Blog de Justice et Paix Guinée

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lundi, décembre 14 2009

Paroisse de Mamou : Formation des délégués – le 13 octobre 2009 Partie 2

5. Intervention de Ludovic Fournier : sur le rôle du délégué + méthode de recueil des informations

Le délégué représente son groupe et l’informe. Il l’accompagne dans l’identification des situations de conflits et d’injustices.

Le délégué participe activement aux actions de la commission

Les délégués ne sont pas les seuls concernés.

1ère action : Informer et identifier (ECOUTE)

Informer des actions de la commission au niveau de son groupe, autour de lui

Identifier avec le groupe et autour de lui, des situations d’injustices et de conflits, dans les domaines : famille, paroisse, quartier, lieu de travail…

Inviter les gens à s’exprimer, noter les témoignages, sans chercher les solutions dans un premier temps, sans faire de commentaires. Etre l’écho de tout ce qu’ils entendent autour d’eux.

Classer les situations en 2 catégories : Injustices ou Conflits

Exemples : personnes délogées sans raison, escroquerie, enfant exploité, affinités/accord de bourse au travail…

2ème action : Travail en commission ou sous-commissions :

Echange entre les délégués sur les situations identifiées

Classement par ordre de priorité

Choisir une situation urgente

Analyser et élaborer un plan d’action (Echange autour des solutions à apporter)

Agir, mettre en œuvre le plan choisi.

Rendre compte des résultats

3ème action :

Informer du travail réalisé

Sensibiliser sur les droits de chacun et sur les actions de la commission (écoles, associations, selon la profession…)

Reprendre l’identification d’une autre situation urgente

Reprendre l’action.

Lors de notre prochaine réunion, nous ferons un échange sur ce que chacun a noté sur les faits vécus d’injustice et de conflit. Puis nous ferons un classement selon l’urgence des situations à traiter. Pour la résolution du problème, on cherche :

Qui est concerné ?

Quelles sont les causes ?

Prévoir une date, une action, les acteurs concernés

 Il est possible de fonctionner avec un tableau synthétique pour lister les injustices et conflits :

Catégories

Situations

Causes

Personnes concernées

Solutions proposées

Date

Résultats obtenus

Injustices

Conflits

6. Intervention de Cécile Fournier : sur la non-violence active + atelier avec des exemples de situations

La non-violence est une philosophie qui délégitime la violence et qui favorise une attitude de respect de l'autre dans le conflit. Elle peut aussi être une stratégie d'action politique pour combattre les injustices. La non-violence rejette l'agression et la violence et vise à la résolution des conflits et à la réalisation d'objectifs communs d'une façon constructive.

Exemple : Marche de protestation contre le régime de castes, organisée par Gandhi en 1913 ou contre le régime de l'Apartheid par Nelson Mandela en Afrique du Sud.

La non-violence peut-être soit une méthode politique et sociale pour dénoncer les injustices, soit une morale de vie personnelle à appliquer dans la vie quotidienne.

On peut constater que l'injustice et le refus de respecter son adversaire sont les véritables causes de la violence.

Il est important de rappeler que la non-violence ne consiste pas à nier les sentiments de colère ou les conflits. Au contraire, elle cherche à canaliser l'énergie pour établir des actions et des solutions efficaces et respectueuses d'autrui afin de régler le problème. C'est pourquoi toute attitude de passivité est à exclure et nous pouvons plutôt parler de " non-violence active ".

La non-violence est surtout une manière d'être, d'agir dans le conflit : un outil qui permet de construire l'harmonie entre les hommes en créant chez chacun la dignité et le respect profond d'autrui. La non-violence passe d’abord par la communication, ainsi que par l'expérience des relations humaines.

La non-violence permet la vie en harmonie au sein d'une société plurale : multiethnique, multiculturelle et multiconfessionnelle.

Du point de vue éducatif, la non-violence a pour objectif de permettre chacun de devenir quelqu’un d’autonome, capable d'affirmer son point de vue et de prendre des initiatives et des décisions en accord avec les autres. Transmettre et réveiller chez l’enfant les valeurs de tolérance, solidarité et paix, tel est le sens de l'acte éducatif afin qu'à chacun soit donnée la possibilité de faire face au conflit de façon positive, en le transformant. L'un des principaux enjeux de l'éducation non-violente est d'apprendre aux être humains à résoudre les conflits et ceci-ci à partir du plus jeune âge.

  ATELIER :

Qu’est-ce c’est d’avoir une attitude de non-violence ? Quels sont les exemples de situations où une attitude de non violence a permis de résoudre un conflit ?

On peut constater qu’il y a au moins 3 réactions possibles :

Etre lâche et partir sans résoudre le problème

Réagir violemment

La non-violence : se positionner différemment en réfléchissant

Exemples :

Devant des insultes, rester calme et permettre une causerie

Quand la température monte, changer de sujet de conversation

La fille d’une personne avait frappé un garçon. Sa mère est venue voir celle de la fille pour l’insulter. Celle-ci a amené l’enfant à l’hôpital, celui-ci avait une fracture ancienne mal soignée. La mère de la fille est restée calme. La mère du garçon a reconnu que ce n’était pas la fille qui avait causé une fracture à son fils et elle a reconnu ses torts pour les insultes. Maintenant les 2 mères sont d’accord.

En Afrique, souvent il y a la méthode des plaisanteries sur le cousinage. C’est une façon de désamorcer l’agressivité par l’humour. (cela a permis de résoudre un conflit entre le Mali et la Guinée)

Lors d’une session de formation, les responsables donnaient un RDV pour le lendemain matin, ce qui correspondait aux heures de célébration de la messe du dimanche. Une des participantes s’est levée en disant qu’elle ne pourrait pas être présente car elle serait à la prière. « Vous allez m’excuser mais je dois aller prier». Un des formateurs a souligné que c’était normal et qu’ils recommenceraient plus tard la formation. Chacun a sa façon de prier et ses temps de prière. Car depuis le début de la formation, il y avait des pauses pour les temps de prière des musulmans.

Ce qui ressort de ces exemples :

Qu’il est important de commencer par Je et d’exprimer son ressenti/ses sentiments au lieu d’accuser l’autre en premier lieu.

Si 2 personnes partagent le même humour, l’humour peut désamorcer certains conflits et ouvrir le dialogue. Il est important de montrer par notre comportement comment on respecte autrui, et comment on construit la paix autour de nous.

Privilégier le dialogue dans le respect des différences de chacun et en respectant la dignité de l’autre.

Prochaine rencontre : le mardi 3 novembre 2009 à 16h00

Ordre du jour :

1- Rappel par les délégués de ce qu’ils ont retenu de la formation

2- Compte-rendu par chacun des situations de conflit et d’injustice recensés

3- Classement des situations par ordre de priorité

4- Choix de maxi 3 situations : analyse et plan d’action + répartition des tâches

jeudi, décembre 10 2009

Paroisse de Mamou : Formation des délégués – le 13 octobre 2009 Partie 1

_Justice_Paix_Mamou_BG.pdf

Formation des délégués – le 13 octobre 2009 Commission Justice et Paix – Paroisse de Mamou

Ordre du jour :

1. Présentation de chacun

2. Brainstorming : qu’est-ce que la paix ? Qu’est-ce que la Justice ?

3. Intervention de JB Camara : notions de justice et paix + exemples bibliques + historique de la commission Justice et Paix

4. Intervention de Béatrice Bangoura : qu’est-ce la commission justice et paix + son fonctionnement

5. Intervention de Ludovic Fournier : sur le rôle du délégué + méthode de recueil des informations

6. Intervention de Cécile Fournier : sur la non-violence active + atelier avec des exemples de situations

1. Présentation de chacun

Présents :
Pour les scouts : Jean Kagba KOIVOGUI (quartier Poudrière – 65.89.11.47)

Pour la chorale : Christine CAMARA (quartier Almamya – 65.73.97.79)

Pour Sant Edgidio : José Foromo GUELEA (quartier Almamya – 65.62.59.17)

Pour le bureau des femmes : Marguerite SOROPOGUI (60/67.57.10.20)

Pour le Conseil économique : Dr Jean Bosco Yémaré CAMARA (65.46.41.90)

Pour les guides : Anne-Marie CAMARA

Pour la CCB St Luc : Michel Amara KOUROUMA (60.71.03.15 ) (Plusieurs des membres cités ci-dessus appartiennent à la CCB St Mathieu)

Pour le bureau de coordination : Jean-Baptiste CAMARA, Béatrice BANGOURA, Cécile et Ludovic FOURNIER. (Jean-Pierre TOLNO était en déplacement à Conakry)

Absents :

CCB St Jean

CCB St Marc

2. Brainstorming : qu’est-ce que la paix ? Qu’est-ce que la Justice ?

Les délégués ont proposé les termes suivants :

Qu’est-ce que la Justice ?

Notion d’équité, de transparence, légalité, l’honnêteté, l’impartialité, le respect de la loi, le partage, l’application de la loi.

Pour l’impartialité : quelqu’un est juste et équitable lorsqu’il est impartial (il ne prend pas parti). Une personne est partiale lorsqu’elle favorise une opinion ou une personne au détriment d’une autre.

Qu’est-ce que la paix ?

Attitude adoptée dans le but d’obtenir une tranquillité, comportement calme, la retenue/se contenir (pour éviter de réagir négativement), le contraire de la guerre que ce soit en famille ou au niveau d’une nation. Par exemple, chacun en Guinée veut la paix. 3. Intervention de JB Camara : notions de justice et paix + exemples bibliques + historique de la commission Justice et Paix

Notions de Justice et de Paix

JUSTICE :

Principe moral qui exige le respect du droit et de l’équité Dans la vie sociale, ce sont des conditions de vie équitables = Justice sociale Vertu, qualité morale qui consiste à être juste, à respecter les droits de l’autre, c’est aussi pratiquer la justice (rendre/faire justice) Caractère de ce qui est juste et impartial Pouvoir judiciaire : reconnaître les droits communs (institution et fonctionnement)

PAIX :

Situation d’un pays qui n’est pas en guerre (maintenir la paix) ou cessation des hostilités (accord/traité mettant fin à l’état de guerre)

Etat d’accord entre les membres d’un groupe, d’une nation

Faire la paix, se réconcilier

Sérénité de l’esprit, tranquillité

La paix nait du cœur de l’homme puis se traduit dans les actes avec autrui

Exemples bibliques

On retrouve dans plusieurs extraits de la Bible, une invitation à vivre en paix et à rechercher la justice. Chaque chrétien est appelé à être le sel de la terre et la lumière du monde dans ses milieux de vie.

(Jean 14, 27) « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne. Que votre cœur cesse de se troubler et de craindre. »

(Isaïe 1,17) « Apprenez à faire le bien, recherchez la justice, mettez au pas l’exacteur, faites droit à l’orphelin et prenez la défense de la veuve. »

Historique

L’action pour la justice et la paix a été demandée par le Concile Vatican II et la commission mise en place par Paul VI le 6 janvier 1967. Cette commission a été réorganisée par Jean-Paul II le 28 juin 1988 et demandée à nouveau par le 1er synode pour l’Afrique (14 septembre 1995).

C’est aussi le thème du 2ème synode pour l’Afrique de 2009 : « Réconciliation, Justice et Paix » (Vous êtes le sel de la terre, vous êtes la lumière du monde – Mat 5, 13-16).

En Guinée, depuis le mois d’octobre 2007, Monseigneur Vincent Coulibaly, archevêque de Conakry a mis en place une commission de réflexion et d’action appelée « Justice et Paix », conformément à la déclaration du Concile Vatican II.

L’Eglise, communauté de croyants fait route avec l’humanité. Elle partage son sort, elle ne peut pas rester indifférente aux souffrances des femmes et des hommes de ce monde.

Il s’agit donc de construire le monde comme Dieu le veut (le Royaume de Dieu dont l’Eglise est le signe), à la suite de Jésus, l’homme juste, à la lumière de la Parole de Dieu.

Cette commission est ouverte à tous les croyants et souhaite travailler avec toutes les personnes et organisations qui agissent dans le même sens.

4. Intervention de Béatrice Bangoura : qu’est-ce la commission justice et paix + son fonctionnement

D’après les délégués, le rôle de la commission justice et paix est de conseiller les gens et de cultiver l’amour. C’est de faire en sorte que les gens puissent vivre en harmonie dans un groupe. Apprendre à être juste devant tout problème. Encourager les individus à la compréhension mutuelle.

Béatrice revient sur ces idées et précise que le rôle de la commission est de :

Etre charitable et aider les pauvres

Dénoncer les injustices et désamorcer les conflits

Défendre les faibles (les veuves, les orphelins…)

Béatrice présente ensuite la structure de la commission Justice et Paix :

Au niveau national, il existe la commission diocésaine Justice et paix et l’objectif c’est de créer des commissions paroissiales au niveau des préfectures.

La commission paroissiale est amenée à collaborer et à s’appuyer sur les différents acteurs de la société pour agir vers la paix et la justice.