraient plus tard la formation. Chacun a sa façon de prier et ses temps de prière. Car depuis le début de la formation, il y avait des pauses pour les temps de prière des musulmans.

Ce qui ressort de ces exemples :

Qu’il est important de commencer par Je et d’exprimer son ressenti/ses sentiments au lieu d’accuser l’autre en premier lieu.

Si 2 personnes partagent le même humour, l’humour peut désamorcer certains conflits et ouvrir le dialogue. Il est important de montrer par notre comportement comment on respecte autrui, et comment on construit la paix autour de nous.

Privilégier le dialogue dans le respect des différences de chacun et en respectant la dignité de l’autre.

Prochaine rencontre : le mardi 3 novembre 2009 à 16h00

Ordre du jour :

1- Rappel par les délégués de ce qu’ils ont retenu de la formation

2- Compte-rendu par chacun des situations de conflit et d’injustice recensés

3- Classement des situations par ordre de priorité

4- Choix de maxi 3 situations : analyse et plan d’action + répartition des tâches

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