• La vie de Jésus : Jésus lui-même a tenu à travailler.
  • St Paul dit (2ème aux Thessaloniciens) : « Celui qui ne travaille pas, qu’il ne mange pas non plus ».
  • Dans la Parabole des Talents, Matthieu (25) nous rappelle qu’il ne suffit pas de travailler, il faut également se former.
  • Le récit du Jugement dernier, à la fin du monde, nous rappelle que si nous travaillons, ça n’est pas seulement pour nous-mêmes, mais pour donner à manger à ceux qui ont faim, habiller ceux qui sont nus, avoir les moyens d’accueillir les étrangers et d’aider les prisonniers, etc...
  • L’Encyclique sur « le Progrès des Peuples » a rappelé que nous devons travailler à développer tout l’homme et tous les hommes ; c’est-à-dire développer l’homme dans toute sa personnalité et sans oublier personne, mais au contraire en étant attentif spécialement aux plus pauvres et aux plus petits.
  • St Pierre nous dit : « Nous attendons des cieux nouveaux et une terre nouvelle où la justice habitera ».

C’est ce monde-là que nous avons à construire par notre engagement.

Quelques réflexions

Le travail pour le développement des personnes et du monde entier fait partie intrinsèque de l’évangélisation, de même que la lutte pour la justice (Synode de 1970).

Toute la promotion humaine fait partie du plan stratégique : « 4ème objectif stratégique : le service ».

Le travail pour la promotion humaine fait donc partie intrinsèquement de notre responsabilité et de notre travail de prêtre qui ne se limite pas à la messe et aux sacrements.

L’Eglise n’est pas une entreprise ; son premier rôle n’est pas de donner du travail aux chrétiens qui sont au chômage ; c’est à chacun de se former et de chercher du travail. Mais l’Eglise, en tant que telle, et en particulier les laïcs, doivent aider les gens à trouver du travail et les accompagner dans leur travail, pas seulement les chrétiens mais tous les hommes.

Nous devons également aider nos paroissiens à bien travailler : formation initiale et formation continue, conscience professionnelle, honnêteté et sérieux, etc…

Plus largement, nous devons aider tous nos paroissiens à grandir dans toute leur vie.

Enfin, nous avons la responsabilité d’aider tous les hommes à grandir ensemble. On n’est pas chrétiens tout seul, on est chrétien avec les autres ; et on n’est pas chrétien en se refermant sur sa communauté mais en agissant avec tous les hommes, quelles que soient leurs langues ou leurs religions.

Même dans notre liturgie, nos Eucharisties et nos prières, dans la catéchèse, les homélies et la préparation aux sacrements, cet aspect de la promotion humaine doit absolument apparaître en permanence.

Dans tout cela, il s’agira donc de changer les mentalités : que les chrétiens arrêtent de compter exclusivement sur les diocèses pour leur donner du travail ; qu’ils cherchent du travail eux-mêmes, qu’ils s’organisent, lancent des groupements et des activités productives. Il s’agit de leur apprendre à compter d’abord sur leurs propres forces, mais à condition de ne pas tous chercher à être fonctionnaires, ni même à travailler en ville. Il s’agit pour nous de valoriser le travail manuel et de lutter contre l’exode rural.

Partir de ce qui existe déjà

L’Eglise de Guinée s’est donnée un moyen pour travailler au développement, lancer des projets et donner du travail à ceux qui en ont besoin, spécialement les plus pauvres : il s’agit de l’O.C.P.H. (Organisation catholique pour la promotion humaine), mais nous savons que cette Organisation a été dévoyée. Pour beaucoup c’était plus un moyen de récupérer de l’argent plutôt que d’avoir les moyens de travailler par soi-même. C’est pour cela que Mgr Vincent a relancé la Commission de Pastorale sociale dans les paroisses, de manière à lancer toute la promotion humaine à la base en partant des paroisses et non plus des bureaux de l’Archevêché et en commençant à s’organiser et à travailler par eux-mêmes, avec les petits moyens qui sont à la disposition des gens.

Pour réorganiser l’OCPH, un Forum est prévu avec le soutien des Caritas des pays voisins. De même un autre Forum va être mis en place pour une réflexion sur la Commission « Justice et Paix ».

D’autres petites actions ont été lancées dans les paroisses. Par exemple, que ceux qui ont une petite entreprise ou une activité puissent employer les étudiants pendant les vacances, à la fois pour qu’ils puissent gagner de l’argent pour leurs études, et qu’ils commencent à se former pratiquement.

Un certain nombre d’activités sont déjà lancées. Par exemple, l’atelier « Savoir-Fer » (formation à la soudure pour les enfants de la rue), les ateliers dans les Foyers St Joseph et l’Association SOS-Mineurs (enfants de la rue et à la prison) ; la formation professionnelle, lancée par les Frères de St Jean-Baptiste-de-la-Salle ; la promotion féminine, à partir de certaines communautés religieuses. Il faudrait multiplier ces initiatives, en veillant à rester attentifs aux plus pauvres et à ceux qui en ont le plus besoin.