ENGAGES AVEC NOS FRERES, CONSTRUISONS NOTRE PAYS

Nous avons ensuite cité un premier texte de Pierre, (2ème lettre, 3, 13) où Pierre nous dit : « Nous attendons des cieux nouveaux, une terre nouvelle où la justice habitera ». C’est cela aussi notre programme électoral : construire une terre nouvelle, une Guinée nouvelle, une Guinée où la justice puisse exister, où tous les gens puissent vivre une vie nouvelle. Que ces élections soient vraiment l’occasion de commencer une ère nouvelle pour le pays, dans la justice, car il n’y a pas de paix sans justice.

Nous nous sommes alors reportés à la 1ère lettre de Pierre (1 Pierre 2, 11-17) que nous avons relue verset par verset, en y ajoutant ensuite les versets 23 et 24.

- Au verset 11 : « Ne vous laissez pas entraîner par les mauvais désirs qui combattent votre âme ».

- Verset 12 : « Au milieu des païens, ayez une belle conduite, pour que même ceux qui disent du mal de vous et vous traitent de malfaiteurs voient le bien que vous faites, et disent merci à Dieu le jour où il viendra ».

- Verset 13, par rapport aux autorités : « A cause du Seigneur, soyez soumis à toute institution humaine : au chef de l’Etat, parce qu’il détient l’autorité ; à ses représentants dont le travail est de punir ceux qui font le mal et de récompenser ceux qui font le bien ».

Mais nous avons bien noté que nous sommes soumis aux institutions du pays d’une façon active et réfléchie, comme le dit Pierre « à cause du Seigneur ». Et donc nous n’obéirons aux autorités que dans la mesure où elles-mêmes nous font avancer sur le Chemin de Dieu, selon les Commandements du Seigneur. Si elles veulent nous proposer des objectifs qui vont contre le volonté de Dieu ou des buts qui vont contre le bien de nos frères et de nos sœurs, alors au nom de Dieu nous refuserons de les écouter, car Pierre lui-même disait aussi devant le Tribunal du Sanhédrin « il vaut mieux obéir à Dieu qu’obéir aux hommes ». Pierre continue donc : « Conduisez-vous comme des hommes libres ». Il est essentiel que, aussi bien l’Eglise que les chrétiens, dans ce temps de campagne électorale, gardent leur liberté de parole et d’action, sans se faire acheter ni récupérer, par personne. Mais bien sûr, comme dit Pierre : « Utilisez votre liberté pour enlever le mal ; vivez comme des vrais serviteurs de Dieu ». - Il résumait, verset 17 : Respectez tous les hommes, aimez vos frères, craignez Dieu, honorez le Chef d’Etat ». - Et nous avons ajouté les versets 23 et 24 qui nous montrent justement l’exemple de Jésus, l’importance des méthodes non violentes, de la paix et de la réconciliation pendant cette campagne électorale. D’abord Jésus était l’homme juste, Il était sans péché, il n’y avait pas de mal dans sa bouche, on l’insultait il ne répondait pas, on le faisait souffrir il ne menaçait personne, mais Il confiait sa cause à Dieu sachant que Dieu est un juste juge, et il a porté dans son propre corps le poids de nos fautes pour que nous soyons morts au péché, que nous vivions pour la justice ; ses souffrances nous ont guéris. Nous croyons que Jésus, aujourd’hui encore, vient nous guérir et vient guérir la Guinée. A nous d’écouter sa Parole, de la suivre et de la mettre en pratique.

Nous nous sommes également appuyés sur un texte de Paul (Rom 14, 17) : « Le Royaume de Dieu n’est pas affaire de nourriture ou de boisson, mais de justice, de paix, de joie dans l’Esprit Saint ». Ce que nous cherchons ça n’est pas seulement que chaque homme ait de quoi manger mais aussi qu’il puisse vivre dans la justice, la paix, la joie ; c’est cela le but de ces élections et Celui qui nous conduit tout au long de cette campagne électorale, c’est le Saint-Esprit.

Ce sont donc les principaux textes qui nous ont éclairés, en rappelant à nouveau que ces textes de la Parole de Dieu sont vraiment la base ; il ne s’agit pas de faire de grands discours, d’exprimer de grandes idées philosophiques ou de grandes théories théologiques, il nous suffit de partir directement de la Parole de Dieu, de la partager entre nous, pour que chacun dise comment il la comprend –comme nous l’avons fait ce jour-là-. C’est donc ce partage d’Evangile que nous avons à continuer dans cette campagne électorale, au moment des élections, car il faudra accepter de perdre (pour ceux qui n’auront pas gagné) et après les élections, pour assurer un suivi et veiller à ce qu’il soit conforme à l’Evangile, car c’est dans la mesure où il est conforme à l’Evangile qu’il peut apporter vraiment le bonheur à tous les hommes.

REFLEXIONS Après ce temps de partage, où tout le monde a participé en citant la Parole de Dieu qui nous touche davantage, nous avons pris un temps pour parler ensemble et essayer d’approfondir nos réflexions

2ème partie de cette formation.

Après cette réflexion sur la Parole de Dieu, à partir de textes qui nous font vivre et que nous avons cités de mémoire, nous avons rappelé et étudié un certain nombre de documents qui ont déjà été envoyés à tout le monde, en particulier les documents sur la situation du pays pour voir où nous en sommes, une fois les inscriptions sur les listes électorales terminées et contrôlées, dans le lancement et la réalisation de la campagne électorale. Nous avons relu et commenté également l’homélie de la clôture du pèlerinage de Boffa, du 2 Mai 2010, le chapitre « Nous prions pour le pays » où l’archevêque nous traçait des pistes pour notre réflexion et pour le choix de nos candidats dans la liberté bien sûr de la conscience de chacun. Nous avons relu également le discours du Nonce apostolique, à l’occasion de la Fête Nationale du Saint Siège, le 22 Avril 2010, qui nous rappelle l’importance pour l’Eglise de procédures démocratiques, le respect de la dignité de chaque personne humaine, le respect des droits de l’homme, le bien commun comme fin et but de toute vie politique ; sans ces choses il n’y a pas de vraie démocratie. Nous avons également rappelé les paroles du ministre des affaires étrangères qui nous encourageaient. Nous avons relu quelques extraits des textes du 2ème Synode pour l’Afrique, en particulier le n° 36, et enfin le document L 55, la formation que nous avions assurée sur la Société civile.

NB : Nous ne pouvons pas rappeler ici tout ce que nous avons dit ; mais les personnes intéressées, qui n’auraient pas reçu ces documents, peuvent nous les demander.

Dans le débat qui a suivi, des questions ont été posées sur les conclusions à tirer des événements du 28 Septembre passé : Dans quelle mesure on doit respecter le Chef et lui obéir. Comment les chrétiens doivent se situer pendant cette période de transition. Comment se mettre véritablement au service de la population et du pays. Dans quelle mesure faut-il intervenir auprès de ces responsables et comment les chrétiens peuvent intervenir de la meilleure façon possible dans ces élections. Comment accéder aux médias et quelle utilisation en faire. Comment agir ensemble avec les musulmans et à partir de quelle base commune et sur quoi nous appuyer (nous avons dit qu’on peut s’appuyer avec tous non pas sur l’Evangile, mais sur la Déclaration universelle des droits de l’homme, et les différentes Conventions internationales qui ont été signées par le pays). Autre question : Comment agir activement au sein de la Société civile.

Il y a eu également de nombreuses questions sur le Comité national de transition, la Commission électorale indépendante, etc… également les différentes autres institutions qui interviennent dans cette Campagne électorale et qui ont été mises en place. Nous insisté sur l’importance pour chacun de lire et d’étudier la nouvelle Constitution qui vient d’être approuvée et que nous allons envoyer par Internet à tous nos correspondants.

Ce sont donc autant de questions auxquelles chacun a pu répondre librement en donnant son point de vue. La rencontre a duré ainsi plus de 5 heures, et a permis à tous d’approfondir leurs réflexions.