Blog de Justice et Paix Guinée

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lundi, juillet 25 2011

Quelques convictions par rapport au travail

  • La vie de Jésus : Jésus lui-même a tenu à travailler.
  • St Paul dit (2ème aux Thessaloniciens) : « Celui qui ne travaille pas, qu’il ne mange pas non plus ».
  • Dans la Parabole des Talents, Matthieu (25) nous rappelle qu’il ne suffit pas de travailler, il faut également se former.
  • Le récit du Jugement dernier, à la fin du monde, nous rappelle que si nous travaillons, ça n’est pas seulement pour nous-mêmes, mais pour donner à manger à ceux qui ont faim, habiller ceux qui sont nus, avoir les moyens d’accueillir les étrangers et d’aider les prisonniers, etc...
  • L’Encyclique sur « le Progrès des Peuples » a rappelé que nous devons travailler à développer tout l’homme et tous les hommes ; c’est-à-dire développer l’homme dans toute sa personnalité et sans oublier personne, mais au contraire en étant attentif spécialement aux plus pauvres et aux plus petits.
  • St Pierre nous dit : « Nous attendons des cieux nouveaux et une terre nouvelle où la justice habitera ».

C’est ce monde-là que nous avons à construire par notre engagement.

Quelques réflexions

Le travail pour le développement des personnes et du monde entier fait partie intrinsèque de l’évangélisation, de même que la lutte pour la justice (Synode de 1970).

Toute la promotion humaine fait partie du plan stratégique : « 4ème objectif stratégique : le service ».

Le travail pour la promotion humaine fait donc partie intrinsèquement de notre responsabilité et de notre travail de prêtre qui ne se limite pas à la messe et aux sacrements.

L’Eglise n’est pas une entreprise ; son premier rôle n’est pas de donner du travail aux chrétiens qui sont au chômage ; c’est à chacun de se former et de chercher du travail. Mais l’Eglise, en tant que telle, et en particulier les laïcs, doivent aider les gens à trouver du travail et les accompagner dans leur travail, pas seulement les chrétiens mais tous les hommes.

Nous devons également aider nos paroissiens à bien travailler : formation initiale et formation continue, conscience professionnelle, honnêteté et sérieux, etc…

Plus largement, nous devons aider tous nos paroissiens à grandir dans toute leur vie.

Enfin, nous avons la responsabilité d’aider tous les hommes à grandir ensemble. On n’est pas chrétiens tout seul, on est chrétien avec les autres ; et on n’est pas chrétien en se refermant sur sa communauté mais en agissant avec tous les hommes, quelles que soient leurs langues ou leurs religions.

Même dans notre liturgie, nos Eucharisties et nos prières, dans la catéchèse, les homélies et la préparation aux sacrements, cet aspect de la promotion humaine doit absolument apparaître en permanence.

Dans tout cela, il s’agira donc de changer les mentalités : que les chrétiens arrêtent de compter exclusivement sur les diocèses pour leur donner du travail ; qu’ils cherchent du travail eux-mêmes, qu’ils s’organisent, lancent des groupements et des activités productives. Il s’agit de leur apprendre à compter d’abord sur leurs propres forces, mais à condition de ne pas tous chercher à être fonctionnaires, ni même à travailler en ville. Il s’agit pour nous de valoriser le travail manuel et de lutter contre l’exode rural.

Partir de ce qui existe déjà

L’Eglise de Guinée s’est donnée un moyen pour travailler au développement, lancer des projets et donner du travail à ceux qui en ont besoin, spécialement les plus pauvres : il s’agit de l’O.C.P.H. (Organisation catholique pour la promotion humaine), mais nous savons que cette Organisation a été dévoyée. Pour beaucoup c’était plus un moyen de récupérer de l’argent plutôt que d’avoir les moyens de travailler par soi-même. C’est pour cela que Mgr Vincent a relancé la Commission de Pastorale sociale dans les paroisses, de manière à lancer toute la promotion humaine à la base en partant des paroisses et non plus des bureaux de l’Archevêché et en commençant à s’organiser et à travailler par eux-mêmes, avec les petits moyens qui sont à la disposition des gens.

Pour réorganiser l’OCPH, un Forum est prévu avec le soutien des Caritas des pays voisins. De même un autre Forum va être mis en place pour une réflexion sur la Commission « Justice et Paix ».

D’autres petites actions ont été lancées dans les paroisses. Par exemple, que ceux qui ont une petite entreprise ou une activité puissent employer les étudiants pendant les vacances, à la fois pour qu’ils puissent gagner de l’argent pour leurs études, et qu’ils commencent à se former pratiquement.

Un certain nombre d’activités sont déjà lancées. Par exemple, l’atelier « Savoir-Fer » (formation à la soudure pour les enfants de la rue), les ateliers dans les Foyers St Joseph et l’Association SOS-Mineurs (enfants de la rue et à la prison) ; la formation professionnelle, lancée par les Frères de St Jean-Baptiste-de-la-Salle ; la promotion féminine, à partir de certaines communautés religieuses. Il faudrait multiplier ces initiatives, en veillant à rester attentifs aux plus pauvres et à ceux qui en ont le plus besoin.

samedi, juillet 23 2011

Rapport de la rencontre diocésaine de relance de l'O.C.P.H

Journée de la pastorale sociale, avec les prêtres, le 13 Janvier 2011

La rencontre a commencé par une prière à partir de la Parole de Dieu, qui a été partagée pas les participants : La multiplication des pains (Luc 9,10-17) où Jésus dit à ses apôtres : « Donnez-leur vous-mêmes à manger ». Nous avons noté que Jésus ne se contente pas de multiplier les pains, Il commence par prier longuement, il accueille les foules, il leur parle du Royaume de Dieu, il guérit tous ceux qui en ont besoin. Jésus n’agit pas seul, mais avec l’équipe des apôtres. Il ne fait pas descendre le pain du ciel : c’est un petit enfant qui fournit les 5 pains et les 2 poissons que Jésus multiplie (Jean 6,9). La prière s’est terminée par des intentions libres, le Notre Père et un chant

Suite à la fermeture des activités de l’OCPH en 2008, la pastorale sociale a depuis, pris le relais pour continuer la vocation humanitaire de l’Eglise. Les œuvres charitables, restent un des piliers de l’Eglise dont les acteurs doivent être des bons samaritains pour secourir, à travers les nombreuses routes de nos villes, des hommes à demi morts. Cette pratique demande l’implication des laïcs et du clergé. Car la mission de l’Eglise est de travailler pour le développement de l’homme. La lutte contre la pauvreté demande la participation de tous musulmans et chrétiens, la planification des activités à partir de la base et l’appui financier.

Apres l’échec des premières activités de l’OCPH qui a conduit à l’éloignement des bailleurs de fond, il est donc question de faire une révision des manières de travailler, afin de redynamiser cette organisation de façon responsable et crédible.

C’est le but de cette journée diocésaine avec les prêtres pour redéfinir la vision, la mission, les objectifs, les valeurs et les conditions de fonctionnement de l’OCPH (organisation catholique pour la promotion humaine). Et de répondre aux questions: Quelle formation faut-il donner ? Comment sensibiliser pour une meilleure participation des fidèles à la base ? Quelles sont les activités de charité à mener ?

Les orientations de Monseigneur Vincent Coulibaly. En octobre 2.008, Monseigneur Vincent Coulibaly a réactivité la commission de pastorale sociale, avec comme responsabilité de remettre en place une véritable action de promotion humaine et de développement intégral de tout l’homme et de tous les hommes, dans toutes ses dimensions économiques, sociales, culturelles et spirituelles (corps, cœur, esprit et âme). Pour que l’OCPH ne soit pas une simple ONG humanitaire mais l’action de l’Eglise pour les pauvres et le développement, basée sur la foi et la Parole de Dieu et manifestant l’amour du Christ lui-même pour les hommes. La commission diocésaine est appelée à animer dans chaque paroisse une commission paroissiale mise en place par le curé et le conseil paroissial, pour remédier au manque d’implication des prêtres et de la paroisse dans le passé. Bien sûr, il faut assurer la formation nécessaire pour cela et mobiliser toute la paroisse dans ce sens, pour que tous les chrétiens se mettent à l’action là où ils vivent, en union avec les autres personnes de bonne volonté. Car ce sont tous les chrétiens qui doivent être charitables, pas seulement les membres de la commission !

Le but est que les problèmes de pauvreté et de sous-développement soient analysés par les personnes concernées elles-mêmes et que les projets pour répondre à ces besoins viennent de la base. Dans la volonté de répondre à la nécessité absolue de l’auto prise en charge demandée pour notre Eglise. Ces projets devront être menés par les commissions paroissiales elles-mêmes, à partir des moyens qu’elles pourront mobiliser. L’OCPH devient alors le bras technique pour préciser les projets, chercher les moyens financiers supplémentaires si nécessaire, assurer le bon fonctionnement des projets et en faire l’évaluation. Les projets ne seront donc plus élaborés dans un bureau mais sur le terrain. Il n’est donc plus question de venir au bureau de l’OCPH avec une demande de financement, sans n’avoir d’abord rien fait à la base. Et l’on veillera tout spécialement à la transparence et au sérieux dans la gestion de l’argent

Dans ces conditions, les prêtres ont évidemment un rôle essentiel d’animateur qui fait partie de leur travail pastoral et qui n’est pas facultatif. C’est pour cela que la 1ère session de réflexion s’est adressée à eux. Elle sera suivie d’autres sessions pour les religieux/ses et les laïcs toujours au collège de la Salle à Kaloum, le samedi 22 janvier de 8h30 à 17 h. Les vingt six participants ont été repartis en trois groupes de réflexion. Dans les mises en commun, il a été apporté par thème, les propositions suivantes :

La vision : Dans la doctrine de l’Eglise, l’OCPH reste serviteur du développement de l’Homme, dans le sens du sacrement(signe) de la présence du Christ et des chrétiens, au milieu des hommes qui souffrent. Dans la vision globale, il faudra

  • tenir compte des réalisations qui existent déjà et des actions menées par exemple par les sœurs de la charité, Sant Egidio, les scouts, la Légion de Marie…
  • partir de l’Evangile, qu’il soit expliqué, et des valeurs évangéliques de la charité ; - l’OCPH doit répondre aux exigences des partenaires et du diocèse,
  • comprendre les raisons du départ des Caritas étrangères et la rupture de toute autres aides extérieures ; elle doit avoir des critères correspondant au programme d’activité du diocèse
  • réfléchir sur les projets attractifs qui cadrent bien avec la mission de l’Eglise ; s’appuyer sur la formation
  • encourager l’auto-prise en charge, tout en acceptant le suivi et l’évaluation des activités, afin de rompre avec les mauvaises pratiques : question de transparence
  • informer les agents pastoraux sur les activités évoluant sur le terrain
  • les projets doivent partir de la base et aller dans le sens de l’Evangile : on ne peut pas évangéliser sans la charité
  • travailler avec les organisations qui existent déjà et profiter de leurs expériences.

La mission : L’OCPH doit être un service de l’Eglise pour l’homme. La mission de l’OCPH s’articule autour d’un certain nombre de points dont entre autres :

  • le soutien des œuvres caritatives de la paroisse
  • la création d’emplois
  • la formation d’acteurs compétents
  • Les conseils de la commission et de l’OCPH pendant l’exécution des projets,
  • soutenir la catéchèse continue et les formations sur la doctrine sociale de l’Eglise
  • présenter les projets comme signes de la Charité du Christ, agir comme des serviteurs de nos frères selon l’Evangile et travailler ensemble, à l’exemple de la 1° communauté chrétienne : l’OCPH n’est pas un simple distributeur de nourriture comme le Pam : il cherche une promotion humaine totale et universelle
  • établir des règles : un agent de l’OCPH ne doit pas faire n’importe quoi.
  • suivre les priorités diocésaines et faire connaître les projets retenus, pour informer les autres fidèles du diocèse
  • faire un suivi-évaluation des projets en cours, afin que justice et clarté soient présentes tout le long de la réalisation. La fin de l’échéance devrait être sanctionnée par un rapport écrit ; - l’organisation des activités (chronogramme annuel, règlements sur le fonctionnement de l’OCPH)
  • tenir compte des propositions de cette journée.
  • classer les projets selon la durée (court ou long terme).
  • travailler en lien avec les autres organisations de l’Eglise : se donner des idées et agir ensemble sur le terrain, en particulier avec la commission justice et paix « la mission n’est pas spécifiée par le fait qu’on est envoyé, mais à partir des problèmes du terrain et des demandes des gens qui vivent les problèmes. Il faut donc une formation pour apprendre à connaître les réalités et construire un projet à partir de ces réalités »

NB : Comme on peut le voir, les 2 groupes n’ont pas vraiment défini la vision de la pastorale sociale ni la mission de l’OCPH. Il faudra donc y revenir. Par contre, ils ont présenté des choses intéressantes sur la façon de travailler, dont il faudra obligatoirement tenir compte.

Les valeurs et principes : L’OCPH pour être efficace et mener à bien sa mission globale, a besoin de s’appuyer sur des valeurs des principes qui sont entre autres :

  • la doctrine sociale de l’Eglise ;
  • l’Evangile : mettre en relief le Christ proche de l’Homme, médecin du corps et de l’âme ;
  • la promotion de l’Homme (les garderies, l’alphabétisation des adultes, les banques de céréales, les centres de formation professionnelle, les dispensaires, etc..) ;
  • tenir compte des valeurs traditionnelles dans la conduite des activités de l’OCPH (le partage, la solidarité, la justice et l’honnêteté) : que personne n’utilise l’Eglise pour des fins lucratives ;
  • le respect des principes et des lois du pays, pour ne pas entrer en conflit (travailler avec les ministères de tutelle et contacter les autorités du quartier)
  • le dialogue inter: religieux : parler avec les imams pour qu’ils comprennent notre action et que tous puissent y participer. Et ensemble construire le Royaume de Dieu
  • l’honnêteté et la vérité, la justice : ne pas recruter par favoritisme, sentimentalisme ou népotisme

NB :

1.Dans le débat, nous avons écouté un témoignage sur la banque de céréales (alimentaire) de kataco qui nous montre bien les difficultés du travail. Et la nécessité de formation sérieuse, d’engagement communautaire et de contrôles du travail. Sinon, on manque le but cherché et on arrive aux détournements et à l’exploitation des plus pauvres.

2.Nous avons noté fortement l’importance des relations avec les autorités et les organisations d’état (ministère de l’action sociale, de la femme et de l’enfant, de la justice, de la santé, de l’éducation nationale.. : Nous devons travailler avec elles tout en sachant que malheureusement, souvent elles ne font pas leur travail. Raison de plus pour les aider à devenir plus sérieuses que ce soit au niveau de l’argent ou au niveau du travail, et plus efficaces : c’est un service à rendre à tout le pays et aux plus petits de la société.

3.De même, il faut contacter les autorités communales et respecter les lois pour toutes les constructions : écoles, dispensaires, jardins d’enfants, etc…Cela pose tout le problème de l’engagement des laïcs chrétiens dans la société. Nous sommes trop enfermés dans notre Eglise. Nous ne sommes pas le sel de la terre, ni la lumière du monde (MAT 5,13). Jésus nous appelle à être le levain dans la pâte.

4.Autre problème : trop de chrétiens veulent profiter de leur position dans l’Eglise pour en tirer des avantages au niveau économique ou politique, au lieu de voir leur engagement comme un service et une possiblité pour évangéliser et construire le Royaume de Dieu, en se mettant au service de leurs frères. Nous avons fortement souligné qu’il est absolument nécessaire de conscientiser et de travailler avec les musulmans, pour ensemble faire ce que Dieu attend de nous. Pour cela, ne pas venir en parlant de Jésus et de l’Evangile, mais en partant de leurs propres valeurs : Dieu est le compatissant et le miséricordieux, l’aumône et la zakat, le Ramadan, la prière et l’importance de faire la volonté de Dieu .. Ensuite, dans l’action commune, nous pourrons partager les raisons qui nous font agir et ils pourront alors découvrir le Christ et son message d’amour. Cela suppose donc que la pastorale sociale et l’OCPH travaillent avec la commission pour les relations avec les musulmans, aussi bien dans la formation que dans l’action. La base de notre action c’est le service de l’homme. Nous sommes ensemble pour libérer nos frères de la pauvreté. Privilégier le « sacrement de la présence » et la collaboration d’homme à homme. A partir de là, musulmans et chrétiens pourront partager leurs motivations et leur foi : l’important c’est le dialogue de vie et d’action, pas les discussions sur la religion.

Quelle formation faut-il donner ? En tout exercice, l’homme a besoin de formation spirituelle, morale et technique. Les agents pastoraux sont chargés de montrer la valeur spirituelle et des actions caritatives et de former à la foi et à la charité dans leur enseignement quotidien (ressortir le thème de l’année : Evangélisation et promotion humaine…).

  • Pour les musulmans, parler de la miséricorde divine, la compassion de Dieu envers l’homme, créature sacrée de Dieu, qui protège les pauvres, tout en évitant de tomber dans le syncrétisme.
  • Partir aussi des valeurs traditionnelles communautaires, d’accueil de l’étranger et de partage avec les pauvres.
  • La formation humaine cherchera à former des agents sérieux, engagés, sensibles à la souffrance de leurs frères, persévérants et courageux, compétents et responsables, capables des mettre les hommes et les femmes debout
  • La formation technique consistera à améliorer les compétences et les qualités humaines (efficacité, honnêteté, transparence…) la bonne volonté ne suffit pas

Comment sensibiliser ? A cette question, il a été retenu les points suivants :

  • l’Evangélisation à la base : une formation paroissiale efficace (une bonne homélie désarme les cœurs, renforce la spiritualité et l’apport matériel et économique trouve bon usage) ;
  • relancer et soutenir les récollections dans les paroisses et encourager les chrétiens à participer aux rencontres et aux sessions de formation ;
  • le dialogue avec les autres croyants et une collaboration franche avec les Imams : pourquoi ne pas mener des actions communes ? Développer les relations par un travail en commun : cela peut commencer par le simple partage d’un repas. Les relations de confiance doivent être entretenues, pour mettre de l’harmonie dans les cœurs, gage de la construction d’une paix durable dans le pays.
  • Faire circuler les informations. utiliser les médias (presse audio visuelle, écrite, en ligne et tout autre moyen de communications). L’émission La Voix de l’Evangile devrait aussi servir pour sensibiliser. Il serait intéressant que l’Archidiocèse ait au minimum un site internet et aussi une radio
  • Utiliser les écoles catholiques pour éduquer à l’acceptation de l’autre, à la charité et à l’engagement au service du pays.
  • Vivre la fidélité au Christ dans les milieux où nous vivons, prêtres comme laîcs.- Décentraliser les structures, en ayant confiance dans les autres pour mieux faire circuler les actions et les informations ;
  • Trouver les moyens de sensibilisation (moyens économiques, moyens didactiques : catéchèse…)

Les actions à mener : Dans ce volet, il a été retenu par l’assemblée les points suivants :

  • La relance des banques alimentaires (achat des produits pour les revendre moins cher au moment de la soudure ou stockage des récoltes ) à condition d’assurer la rigueur nécessaire ;
  • Initier des microprojets (assistance aux paysans) et mise en place de micro-crédits
  • Appui nutritionnel aux personnes vivant avec le VIH/SIDA et aux malades dans les hôpitaux, en s’assurant que l’aide est bien utilisée et n’est pas détournée, de même que dans les prisons;
  • Les structures paroissiales doivent faire réfléchir ensemble toute la paroisse (mouvements d’action catholique, groupes et CCB) et proposer des pistes d’actions charitables et des moyens d’action à la commission de pastorale sociale, en veillant à ce que les bénéficiaires fassent aussi un effort par eux-mêmes. Profiter spécialement du Carême qui vient pour cela
  • Organiser des journées Caritas pour recueillir des fonds
  • La rigueur dans la gestion des fonds.
  • Les paroisses doivent fournir es efforts pour assister les pauvres de leur zone.

Conclusion : Cette journée a été un signe d’engagement et d’encouragement pour les prêtres pour travailler davantage dans la vigne du Seigneur. Ils en ont été remerciés. Qu’ils en fassent le compte-rendu dans leur paroisse, préparent les laïcs à la rencontre du 22 Janvier et organisent leur commission de pastorale sociale. Ils ont senti le rôle important qu’ils ont à jouer : former le peuple de Dieu à la Doctrine Sociale de l’Eglise, en particulier par la catéchèse et des récollections. La charité est une responsabilité pastorale qui exige au Pasteur de choisir, de sensibiliser et d’aider le laïc à découvrir sa place dans la construction du Royaume de Dieu : Un Royaume ouvert à tous, d’où la nécessité de travailler avec les musulmans. Et de développer la valeur humaine, la compétence technique et scientifique et le travail avec les autres.

mercredi, juillet 20 2011

Pour vivre ensemble le carême 2011

N.B. : Ces réflexions sont faites pour pouvoir être utilisées, numéro par numéro, en réunions de communauté, CCB, de mouvements ou autres groupes. Et aussi en famille ou même personnellement.Si vous n’avez pas le temps de tout prendre, vous prenez les derniers numéros.

Le mercredi des Cendres, nous sommes entrés dans le Carême. En faisant le signe de la croix sur notre front avec les cendres, le prêtre nous a dit : « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile ». Le Seigneur nous appelle donc à changer notre cœur et notre vie. Et à mettre vraiment en pratique l’Evangile, chacun personnellement, en famille, en communauté et avec tous ceux qui nous entourent, chrétiens ou non.

Le Carême, c’est la marche vers Pâques : la fête de Jésus ressuscité. Pendant le Carême, nous cherchons à vivre une vie nouvelle, la vie des enfants de Dieu, comme Jésus nous l’a montré. Pour que, à Pâques, nous soyons vraiment devenus des hommes et des femmes nouveaux, pour ensemble construire « une terre nouvelle où la justice habitera » (2° Pierre 3,13). Ensemble, avec tout notre peuple, pour que « Son règne vienne et que Sa volonté soit faite sur la terre.. »

1°) L’homme, route de l’Eglise

Pendant ce Carême, nous sommes appelés ensemble, prêtres et laïcs, à devenir davantage amis de nos frères et de nos sœurs. Surtout de ceux qui souffrent et qui ont besoin de nous. Et pour accueillir ceux qui sont seuls et qui pleurent. C’est cela notre travail de chrétiens. Comme le disait le pape Jean Paul 2 dans sa lettre le Rédempteur de l’homme : » Le Christ s’est fait homme. Il s’est uni à tous les hommes, dans toute leur vie. C’est pourquoi, l’homme est le chemin de l’Eglise. C’est en allant vers l’homme quel qu’il soit et en l’accueillant, que nous pouvons aller vers Dieu et vivre avec Lui. Notre amour pour Dieu est obligatoirement un amour pour tous ceux qui souffrent, quelle que soit leur langue ou leur religion. Car Jésus est mort pour tous les hommes. Ce sont tous les hommes qui sont sauvés par Jésus. »

Questions :

1.Est-ce que nous cherchons à connaître les difficultés de nos frères et sœurs ? Quelles sont leurs principales souffrances ? Que faisons-nous pour eux ?

2.Comment devenir amis de ceux qui nous entourent, à la suite de Jésus ?

3.Comment encourager ceux qui sont autour de nous à aider, eux aussi, ceux qui souffrent ?

2°) A la lumière de la Parole de Dieu : La guérison du paralysé (Jean 5,1-18)

Pendant tout ce Carême, nous regardons Jésus. Nous essayons de vivre comme Lui. Pour cela, nous nous appuyons sur la Parole de Dieu, que nous partageons en famille et en CCB. Cette année, nous pouvons regarder par exemple comment Jésus a guéri un homme, paralysé depuis 38 ans, à la piscine de Betsada. Il lui dit : »Lève-toi et marche ». Nous lisons ensemble cet Evangile. Puis nous nous demandons :

1.Que nous dit cet Evangile ?

2.Qu’est-ce qu’il nous montre sur Jésus ?

3.Quelle est la Bonne Nouvelle de cet Evangile qui nous donne Joie et Courage ?

4.Que faire pour mettre nous-mêmes cet Evangile en pratique ?

Nous allons reprendre maintenant quelques passages pour mieux les comprendre.

3°) Jésus monte à Jérusalem (verset 1).

Jérusalem, c’est là que Jésus est mort et Ressuscité. C’est là que les apôtres reçoivent l’Esprit Saint (Actes 2). C’est de Jérusalem que les apôtres partent, pour être les témoins de Jésus jusqu’au bout du monde (Actes 1,8)

Qu’est-ce que cela veut dire pour nous ? – Pendant ce temps de Carême, qu’allons-nous faire pour mieux connaître Jésus ? Et pour vivre davantage notre vie avec Lui ? Comment allons-nous nous laisser conduire par l’Esprit Saint ? Que faire pour ressusciter avec Jésus à une vie nouvelle ? Comment être témoins de Jésus là où nous vivons ?

Qu’est-ce que cela nous demande par rapport à nos frères ? Jésus monte à Jérusalem. Cela veut dire qu’il se met debout et qu’il marche. Pendant ce temps de Carême, comment allons-nous mettre nos frères et nos sœurs debout, pour qu’ils grandissent ? Comment allons-nous les aider à marcher et à avancer dans la vie ?

4°) Jésus vient dans une piscine où il y a beaucoup de malades (v. 2-3)

Jésus ne reste pas assis dans sa maison. Il n’attend pas que les malades viennent à Lui. C’est Lui qui va vers ceux qui souffrent

Et nous ? Est-ce que nous nous levons pour aller à la rencontre de nos frères qui souffrent ? Ou bien, est-ce que nous n’attendons qu’ils viennent nous demander de les aider ? Vers qui allons-nous ? Vers nos parents et amis ? Vers ceux qui parlent notre langue ? Vers les gens de notre religion ? Ou bien vers tout le monde ?

Avec les autres ?Comment allons-nous aider ceux qui nous entourent, à aller vers les malades et ceux qui souffrent ?

5°) La vraie eau qui guérit (v. 4)

Le premier malade qui entrait dans l’eau quand elle commençait à bouger, il était guéri ». Dans la Bible, on nous parle très souvent de l’eau qui guérit et qui sauve. Par exemple, quand le peuple hébreu traverse la Mer Rouge : il est sauvé de l’esclavage, Dieu fait une Alliance d’amour avec lui et il le fait entrer dans une terre nouvelle. Et Dieu donne de l’eau à boire à son peuple dans le désert (Exode) Jésus Lui-même a été baptisé dans l’eau (Mat 4,13). Il a donné la joie au mariage de Cana en changeant l’eau en vin (Jean 2). Il dit à la samaritaine (Jean 4,14) : » Je vous donnerai l’eau qui jaillira jusqu’à la vie éternelle ».

Le paralysé espérait être sauvé de sa maladie par l’eau magique de la piscine. Mais cette eau là ne l’a pas guéri. C’est Jésus qui l’a guéri. Aujourd’hui encore, beaucoup de gens pensent être guéris par l’eau magique des féticheurs. Ils comptent sur les marabouts et les charlatans pour avoir le bonheur. Mais c’est Jésus qui nous sauve. C’est lui qui vient remplir la soif de notre cœur.

Nous-mêmes ? Avons-nous soif de Jésus ? En qui mettons-nous notre confiance ? Pour être guéris et heureux, comptons-nous vraiment sur l’Esprit Saint, la Parole de Dieu, la prière, les sacrements et la communauté chrétienne ? Et si nos parents nous disent d’aller chez un féticheur ou un marabout, par exemple si notre enfant est malade, qu’allons-nous faire ? Pourquoi ?

Avec les autres ?Comment aider nos frères et nos sœurs à laisser les affaires de féticheurs, de sorcellerie et de maraboutage ? Quelles sont les autres choses magiques qui attirent encore ceux qui nous entourent ? Dans quels faux dieux (idoles) espèrent-ils ? Après quelles choses inutiles courent-ils pour être heureux ? Quelles sont les choses qui rendent les hommes esclaves : l’argent, la soif de pouvoir, etc… ? Comment libérer nos frères de tout cela ?

6°) Jésus voit le paralysé couché (v. 6)

Ce n’est pas le paralysé qui a appelé Jésus, c’est Jésus Lui-même qui l’a vu. Et il lui demande : « Veux-tu être guéri ? Le paralysé répond : »Seigneur, je n’ai personne pour me mettre dans la piscine, quand l’eau commence à bouger »

Le paralysé est seul. Personne ne lui parle. Beaucoup de nos frères et sœurs sont seuls. Pour les aider, il ne suffit pas de leur donner des habits ou de la nourriture. La 1° chose dont ils ont besoin, c’est d’amitié. Pour ne plus être seuls. Pour avoir la paix dans leur cœur et retrouver la joie de vivre

Jésus voit l’homme couché. Il s’intéresse à lui. Il comprend ses besoins et à sa situation. Il s’approche de lui et il l’interroge. Il lui offre son aide. Il prend soin de lui et il le guérit. Et plus que cela, il lui rend sa dignité. Il le rend libre. Il n’est plus un mendiant. C’est pourquoi, il est important non seulement d’aller visiter les gens qui ont des problèmes, mais aussi de les rassembler. Car quand ils sont réunis, ils sont plus forts. Et ensemble, ils peuvent trouver des solutions à leurs problèmes

Et nous ? Souvent nous attendons que les gens nous appellent au secours. Mais parfois ils ont honte ou ils ont peur. Pour aider nos frères, est-ce que nous cherchons à connaître leurs souffrances ? Que faisons-nous pour les aider ?

Avec les autres ? Il ne s’agit pas seulement d’aider nous-mêmes les gens. Notre rôle c’est aussi de pousser ceux qui nous entourent à se lever pour aller aider les autres, qu’ils soient chrétiens ou non. Et de les former pour cela. Comment faire ?

7°) Jésus demande au paralysé : Veux-tu guérir ? (v. 6)

Tout le monde veut guérir. Alors pourquoi Jésus lui pose-t-il cette question ? C’est pour savoir si l’homme est vraiment décidé à changer de vie. Pour ne pas toujours attendre que les autres lui fasse l’aumône. Et que lui, reste couché toute la journée, à ne rien faire. Jésus veut lui rendre sa dignité. Jésus lui donne la possibilité de commencer une vie nouvelle. Qu’il décide des choses par lui-même et qu’il prenne ses responsabilités. Sinon, il restera un mendiant et un assisté toute sa vie. Il ne sera jamais un homme libre, adulte et responsable.

Et nous ? Sommes-nous vraiment décidés à vivre en chrétiens ? Est-ce que nous nous conduisons comme des personnes libres et libérées par le Christ ? Ou bien, est-ce que nous nous laissons conduire par les évènements de la vie, par ceux qui nous entourent, par la mode et l’ambiance, ou ce qu’on dit à la radio ou à la télévision ? Comment prendre nos responsabilités dans notre famille, notre CCB, notre lieu de travail et notre quartier ?

Avec les autres :Souvent, nous voulons aider les pauvres. Mais nous ne les écoutons pas. Pourtant eux aussi ils ont des bonnes idées. Nous ne cherchons pas à savoir ce qu’ils veulent faire par eux-mêmes, pour les soutenir dans leurs propres actions. Nous venons avec nos propres solutions, qui ne sont pas les leurs. Pourtant, ce sont eux qui connaissent les mieux leurs problèmes. Et donc qui peuvent trouver les meilleures solutions. Comment donner aux pauvres et à ceux qui souffrent la volonté de réagir et de lutter par eux-mêmes ? Comment les aider à trouver eux-mêmes des solutions à leurs problèmes ? Comment les soutenir pour cela ?

8°) Jésus dit au paralysé : « Lève-toi, prends ta natte et marche » (v. 8).

Saint Irénée disait : « la gloire de Dieu, c’est l’homme vivant ». Dieu veut que nous soyons des hommes et des femmes debout. C'est-à-dire courageux et décidés à agir. Que nous prenions nous-mêmes nos problèmes en main. Comme le paralysé a pris sa natte et a commencé à marcher. Sans toujours attendre l’aide de l’extérieur ou d’autres personnes (les sponsors et les bienfaiteurs). C’est l’auto prise en charge qu’on nous demande sans cesse, et que nous avons tellement de peine à mettre en pratique. Que ce soit pour la vie du diocèse et de nos paroisses ou pour nos projets de développement. Jésus veut que nous marchions, c'est-à-dire que nous avancions sur la route de la vie. Pour nous développer et grandir ensemble. C’est aussi cela la promotion humaine

Quand le paralysé se lève, il montre qu’il est ressuscité : il a commencé une vie nouvelle. Ce ne sont pas seulement ses jambes qui marchent : son esprit est guéri. Et aussi son coeur. Il est libéré du péché et de tout ce qui le tenait prisonnier : les coutumes, les traditions, les interdits. C’est la parole de Dieu qui nous libère. C’est le Saint Esprit qui nous fait marcher tous ensemble, en communauté chrétienne et avec tous nos frères. Comme disait Jésus : Heureux ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la mettent en pratique ».

Et nous ? Comment être des hommes debout, qui prennent leurs problèmes en mains et qui avancent sur le chemin de la vie ? Comment nous développer dans toute notre personne : notre corps (pour être en bonne santé, afin de mieux servir les autres), notre esprit (pour savoir réfléchir et développer nos connaissances), notre cœur (pour mieux aimer), notre âme (pour mieux vivre notre foi) ? Comment nous libérer des coutumes et des interdits qui nous empêchent d’avancer ? Comment prendre en charge notre Eglise et notre paroisse ?

Pour les autres :Comment aider nos frères et nos sœurs à grandir dans toute leur personne (développement intégral et promotion humaine) ?Comment les aider à se mettre en route et à passer à l’action ? Comment faire avancer notre pays tout entier ? De quoi nos frères et nos sœurs ont-ils besoin pour être sauvés ? Et notre pays ? Quels sont les désirs de leur cœur ? Comment les remplir ? En particulier pour les jeunes, les femmes et les pauvres de notre société ? Quelle est la parole d’espérance qui sauve, que nous pouvons pro poser à ceux qui nous entourent ? Et à notre pays tout entier ?

9°) Jésus dit au paralysé : »Voici que tu es guéri. Ne pèche plus » v.14

Le temps du Carême, c’est le temps de la charité, pour mieux aimer nos frères et sœurs, pour aider les pauvres et soutenir tous ceux qui souffrent. Mais c’est aussi le temps de la conversion. Le temps où Jésus veut guérir nos peurs et nous libérer du péché et de tout mal.

Pour nous :Nous sommes tous paralysés. Peut-être pas dans notre corps, mais dans notre cœur. C’est Jésus qui peut nous sauver. Que chacun réfléchisse personnellement, pour voir ce qu’il doit changer dans sa vie. Et d’abord, comment changer son cœur, et les idées qui ne sont pas les idées de Dieu. Nous prenons aussi un temps pour nous asseoir en famille et en CCB, pour voir ce qui ne va pas et pour changer. Et aussi pour nous demander pardon et nous réconcilier.

Avec les autres : Comment aider ceux qui nous entourent à changer leur vie, pendant ce temps de Carême ? Comment les aider à se réconcilier ?

10°) Les juifs disent au paralysé : « C’est le jour du sabbat. Tu n’as pas le droit de porter ta natte » v. 10.

Et ils poursuivent Jésus, parce qu’il a guéri le paralysé un jour de sabbat v.16. Jésus a expliqué : c’est le sabbat qui est pour l’homme. Et pas l’homme qui est pour le sabbat. Aujourd’hui encore, il y a des gens qui mettent sur le dos de leurs frères, des poids qu’ils ne peuvent pas porter. Ils les écrasent avec des tas de règlements. Ils les empêchent de vivre avec leurs interdits. Alors que Jésus est justement venu pour nous libérer. De plus, souvent, ils méprisent les pauvres. Ils attaquent les infirmes et les mendiants, au lieu de les soutenir. C’est à cause de cela que Jésus a traité les pharisiens de « race de vipères ».

Et nous ? Quelles sont les choses qui écrasent les pauvres aujourd’hui ? Quelles sont les poids que l’on met sur le dos des handicapés, des mendiants et de tous ceux qui ont des problèmes ou ne sont pas « comme les autres » : les étrangers et les réfugiés, les enfants de la rue, les enfants travailleurs et ceux qui font des petits métiers, les veuves et les orphelins, les « fous », ceux qui vivent avec les SIDA ? Est-ce que nous traitons les prostituées, les drogués et les voleurs comme Jésus a traité Marie Madeleine et Zachée ? Qu’est-ce que Jésus nous demande de faire aujourd’hui, pour tous ceux qui ne sont pas respectés et qui sont traités injustement ?

Avec les autres : Comment nous mettre ensemble pour lutter contre les injustices, autour de nous ? Comment enlever le poids qui écrase nos frères et nos sœurs ? Comment leur rendre la paix, la joie et la liberté ? Comment leur permettre de vivre mieux, avec leur famille ?

11°) Jésus dit : « Mon Père agit jusqu’à maintenant. Moi aussi, j’agis » v. 17.

Aujourd’hui encore, dans nos quartiers et dans nos villages, il y a beaucoup de gens paralysés dans leur cœur et dans leur vie. A cause de la souffrance et du manque d’éducation et de formation. A cause des mauvaises coutumes et des faux espoirs. A cause des grands discours et des mensonges des grands. A cause de la méchanceté des hommes et de la pauvreté. A cause de la faim et de la maladie. Ils veulent être guéris. Ils nous attendent. Notre foi en Dieu et notre amour pour eux, peuvent leur donner l’espoir et la force de se relever.

Nous-mêmes : Qu’allons-nous faire pour nous mettre debout ? Et pour laisser tout ce qui nous empêche de vivre en hommes et en femmes, libérés par Jésus ? Comment agir avec Dieu note Père, en nous appuyant sur le Saint Esprit, et non pas sur nos propres forces ? En nous appuyant sur la Parole de Jésus, et non pas sur nos belles idées ? (Jésus disait : Le Fils ne peut rien faire de Lui-même…mais tout ce que le Père fait, le Fils le fait aussi, v.19)

Avec les autres ? Comment les aider à se mettre eux aussi à l’action ? Comment agir tous ensemble, pour diminuer les souffrances de nos frères ? Pour changer notre société ? Pour devenir un peuple de frères, dans l’amitié ? Et pour construire ensemble un pays plus heureux ?

Conclusion

Jésus disait : «le Père aime le Fils… Il ressuscite les morts et donne la vie…le Père ne juge personne…celui qui écoute ma Parole et qui croit dans le Père,…il est passé de la mort à la vie » (v. 20 à 24)

Que ce Carême nous fasse entrer dans l’amour du Père avec Jésus, qu’il nous ressuscite à une vie nouvelle, qu’il nous fasse grandir dans la foi pour mettre en pratique sa Parole, qu’il nous fasse vivre dans l’amitié avec tous, sans juger personne. Mais au contraire en soutenant les faibles, en relevant ceux qui sont tombés et en marchant avec les pauvres et les petits. Amen !

mardi, juillet 19 2011

Réunion des CV-AV 2011

Explication

Un Mouvement d’action catholique suppose des vraies actions pour construire le Royaume de Dieu, faire ce que Dieu nous demande dans notre vie de chaque jour, continuer le travail de Jésus-Christ, faire ce que l’Esprit-Saint nous demande dans notre cœur. Un Mouvement d’action catholique suppose aussi une campagne d’année et des réunions régulières avec des révisions de vie et des révisions d’actions. Mais souvent nos mouvements d’action catholique ne sont pas des mouvements d’actions. Ils ne sont même pas catholiques ni évangélisateurs, puisque souvent on se contente de cérémonies, de célébrations, de fêtes et d’anniversaires

Pour la révision de vie, nous proposons les 4 questions suivantes (qu’il nous faudra reprendre à chaque fois, quel que soit le thème de la réunion, quitte à l’adapter si nécessaire) :une réunion par semaine

1.Comment vivons-nous cette situation (qu’est-ce qui se passe autour de nous) ?

2. Qu’est-ce que la Parole de Dieu nous dit sur cette question ?

3.Si Jésus était là, qu’est-ce qu’il ferait (nous répondons à partir de ce que nous connaissons de Jésus et de ce qu’il a fait dans l’Evangile).

4.Qu’allons-nous faire cette semaine par rapport à ce problème.

Pour la révision d’action :

1.Qu’avons-nous fait cette semaine ?

2.Est-ce que ce que nous avons fait correspond à ce qu’on nous dit dans l’Evangile ? Est-ce que cela continue l’action de Jésus ? Comment ?

3.Comment allons-nous continuer cette action cette deuxième semaine ?

1ère réunion, Explication de la Campagne d’Année

Cette année, on nous demande d’agir sur le thème suivant : « Evangélisation et promotion humaine ». Les responsables expliquent d’une manière simple la lettre de l’évêque sur ce thème.

« Promotion humaine », cela veut dire : faire avancer les hommes. Nous voulons faire grandir toute notre personne, dans toutes ses parties : notre corps, notre esprit, notre cœur et notre âme. Nous voulons faire grandir les autres enfants qui sont autour de nous. Comme le disait le Pape Paul VI : Développer tout l’homme et tous les hommes. (Lettre sur le Progrès des Peuples). Pour cela, nous suivons l’exemple de Jésus. Dans l’Evangile, on nous dit que l’enfant Jésus grandissait et devenait fort. Il était rempli d’intelligence et l’amour de Dieu était sur lui (Luc 2, 40). Et quand Jésus revient du Temple de Jérusalem à 12 ans et qu’il retourne à Nazareth, on nous dit : Il obéissait à ses parents, il grandissait dans son intelligence et dans la grâce, devant Dieu et devant les hommes (Luc 2, 52).

Question : Que voulons-nous faire pour grandir dans notre corps mais aussi dans notre esprit (en intelligence), dans notre cœur (en amitié avec les autres) et dans la grâce (dans la foi, devant Dieu et devant les hommes) ?

2ème réunion (Révision de vie)

Nous grandissons NOUS MEMES2ème réunion (Révision de vie)

La promotion humaine, c’est faire avancer et grandir tous les hommes, et donc tous les enfants. Elle doit commencer par nous-mêmes. Nous nous posons ces questions :

1.Un enfant réussi et heureux dans sa vie, c’est quoi ? Et un vrai enfant de Dieu, c’est quoi ?

2.Nous pensons à l’exemple de Jésus. Comment a-t-il vécu sa vie d’enfant ? St Paul disait aux Thessaloniciens (1ère Thess 5, 23) : « Que le Dieu de la paix Lui-même vous rendent saints entièrement et que toute votre personne, le corps, l’esprit et l’âme, soient bons et sans reproches pour attendre le retour de Notre Seigneur Jésus-Christ » - (le responsable demande aux enfants comment ils comprennent ces paroles et il ajoute des explications : cela sera à faire à chaque fois quand on dit une Parole de Dieu).

3.Qu’est-ce que nous allons faire pour grandir cette année dans notre personne. Et pour être des enfants comme Dieu le veut ?

3ème réunion, révision d’action

Nous grandissons NOUS MEMES

1.Qu’est-ce que nous avons fait cette semaine, pour grandir devant Dieu et devant les hommes ?

2.En quoi cela nous a fait ressembler à Dieu ? Dieu disait aux enfants d’Israël : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toutes tes forces, de toute ton âme et de tout ton esprit. Tu aimeras tes frères et tes sœurs comme toi-même (On peut chanter ce chant, si on le connaît).

3.Comment allons-nous continuer à grandir, la semaine qui vient ?

4ème réunion : nous faisons grandir les autres, dans leur corps : révision de vie

1.Quels sont les problèmes que nous pouvons avoir avec notre corps (faim, maladie, accidents…) ? Un proverbe dit : « Il faut un esprit sain dans un corps sain » : qu’est qu’un corps sain ?

2.St Paul disait aux premiers chrétiens : « Ne savez-vous pas que votre corps est la maison du Saint Esprit qui est en vous ? Rendez gloire à Dieu dans votre corps (1ère Corinthiens 6, 19-20) : Expliquer cette parole.

3.Comment, cette semaine, nous allons faire pour aider nos camarades à être heureux dans leur corps ?

5ème réunion : nous faisons grandir les autres DANS LEUR CORPS : révision d’action.

1.Comment avons-nous aidé nos camarades, garçons et filles, à grandir dans leur corps, pour avoir un corps heureux et en bonne santé ?

2.Est-ce que cela correspond à ce que Dieu veut pour notre corps ? Comment ? Dans le Livre des Proverbes, on nous dit (3, 8) : « Aime Dieu et laisse le mal. Cela sauvera ton corps et donnera la force à tes os ».

3.Comment allons-nous aider nos camarades cette semaine à grandir dans leur corps.

6ème réunion : nous faisons grandir nos camarades DANS LEUR ESPRIT : révision de vie

1.Un esprit développé, c’est quoi ? Qu’est-ce qui nous empêche d’avoir un esprit sain ?

2.Dans le Livre de Job (32, 8), on nous dit : « C’est l’Esprit de Dieu qui nous rend intelligents », et dans l’Epître aux Hébreux (4, 12), on nous dit : « La Parole de Dieu entre jusqu’au plus profond de notre esprit ». Comment comprenons-nous ces paroles ?

3.Comment allons-nous aider nos camarades à avoir un esprit sain, bon et développé ?

7ème réunion : nous faisons grandir nos camarades DANS LEUR ESPRIT : révision d’action

1.Qu’avons-nous fait cette semaine pour aider nos camarades à grandir dans leur esprit ?

2. Est-ce que c’est cela que Dieu nous demande pour notre intelligence, et pour avoir la sagesse ?

St Paul disait aux Galates (6, 18) : « Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit » : Comment comprenons-nous ces paroles.

3.Comment allons-nous continuer à aider nos camarades, garçons et filles, à grandir en intelligence et en sagesse, dans leur esprit ?

8ème réunion : nous aidons nos camarades à grandir DANS LEUR COEUR (pour mieux aimer) : révision de vie.

1.Qu’est-ce qu’un enfant qui a un cœur bon ? Qu’est-ce qu’un enfant qui a un cœur mauvais ? (Vous donnez des exemples).

2.St Paul disait aux Colossiens (3, 23) : « Tout ce que vous faites, faites-le avec un cœur bon ». Comment comprenons-nous cette parole ?

3.Cette semaine, comment allons-nous aider nos camarades à avoir un cœur bon ?

9ème réunion : nous aidons nos camarades à grandir DANS LEUR COEUR (pour mieux aimer) : révision d’action

1.Qu’est-ce que nous avons fait pour aider nos camarades à avoir un cœur bon : vous racontez.

2.Dieu disait par le Prophète Ezéchiel (11, 19) : Je changerai votre cœur de pierre en cœur de chair » : comment comprenons-nous ces paroles ?

3.Comment allons-nous continuer, pendant la semaine qui vient à rendre meilleur le cœur de Nos camarades ?

10ème réunion : nous aidons les garçons et les filles qui nous entourent à grandir DANS LEUR AME (dans la foi) : révision de vie.

1.Est-ce que nous connaissons des garçons ou filles qui ont la vraie foi en Dieu ? Qu’est-ce qu’ils font ?

2.Moïse disait aux enfants d’Israël (Deutéronome 4, 29) : « Tu trouveras vraiment Dieu, si tu le cherches de toute ton âme » : Comment comprenons-nous ces paroles ?

3.Comment allons-nous aider nos camarades à mieux vivre dans la foi en Dieu cette semaine, quelle que soit leur religion ?

11ème réunion : nous aidons nos camarades garçons et filles à mieux vivre DANS LEUR AME (dans la foi en Dieu) : révision d’action.

1.Qu’est-ce que nos camarades ont fait cette semaine pour vivre dans la vraie foi en Dieu ? Comment les avons-nous aidés ?

2.Salomon disait dans sa prière pour son peuple (1er Rois, 8, 48) : « S’ils reviennent à toi, Dieu, de tout leur cœur, de toute leur âme, en pensant au pays que tu as donné à leurs pères, alors pardonne à ton peuple ses péchés ».

3.Comment allons-nous continuer à aider nos camarades, cette semaine, à avoir la vraie foi en Dieu ?

12ème réunion : l’Evangélisation : révision de vie.

Explication (par les responsables) : « Evangélisation » vient du mot Evangile. Evangéliser nos camarades, c’est les aider à vivre comme l’Evangile nous le demande, même s’ils ne sont pas chrétiens ; car l’Evangile est pour tout le monde, pas seulement pour les chrétiens. Evangéliser, ce n’est pas toujours parler de Jésus-Christ. Ce n’est pas seulement donner des conseils. Parce qu’on n’évangélise pas d’abord par ses paroles, mais par notre façon de vivre et l’exemple que nous donnons aux autres. Donc, évangéliser c’est vivre comme des vrais chrétiens, c’est-à-dire comme l’Evangile nous le demande, à la suite de Jésus. Alors nos camarades voient ce que nous faisons et comment nous vivons. Et si nous sommes heureux, ils ont envie de faire la même chose et de vivre comme nous. A ce moment-là, ils sont évangélisés. Ils sont entrés dans le Royaume de Dieu. Même s’ils n’entrent jamais dans nos églises.

1.Est-ce que tu as vu des camarades qui ont changé leur vie, à cause de l’Evangile ? Qu’est-ce qu’ils ont fait ?

2.Jésus disait à ses apôtres (Marc 16, 14) : « Allez dans le monde entier, annoncer la bonne nouvelle de l’Evangile, à toute la terre. Chassez les esprits mauvais et guérissez les infirmes » (c’est cela l’évangélisation) : Comment comprenez-vous ces paroles ?

3.Comment allons-nous aider nos camarades à mieux vivre, comme l’Evangile nous le demande, en leur donnant un bon exemple de vie ?

13ème réunion : l’Evangélisation : révision d’action.

1.Qu’est-ce que nous avons fait cette semaine pour aider nos camarades à vivre comme l’Evangile nous le demande ? Est-ce que nous avons réussi ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi ?

2.Jésus envoie ses apôtres annoncer le Royaume de Dieu et guérir ceux qui souffrent, en disant : Apporter la paix dans toutes les maisons où vous entrez (Luc 9, 2) : comment comprenons-nous ces paroles ?

3.Comment allons-nous rendre meilleure, notre façon d’être un exemple de vie. Comment allons-nous montrer l’Evangile, par notre façon de nous conduire partout : à la maison, dans le quartier et à l’école ?

14ème réunion : journée de masse.

Comment allons-nous présenter tout ce que nous avons vécu cette année, à partir du programme des réunions de cette feuille, à nos parents, nos camarades et les autres enfants et adultes du quartier. Par exemple en organisant une grande fête, avec des chants, des danses et du théâtre pour montrer ce que nous avons fait, avec des affiches, des dessins, des expositions, un défilé dans le quartier avec des pancartes, etc… Ensuite, vous nous envoyez un compte-rendu de ce que vous avez fait.

Bon courage, et à bientôt ! P. Armel

samedi, janvier 8 2011

HOMELIE DE MGR VINCENT COULIBALY Messe de la nuit de Noël 2010

Messe de la nuit de Noël 2010 (Cathédrale Ste. Marie de Conakry)

Bien Chers Frères et Sœurs,

Après la proclamation des résultats de l’élection présidentielle 2010 et l’investiture du nouveau président de la République, nous sommes en droit de penser que la nuit profonde qui enveloppait toute la Guinée vient de céder la place à une grande lumière. Nous sommes en droit de penser que notre marche à tâtons, qui a duré plus de cinquante ans, vient de prendre fin. Nous sommes en droit de penser que la lumière qui nous enveloppe désormais, nous permettra de mieux savourer les fruits de la paix, de la prospérité, de la justice, de l’unité et de la fraternité.

C’est Dieu qui a permis tout cela. En lui disant notre immense merci aujourd’hui, nous lui demandons encore sa grâce pour qu’il continue de nous soutenir. Car « Si Dieu ne bâtit la maison, en vain travaillent les maçons » (Ps 126,1).

1) Sachons mes frères et soeurs que cette lumière que nous voyons peut être considérée comme le signe d’une lumière infiniment plus grande. Il s’agit de la lumière de Noël, qui a resplendi d’abord à Bethléem, quand l’ange du Seigneur s’est adressé aux bergers en leur disant : « Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui vous est né un Sauveur, dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né, emmailloté et couché dans une mangeoire » (Evangile de la nuit de Noël).

Cette nouvelle extraordinaire avait été annoncée, longtemps avant son accomplissement, par le prophète Isaïe, comme le témoigne la 1ère lecture que nous venons d’entendre : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre, une lumière a resplendi… Un enfant nous est né, un fils nous a été donné, l’insigne du pouvoir est sur son épaule ; on proclame son nom : Merveilleux – Conseiller, Dieu- Fort, Père –à- jamais, Prince-de-la Paix. »

Par cet enfant, accueilli dans un abri de fortune, c’est Dieu qui vient nous sauver. Dieu qui vient sauver tout son peuple de Guinée, tous ensemble. Dieu qui vient sauver tous les hommes et toutes les femmes. Dieu qui vient sauver le monde.

2) Mais quel est cet enfant qui vient de naître à Noël ? C’est un enfant déplacé et qui sera persécuté par Hérode, un enfant pauvre et rejeté. Il naît à Bethléem, dans une grotte pour animaux. Un enfant adoré par des pauvres, des gens simples, des bergers. Par lui, l’extraordinaire prodige s’accomplit : Dieu entre dans notre histoire humaine. Dieu descend chez nous pour nous élever jusqu’à lui. Dieu se fait homme pour que les hommes deviennent ses fils. Dieu devient notre compagnon de route et se fait appeler Emmanuel, c’est-à-dire Dieu avec nous, ou encore, Jésus, c’est-à-dire Dieu Sauve.

3)- En naissant pauvre, Jésus nous invite à regarder le monde, notre pays, nos communautés, nos familles. Il nous invite à partager les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes et des femmes de notre temps.

a)- Il nous invite à être plus attentifs aux pauvres, ces innocentes victimes de la lutte des grands de ce monde.

b)- Il nous invite à lutter pour défendre les pauvres contre ceux qui les écrasent et les empêchent de connaître des jours heureux et paisibles.

c)- Il nous appelle à travailler et à construire une société où tous pourront vivre d’une manière humaine.

d)- Il nous invite à accueillir les pauvres. En ce jour, nous sommes heureux d’accueillir Jésus, l’Emmanuel, Dieu avec nous. Nous nous rappelons qu’il n’y avait pas de place pour Jésus dans la case de passage. Et nous n’oublions pas ce que Jésus disait, en parlant de ses apôtres : « Qui vous accueille, m’accueille ». Et il insistait, en parlant des enfants : « Qui accueille un enfant, c’est moi qu’il accueille ». Aujourd’hui, nous ne pouvons pas accueillir Jésus, si nous n’accueillons pas les enfants pauvres, déplacés et qui souffrent au tour de nous. Mais que veut dire accueillir ? Cela veut dire d’abord regarder les pauvres et les petits qui sont au tour de nous et que souvent nous ne voyons même pas. Il s’agit de les regarder, non pas en les méprisant et les humiliant, mais avec un regard plein d’amour. En reconnaissant en eux l’image vivante de Jésus. C’est cela leur dignité : ils sont enfants de Dieu et frères de Jésus. Alors nous pourrons les aimer avec l’amour même du Christ. Cet amour qui a poussé Jésus à se faire homme parmi nous et à partager toute notre vie, à l’exception du péché.

Accueillir Jésus aujourd’hui dans ses frères qui souffrent, c’est bien sûr les aider. Mais pour cela, il ne suffit pas de faire l’aumône. Encore une fois, ils ont surtout besoin d’accueil et d’amour. Il ne s’agit pas de faire des distributions de riz. Il s’agit de donner les moyens à tous de travailler pour avoir de quoi vivre avec sa famille, et de gagner leur vie dans la dignité. Il ne suffit pas d’aider les gens un par un, personnellement, mais de les aider tous ensemble. Le Prophète Isaïe dit que c’est le peuple tout entier qui a vu se lever une grande lumière. Et les anges annoncent une grande joie pour tout le peuple : « Paix à tous les hommes que Dieu aime ». Il faut donc nous mettre tous ensemble pour lutter contre la pauvreté. Il s’agit de construire une société où tous auront les moyens de vivre, et leur place dans la société. Pas par la magouille, le mensonge et la corruption, même pas grâce à ses relations ou à cause de son ethnie, mais en tant que personne humaine. Car c’est seulement dans la mesure où tous seront accueillis et respectés que nous pourrons vivre en paix. C’est dans la mesure où tous pourront parler que nous trouverons ensemble la route à suivre. C’est dans la mesure où chacun aura sa place et pourra prendre ses responsabilités que nous pourrons ensemble construire le pays.

Pour nous, chrétiens, cela nous appelle à nous engager dans la société, pas seulement dans l’Eglise. Ainsi nous accueillons la lumière de Jésus pour être lumière du monde, de tous nos frères et sœurs. Jésus s’est fait proche de tous les hommes et de toutes les femmes à Noël. Il nous appelle à nous engager avec tous, sans rejeter personne, et à travailler avec tous les hommes et toutes les femmes.

4)- Le Travail constitue le préalable incontournable pour accomplir une telle mission. Ce qui devrait nous amener à faire de cette fête de Noël, la fête du travail. Nous avons besoin d’une telle fête, car la famine et la pauvreté sévissent encore dans notre pays et dans plusieurs pays d’Afrique et du monde. Il suffit d’écouter ou de lire les nouvelles que nous donne chaque jour la presse pour s’en convaincre. Parlant de pauvreté, à la messe de Noël 2009, je disais ceci :

« Actuellement dans le pays, on ne parle que de politique, ou de ceux qui ont le pouvoir, ou encore de ceux qui veulent prendre le pouvoir. Bien sûr cela est important. Mais notre vrai problème, c’est celui de la pauvreté. Il y a de plus en plus de pauvres parmi nous. Trop de gens qui ont faim. Trop de parents qui ne peuvent pas nourrir leurs enfants, trop de jeunes qui ne trouvent pas de travail. Et pendant ce temps, d’autres s’enrichissent par la corruption ou la drogue….

« Face à cette pauvreté, j’invite les gestionnaires des affaires publiques ou les autorités compétentes, à travailler davantage pour sauver nos familles. Beaucoup de familles sont incapables de payer aujourd’hui les denrées de premières nécessités, si bien que la malnutrition caractérise désormais le peuple guinéen. On ne perçoit pas qu’il y a dans le pays une politique de fixation et de contrôle des prix. Nous devons tous travailler pour aider les pauvres. Nous devons élaborer et exécuter des plans de lutte contre la pauvreté, et des plans pour l’emploi des jeunes. Nous devons aussi favoriser une vraie éducation pour la population. Telles sont les dispositions urgentes à prendre pour éviter que les gens soient achetés ou manipulés pendant les élections. » C’est la même invitation que je lance encore aujourd’hui aux nouvelles autorités de notre pays, notamment au Président de la République, le Professeur Alpha CONDE.

La Célébration de Noël nous invite concrètement à nous mettre au travail pour élever le niveau de la productivité agricole, commerciales, industrielle, intellectuelle, sportive et administrative de notre pays. Elle nous invite à travailler pour le bien-être de tout homme, dans l’amour sans limite et sans condition.

En naissant aujourd’hui parmi nous, Jésus est devenu notre frère. Il nous attend pour nous accompagner dans les combats visant la promotion de tous les hommes. Il nous présente chaque homme comme notre frère, sans distinction de religion, de race, de sexe ou de parti politique. Il est le Merveilleux Conseiller et le Prince de la Paix pour le monde.

C’est pourquoi le Concile Vatican II affirme : « Les joies est les espoirs, les tristesses et les peurs des hommes de ce temps, surtout ceux des pauvres et des gens qui souffrent, ce sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les peurs des disciples du Christ. Car tout ce qui touche l’homme résonne dans leur cœur. »

En cette nuit de Noël, convertissons-nous, mes frères et sœurs, et naissons ensemble à l’amour de Dieu pour tous les hommes et toutes les femmes de notre pays et du monde. Sortons de nous-mêmes pour dépasser nos limites et rencontrer nos frères et nos sœurs dans la vérité.

Soyons convaincus que sans le Seigneur, notre vie tombe en ruine. « Si le Seigneur ne veille pas sur la ville, c’est en vain que les veilleurs montent la garde » (Ps 126,1).

Nous prions donc le Seigneur aujourd’hui pour qu’il nous donne la grâce d’accueillir Jésus, son Fils, et notre Sauveur, dans nos cœurs, au cœur de nos familles humaines et chrétiennes. Nous le prions aussi pour qu’il donne à tous les hommes et à toutes les femmes de devenir aujourd’hui des artisans de paix et de fraternité dans le monde.

Eveille en nos cœurs, Seigneur Jésus, le désir des biens que tu apportes. Fais briller ta lumière toujours nouvelle sur nos vies encombrées d’injustices, de lâchetés et de méchancetés. Garde nous dans ta paix, aujourd’hui et pour les siècles des siècles. Amen !

Robert cardinal SARAH MESSAGE A MES COMPATRIOTES Partie 1

Excellence Monsieur le Premier Ministre,

Excellence Mgr le Nonce Apostolique en Guinée et au Mali,

Excellences Messeigneurs les Evêques de Guinée,

Bien chers frères et sœurs,

Chers compatriotes,

Avant que je n’ai le privilège et l’honneur de vous adresser la parole, permettez qu’en votre nom, au nom du Gouvernement guinéen et en mon nom personnel, je salue avec affection et gratitude la présence de son Eminence le Cardinal Laurent MONSENGWO, Archevêque de Kinshasa, un ami de longue date, accompagné de son chancelier Mr l’Ab. Christian NGAZAIN,

De leurs Excellences Messeigneurs, Jean ZERBO, Archevêque de Bamako, au Mali ; Joachin OUEDRAOGO, Evêque de Dori, au Burkina Fasso ; René-Marie EHOUZOU, Evêque de Porto-Novo, au Togo ; Monsieur l’Ab. Joseph AKA, Secrétaire Général de la CERAO, en Cote d’Ivoire ; Monsieur l’Ab. Gustave WANME, Secrétaire Général de la Conférence Episcopale du Togo ; Père Maurice MILANDOU, de la Congrégation des Pères du Saint Esprit ; Révérende Sœur Brigitte, de la République Démocratique du Congo.

Je suis très honoré par leur amitié et leur participation personnelle à l’action de grâce du peuple de Guinée à l’occasion de mon élévation au cardinalat. Je suis d’autant plus sensible à leur présence qu’ils ont dû faire des entorses graves à leur programme pour être aujourd’hui ici, à Conakry. Je leur dis mon immense et affectueux merci pour cette marque d’amitié qui nous honore tous.

Et vous tous chers chrétiens, musulmans et amis qui êtes venus m’entourer en cette prière d’action de grâce, je connais votre affection et votre attachement pour ma pauvre personne. En ce quatrième Dimanche de l’Avent et à la veille de Noel, je vous confie à la tendresse maternelle de la Vierge Marie, notre Mère et notre éducatrice dans la foi. Que sa foi éveille notre foi et nous prépare à la venue imminente du Seigneur Jésus. Que sa prière ouvre notre cœur au Dieu qui s’est manifesté de façon inouïe dans l’humilité et la fragilité d’un petit enfant. Mystérieusement, en effet, la Vierge Marie a porté en elle, comme une chambre vivante, le Christ, vrai Dieu et vrai Homme. Voilà notre foi : « Dieu s’est montré en Jésus Christ. Sur le visage de Jésus Christ, nous voyons le visage de Dieu. Dans ses Paroles, nous entendons Dieu lui-même nous parler ». Et c’est la Vierge Marie qui aujourd’hui encore nous dispose à recevoir dans nos cœurs le Christ Jésus qui vient. Il est notre Dieu, il est digne de notre adoration et de notre louange. Lui que nous nous préparons à accueillir comme celui qui vient dans l’Eucharistie, de même qu’il est venu à nous autrefois à Bethléem. Il est le Dieu fort, le Prince de la paix. Il est l’Emmanuel, c’est-à-dire «Dieu avec nous ».

Et maintenant, Chers Compatriotes, permettez, qu’au cœur de cette Eucharistie, je m’adresse à vous de manière toute particulière !

Me voila parmi vous après bientôt deux ans. J’étais à l’époque venu parce que j’avais perdu ma maman. Mes compatriotes m’ont accompagné dans cette épreuve difficile pour tout être humain. Vous m’avez entouré avec affection et attention. Permettez-moi tout d’abord de vous exprimer ma gratitude pour l’expression de cette fraternité qui m’a profondément touché.

Cette période de décembre 2008 - janvier 2009 était aussi celle d’un changement amorcé pour notre pays. Je voudrais ici vous exprimer mes sentiments de profond respect et mon admiration pour le courage et la sagesse avec laquelle vous avez approché la recherche de solution à la crise que la Guinée a traversée.

La Guinée est un pays béni par Dieu. Depuis cinquante ans, nous proclamons avec un légitime orgueil que notre Terre est un scandale géologique. Mais depuis cinquante ans nous abîmons le don de Dieu, faute de règles éthiques et morales dans la conduite de ceux qui ont tenu les rennes de notre Pays. La marche de notre peuple pour changer le cours de son histoire et atteindre les rives de la prospérité a été entravée principalement par l’étouffement de la démocratie et des libertés.

Il est urgent et prioritaire de prendre des mesures énergiques pour affronter le désordre économique et financier et établir les bases d'une gestion rigoureuse et transparente du Pays. Afin de construire notre économie, il faudra engager une lutte sans merci, contre la corruption qui a atteint des proportions insupportables même dans les milieux insoupçonnables, tels que les hauts dirigeants, les cadres civils et militaires. En effet, la corruption est devenue le cadre général de vie et d'action sociopolitique en Guinée. Il y a péril qu'elle devienne un modus vivendi naturel. Il est très urgent non seulement de la combattre avec énergie, mais aussi et surtout d'envisager et d'appliquer des sanctions exemplaires contre ceux qui l'ont institutionnalisée et la pratiquent comme un choix de vie. Cette lutte contre la corruption ne doit pas être le combat du seul Président de la République, mais le combat de tous les Guinéens, si nous voulons connaitre une Guinée meilleure et prospère. La corruption est la gangrène de notre économie nationale et la source de notre appauvrissement.

Dans le domaine économique, la formation professionnelle et l'emploi des jeunes, le développement d'une agriculture moderne, fondement d'une économie diversifiée, ainsi que les réformes des secteurs de la justice, des Forces de Défense et de Sécurité, le renforcement des relations avec la communauté internationale doivent faire partie des priorités des nouveaux dirigeants.

Chers Frères et Sœurs,

Ma démarche, auprès de vous, voudrait vous confirmer toute ma solidarité et mon soutien fraternels, ma confiance absolue en votre engagement résolu à opérer un changement radical dans la politique, l'économie, la société et la vie morale de notre chère Guinée. Redonnons aux Guinéens leur véritable dignité. Notre peuple a besoin de faire sa propre thérapie. Les Guinéens eux mêmes doivent réfléchir, analyser et évaluer leur propre histoire et dessoucher ensemble toutes les racines de leurs maux et du désastre moral et économique dont souffrent nos populations depuis longtemps.

Chers compatriotes,

Vous avez en face de vous un immense champ de bataille, et la tâche sera difficile. Vous serez confronté à de nombreux obstacles : les obstacles de ceux qui ne veulent pas de changement parce que leurs intérêts égoïstes sont en danger ; les obstacles de ceux qui ont perdu les privilèges du pouvoir et qui ont construit leur existence sur des biens volés ; les obstacles d’une Guinée de la débrouillardise, d’une Guinée noyée dans la corruption, paralysée par le gain facile et assise à faire du commerce pour vendre des produits importés, quelquefois frauduleusement, en abandonnant sa campagne et sa terre si riche et si propice à la production agricole.

La Guinée ne changera que par le travail, la discipline et la compétence professionnelle, le respect scrupuleux du bien public, l'honnêteté et la transparence dans la gestion de son patrimoine dans un esprit de partage. La Guinée changera si tous les Guinéens eux-mêmes acceptent de changer radicalement en actes et en vérité et à consentir aux sacrifices indispensables qu'exige le développement économique que nous souhaitons tous.

Et vous chers Chefs Religieux Chrétiens et Musulmans. Et vous croyants de Guinée, permettez que je m’adresse à vous de manière toute spéciale. Vous affichez avec fierté votre foi en Dieu et vous avez placé Dieu au centre de votre vie. Vous avez accepté de vous laisser inspirer, guider et conduire par Dieu en tout ce que vous êtes et en tout ce que vous faites. Au nom de Dieu, vous avez donc un rôle magnifique à jouer dans notre société guinéenne. Notre monde est terriblement divisé, non seulement, c’est un monde où le progrès, la science et l’économie liés au travail technique sont un élément de division dans cela même qui devait être un facteur d’unité, mais il est aussi un monde qui traverse une grave crise multisectorielle. De plus, nous vivons dans un monde de dure concurrence où les faibles sont écrasés et réduits en esclavage par les plus forts.

Les riches exploitent et piétinent les pauvres et les réduisent au silence. Les valeurs humaines et morales sont détruites en faveur d’une nouvelle étique mondiale. Dans un tel monde où Dieu est mis entre parenthèse, les Chrétiens, les Musulmans et les croyants ont un rôle important à jouer, à condition qu’ils soient, eux-mêmes, des modèles de vie morale, de rectitude, de droiture et d’honnêteté dans les affaires publiques. Et vous, chefs religieux musulmans et chrétiens, vous devez être la voix vigoureuse de Dieu pour indiquer aux hommes la route de la vérité et du bien. Vous devez être la boussole morale et les acteurs infatigables de la réunification pacifique de nos populations sérieusement écartelées par les ambitions politiques de ceux qui sont avides de pouvoir et de gain.

Les hommes de foi sont aujourd’hui, l’âme, la lumière et la sagesse dont le monde a besoin. A condition qu’ils vivent vraiment en Dieu et avec Dieu et vraiment dans le monde. Ils doivent être un facteur de paix et d’unité. Ils s’imposeront par leur caractère, leur loyauté, leur probité, leur compétence joints à leurs valeurs d’hommes spirituels pour juger vraiment de tout et jouer un rôle d’arbitre et de réconciliateurs.

Et vous, chers jeunes ; vous savez que l’espérance est naturellement toujours orientée vers l’avenir ; et la jeunesse appartient à l’avenir tout comme l’avenir appartient à la jeunesse. C’est pour cette raison, que nous devons considérer le temps de la jeunesse comme une période décisive de la vie qui décidera de l’avenir de notre peuple, de notre société, de nos familles et de l’humanité. Nous vous exhortons donc,

Robert cardinal SARAH MESSAGE A MES COMPATRIOTES Partie 2

Chers jeunes :

Ne vous laissez pas entrainer par la violence, le goût de détruire et de tuer. Vous vous abimez vous-même et vous abimez vos frères et sœurs. Refusez que l’on vous utilise et vous oppose les uns contre les autres du fait de votre appartenance ethnique, politique ou religieuse. Apprenez que c’est dans la confrontation des idées que jaillit la lumière et que les hommes développent une complémentarité féconde et une responsabilité solidaire pour bâtir la civilisation de l’amour. C’est à vous, chers jeunes, que je confie notre beau pays. La Guinée, c’est notre famille. Travaillez à la reconstruction et à la réunification du peuple de Guinée. Et Dieu vous bénira, et l’histoire retiendra dans ses annales l’œuvre de vos sacrifices pour l’édification de votre Nation. Combattez farouchement, la drogue, l’alcool et l’indiscipline morale. Préparez votre avenir par le travail et la discipline de la vie. Votre champ de bataille, c’est l’école et les centres de formation universitaire et professionnelle, et non la rue et les batailles de rue.

Chers Compatriotes,

C'est avec une vive reconnaissance que je remercie le Gouvernement Guinéen pour avoir envoyer une forte délégation prendre part aux cérémonies émouvantes de mon élévation au Cardinalat. Je voudrais dire également merci au CNT, à toutes les Institutions de la République et au Peuple de Guinée pour leur soutien constant à notre action pour un monde plus juste dans un environnement de tolérance religieuse affirmée. J'ai reçu ma nouvelle mission avec honneur et humilité. Puissent cet honneur et cette distinction apporter une image plus positive de notre pays dans le monde et irriguer des sentiments de fierté chez tous nos compatriotes.

Je remercie très cordialement l’Eglise de Guinée, ses Pasteurs, les Evêques, et leurs collaborateurs qui m’ont toujours regardé avec attention, respect et grande estime, malgré mes limites et mes misères humaines objectives.

Chers frères et sœurs, chers compatriotes,

Il convient de se féliciter de l’élection présidentielle qui vient de se dérouler dans notre pays. Je voudrais profiter de cette tribune pour féliciter le Pr Alpha Condé pour son élection à la magistrature suprême de notre pays. Puisse le Seigneur guider ses pas pour être un Président efficace au service de tous les guinéens sans exception d'ethnie ou de religion. Qu’il unifie notre peuple comme une seule famille. Qu’il ait les yeux et le cœur ouverts sur les misères trop longtemps endurées par nos populations.



Qu’il soit un modèle de vertu pour notre peuple ! Qu’il soit rigoureux et déterminé à réveiller les guinéens au sens du travail, à l’amour de la vérité et à l’honnêteté. Qu’il rompe absolument avec le mode de gouvernement qui s’appuie sur une cours de flatteurs oisifs, corrompus, incompétents et incapables d’éclairer le chef sur les questions importantes de la Nation. Ils ne sont là que pour leurs intérêts au lieu d’être au service du peuple. La rigueur, la vertu, la compétence et la foi sont les seuls chemins de salut pour notre pays, Monsieur le Président !

Chers compatriotes, j’ai confiance en celui que vous avez élu.

Je voudrais compter sur son engagement personnel à aider la Guinée à retrouver le chemin de la paix et de l'unité. Je forme l'espoir que le Président nouvellement élu trouvera les mots les plus justes et engagera des actions salvatrices pour panser les plaies, effacer les rancœurs et réconcilier tous les Guinéens.

Faites appel, Monsieur le Président, à toutes les personnes honnêtes qui ont été témoins de la longue souffrance du Peuple de Guinée et à tous les Guinéens conscients. Surtout, surtout, n’oubliez pas ceux de nos compatriotes de l’étranger qui ont accumulé une expérience riche dans des domaines divers et variés utiles dans la tâche difficile de la transition politique et de la reconstruction nationale.

Je salue, avec respect, la décision de Mr Cellou Dalein Diallo d’accepter le résultat du vote du 7 Novembre 2010. Cette sagesse, j’en suis convaincu, le conduira à œuvrer pour l'intérêt supérieur de notre Peuple et pour la préservation de la paix sociale. Dans cette perspective, les deux personnalités doivent tout mettre en œuvre pour renforcer l'unité nationale sans laquelle aucun développement n'est possible. J'invite tous les deux à user de tout leur pouvoir et de leur sens élevé de responsabilité pour que les espoirs nés de cette élection se matérialisent pour le meilleur devenir du Peuple de Guinée, marquant ainsi le retour de notre pays dans le concert des Nations démocratiques, condition indispensable d'un développement économique soutenu pour sortir notre peuple de la pauvreté. Une vraie politique de réconciliation nationale est nécessaire pour renforcer le tissu social et l'unité nationale.

J'encourage également et très vivement le mouvement social, les institutions de la République ainsi que les Forces de Défense et de Sécurité de notre pays à accompagner ce processus sans lequel notre pays risque de sombrer dans les divisions et les déchirures ethniques. Nous remercions et réitérons notre profonde reconnaissance à notre Armée et à nos soldats qui ont assumé une transition heureuse et pacifique et qui, maintenant, se retirent définitivement et en tout loyauté de la scène politique et de la gestion économique et financière de la Nation. Comme tant de soldats Allemands, Français, Japonais ou vietnamiens qui ont donné généreusement leur vie et sont morts uniquement par amour et pour défendre leur Patrie et leurs populations, ainsi notre Armée et nos soldats n’ont à attendre de notre pays aucune autre légitime récompense que la bénédiction de Dieu et la fierté et l’orgueil de mourir avec honneur er dignité sur le champ de bataille au service de notre Mère-Patrie. Personne ne doit attendre de récompense pour avoir servi filialement sa maman. Celui qui exige de sa mère une récompense qui la ruine et asphyxie son avenir rencontrera la colère et la malédiction de Dieu et le mépris de ses concitoyens.

Notre pays ne pourra se relever que dans l'unité avec les efforts généreux et loyaux de tous ses enfants. Les quatre Coordinations de nos quatre Régions Naturelles doivent œuvrer inlassablement, la main dans la main, pour reconstruire notre Famille Nationale. C’est Dieu qui le demande et l’exige.

Je ne saurai terminer mon propos sans m’incliner devant la mémoire de nos compatriotes qui ont perdu la vie au cours des violences qui ont émaillé notre histoire récente. Je prie pour tous ces morts et pour leurs familles.

Monsieur le Président, Pr. Alpha Condé, soyez assuré de mon soutien dans votre gigantesque et difficile entreprise. Que Dieu vous accompagne et vous aide. Je prie pour la Guinée et pour vous chaque jour. Que Dieu vienne en aide à la Guinée. Qu'il la bénisse abondamment, la protège de tout désordre et la maintienne dans la paix et la concorde.

Je voudrais vous dire encore, Monsieur le Président, ma disponibilité et vous réaffirmer mon engagement à accompagner notre pays dans sa quête pour un meilleur devenir. Et maintenant, je bénis la Guinée et toute sa population, au Nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit ! Et que la Vierge Marie, Notre Dame de Guinée, protège et garde notre pays dans la paix. AMEN !

Robert cardinal SARAH

Président du Conseil Pontifical « Cor Unum »

Conakry, le 19 Décembre 2010, IV Dimanche de l’Avent Année A.

lundi, décembre 27 2010

Présentation du thème de l’année Pastorale 2010-2011

Aux curés des Paroisses,

Aux Conseils Pastorals Paroissiaux,

A tous les diocésains,

Bien chers frères et sœurs,

Pour cette Année Pastorale 2010-2011, j’ai choisi comme thème de réflexion et d’action : ‘’Evangélisation et Promotion Humaine’’. Car la Promotion Humaine est une partie essentielle et nécessaire de l’Evangélisation qui est notre tâche primordiale.

Que signifie Promotion Humaine ? Le mot ‘’Promotion’’ est composé de deux parties :Pro et Motion. "Pro", signifie "en avant" et "Motion" signifie "avancer". Il faut donc que cette année, nous nous mettions en mouvement pour avancer vraiment, tous ensemble, en Eglise-famille de Dieu. Promotion Humaine veut dire que ce qu’il nous faut faire avancer, c’est l’homme. La lettre du Pape Paul VI (ou Encyclique) sur "le progrès des peuples" nous demande de travailler "pour tout l’homme et tous les hommes". Il s'agit de faire grandir tout l’homme, c'est-à-dire l’homme dans toute sa personne : pas seulement son corps, mais aussi son esprit, son cœur et son âme. Dans sa vie humaine et dans sa vie de foi (spirituelle).

Il s’agit aussi de développer (promouvoir) "tous les hommes". Par ce que Jésus est venu sauver tous les hommes. Il a aimé, aidé et guéri les hommes sans aucune distinction. Ainsi, l’église est au service des hommes et du royaume de Dieu. Nous ne voulons donc pas aider seulement les chrétiens, mais tous les hommes, comme Jésus.

Le décret du concile Vatican II "l’Eglise dans le monde", affirme : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les peurs des hommes de ce temps, surtout ceux des pauvres et des gens qui souffrent, ce sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les peurs des disciples du Christ. Car tout ce qui touche l’homme résonne dans leur cœur. En effet, les communautés chrétiennes sont composées d’hommes et de femmes qui sont rassemblés dans le Christ. Et c’est le Saint-Esprit qui les guide dans leur marche vers le Royaume du Père. Ils ont reçu une Parole qui sauve les hommes et qu’il faut proposer à tous. La communauté des chrétiens est donc réellement et profondément unie à tous les hommes du monde et de leur histoire » (N°1).

Donc, même nos actions de charité ne doivent pas se limiter à diminuer les souffrances des hommes dans leur corps ou à répondre à des besoins matériels (argent, nourriture, habits, médicaments, etc…). Nous devons travailler pour soigner et guérir tout l’homme, et pas seulement son corps, mais aussi son esprit et son cœur. Nous devons aider les hommes à prendre leur vie en mains et à travailler par eux mêmes pour éviter qu'ils soient des assistés perpétuels. De même, dans nos paroisses et CCB, nous devons apprendre à nous prendre en charge, au lieu de tout attendre du gouvernement, des parrains ou des gens de l’extérieur.

C’est là qu’il est important de nous souvenir d’oû nous venons. Les premiers missionnaires qui nous ont apporté l’Evangile ont toujours eu le souci, en même temps, de lancer des activités de développement : plantations avec amélioration des techniques agricoles, élevage, écoles, dispensaires, centre de formation féminine, etc… Pas seulement pour vivre et pour l’auto financement des missions, mais surtout pour la formation humaine. Il est donc très important que nous continuions les actions qu’ils ont commencées pour qu’elles ne se perdent pas. Et c’est l’occasion de faire notre examen de conscience, et de nous demander : Qu’avons-nous fait de l’héritage que nous ont laissé les missionnaires ? Pour nous réveiller et prendre un nouvel élan.

Il y a beaucoup d’ONG et d’Associations humanitaires qui travaillent pour aider les hommes. C’est très bon et très important. Nous devons travailler avec ces différents groupes, qui ont des personnes souvent très généreuses, mais aussi bien formées et compétentes. Mais il ne faut pas oublier pour autant ce que nous avons de spécial. Par exemple, l’OCPH (Organisation Catholique Pour la Promotion Humaine) n’est pas une simple association humanitaire. Et quand nous parlons de Pastorale Sociale, il s’agit de l’action de l’Eglise. Par conséquent, dans notre engagement pour faire avancer les hommes (Promotion Humaine), nous nous appuyons sur la Parole de Dieu, les sacrements et la communauté chrétienne. Et c’est en écoutant le Saint Esprit dans notre cœur que nous cherchons à comprendre les appels que ceux qui souffrent nous adressent. Et à trouver ce que nous pouvons faire pour les aider à grandir dans toute leur personne, personnellement et tous ensemble. Nous cherchons à reconnaître en eux le visage du Christ, comme nous le dira Jésus à la fin du monde : « Tout ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,42). Et le Christ nous demandera : « j’avais faim, j’étais nu, malade, étranger, j’étais prisonnier : qu’as-tu fait pour moi ? ».

C’est encore l’Esprit Saint qui fait grandir en nous notre amour pour le Christ. Et aussi l’amour du Christ pour les hommes. C’est pourquoi notre action pour le développement du pays et la promotion des hommes est basée sur notre foi dans le Christ. Pour apporter aux hommes l’Espérance qui nous vient de Dieu notre Père.

C’est sur ces idées de base que nous allons nous appuyer cette année, dans nos engagements pour l'Evangélisation et la Promotion Humaine.

Concrètement, pour commencer, je demande aux paroisses et aux CCB, aux commissions, aux mouvements et autres groupes de l'archidiocèse de Conakry, de répondre à ces trois questions, par écrit, avant le 20 janvier 2011 :

1°) Qu’avons-nous fait jusqu’à maintenant pour la Promotion Humaine ? Qu’elles difficultés avons-nous rencontrées ? Quelles solutions avons-nous trouvées ?

2°) Que voulons-nous faire cette année pour la Promotion Humaine ? Avec quels moyens ?

3°) Que proposez-vous pour améliorer (rendre meilleures) nos façons de travailler pour la Promotion Humaine et la Pastorale Sociale ?

En vous remerciant vivement pour votre collaboration habituelle, je vous assure, chers diocésains, de ma communion fraternelle et vous souhaite une bonne Année Pastorale 2010-2011.

__ + Vincent COULIBALY__

Archevêque de Conakry

mercredi, décembre 15 2010

THEME d’ANNEE = L’APRES-SYNODE : partie 1

ARCHIDIOCESE DE CONAKRY Année pastorale 2010-2011

THEME d’ANNEE = L’APRES-SYNODE : Réconciliation, justice et paix – Evangélisation

En Octobre dernier a eu lieu le 2ème Synode pour l’Afrique. Il a été clôturé par un Message des Evêques africains et 96 propositions faites au Pape Benoît XVI. Celui-ci a permis que l’on fasse connaître immédiatement ces propositions, en attendant qu’il écrive lui-même un document à partir du travail de ce Synode. Il s’agit maintenant pour nous de mettre en œuvre ces propositions et ce Message, en essayant de connaître ce qui a été dit et de le mettre en pratique.

Pour nous aider dans notre réflexion, nous proposons donc un certain nombre de textes de ce Synode qui parlent des trois thèmes du Synode : Réconciliation, Justice, et Paix et de l’Evangélisation, le cadre dans lequel se situe notre action de cette année. Ensuite, nous vous proposons des questionnaires. Ces questions ne sont pas seulement à lire personnellement ; elles seront à travailler dans nos différents groupes paroissiaux, dans nos Commissions, dans nos Mouvements et surtout dans nos CCB.

A chaque fois que vous avez réfléchi à un chapitre, vous envoyez vos réponses écrites au Secrétariat de l’Archevêché, à la commission. Justice et Paix

1. LA SPIRITUALITE DE LA RECONCILIATION

Proposition n° 9 du 2ème Synode pour l’Afrique

St Paul écrit, 2ème aux Corinthiens, 5, 19-20 : « Par le Christ, c’est Dieu qui a réconcilié le monde (qui l’a réuni dans la paix). Dieu n’a pas regardé les fautes des hommes. Il a mis dans nos cœurs une Parole de réconciliation (de pardon et de paix). Dieu nous envoie vers les hommes comme des ambassadeurs pour le Christ ». La réconciliation comprend à la fois une manière de vivre la foi (une spiritualité) et une mission (un envoi par Dieu pour agir). Pour mettre en pratique la spiritualité de la réconciliation, de la justice et de la paix, l’Eglise a besoin de témoins (des gens qui d’abord vivent leur foi et ensuite disent ce qu’ils ont vécu). L’Eglise a besoin de témoins qui prennent leurs racines dans le Christ et qui se nourrissent de sa Parole et de ses sacrements ; ils cherchent la sainteté ; ils essaient de changer de plus en plus leur vie (la conversion) et ils prient avec beaucoup de force ; ils s’engagent dans les actions de réconciliation, de justice et de paix dans le monde, même si pour cela il faut en mourir. En suivant l’exemple des prophètes, ils donnent l’exemple d’une vie qui va totalement avec leur foi, grâce à leur courage dans la vérité, leur sacrifice et leur joie. Marie qui est la Mère de l’Eglise, famille de Dieu, est leur modèle, car elle a su accueillir la Parole de Dieu, elle a su écouter les besoins des hommes, avoir pitié d’eux et parler pour eux auprès de Dieu.

Les Pères du Synode recommandent :
1 – Que l’on garde le souvenir et qu’on rappelle fidèlement les actions des grands saints qui ont été des témoins de Dieu et qui ont donné leur vie au service de l’Eglise et du bien commun de tous les hommes et de toute la société. Ils ont défendu la Vérité et les droits de leurs ………..
2 – Que les membres de l’Eglise prennent de plus en plus leurs responsabilités dans ce qu’ils font, en changeant leur vie et en célébrant leur conversion dans le sacrement de la Réconciliation.%%%

3 – Que l’Eglise, famille de Dieu, enfonce profondément ses racines dans le Seigneur par la célébration et l’adoration de l’Eucharistie, la prière et l’écoute de la Parole de Dieu. C’est ainsi que l’Eglise trouvera la force d’être le sel de la terre et la lumière du monde.

Quelques questions pour parler ensemble :

1a. Comment comprenons-nous cette Parole de Dieu : « Nous sommes des ambassadeurs pour le Christ » ?

1b. Comment mettre en pratique la Réconciliation dans nos familles, nos CCB, nos quartiers et nos lieux de travail ?

1c. Comment être des vrais témoins du Christ ?

1d. Comment faire correspondre notre vie et la Parole de Dieu ?

1e. Comment l’exemple de Marie nous soutient et nous entraîne ?

1f. Que faire pour servir l’Evangile et le bien commun de la Société et de tous les hommes ? 1g. Comment défendre la Vérité et les Droits de l’homme ?

1h. Comment nous conduire en hommes et en femmes responsables, dans notre vie de famille et dans toute notre vie ?

1i. Comment être « sel de la terre » et « lumière du monde » personnellement, en famille et en communauté ?
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Le Message des Evêques à la fin du Synode affirme (n° 8) : « St Paul explique que Dieu nous confie le message de la réconciliation…. Voilà le grand travail que nous avons reçu de notre Dieu, tendre et miséricordieux : l’Eglise en Afrique doit être l’instrument de la paix et de la réconciliation comme le veut le Corps du Christ car c’est Lui qui est notre paix et notre réconciliation, tous ensemble, en temps que famille de Dieu et chaque croyant personnellement. Mais cela ne sera possible que si nous-mêmes nous sommes réconciliés avec Dieu et notre manière de travailler à la réconciliation, à la justice et à la paix dans la Société doit dépasser les plans d’action et les manières dont les hommes s’occupent de ces problèmes…. C’est en cherchant la vraie réconciliation de Dieu que nous pourrons le cercle vicieux des injures, des vengeances et des punitions. Dans tout cela la vertu de pardon est très importante… Le vrai pardon fait grandir la justice, le changement de vie (la conversion) pour réparer le mal qu’on a fait. Nous nous laissons réconcilier par Dieu et nous apportons aux autres la réconciliation de Dieu. C’est cela qui conduit à une paix qui va jusqu’aux causes profondes des conflits (des oppositions et des méchancetés) ; c’est cela qui transforme les victimes et les ennemis, en amis, en frères et en sœurs (c’est ce qu’on appelle souvent la non violence évangélique) C’est elle seule qui rend possible une vraie réconciliation, c’est pourquoi dans notre travail chrétien de ces réconciliations nous devons donner une grande place à la prière et aux sacrements, spécialement au sacrement de réconciliation ».

A) - Quelle place donnons-nous au pardon dans notre vie ?

B) - Est-ce que nous cherchons à utiliser des méthodes non violentes au lieu d’agir avec méchanceté, vengeance, punition et insulte ?

C) - Est-ce que nous sommes capables de considérer nos ennemis d’autrefois comme des amis, des frères et des soeurs ?

Maintenant, nous faisons une prière d’intentions (prière universelle) et prenons un chant final.

2. LA JUSTICE

Proposition n° 15 : « Le Synode demande à tous les membres de l’Eglise en Afrique de faire grandir la JUSTICE pour tous les hommes. L’Eglise leur demande de faire respecter les droits de l’homme par l’éducation des citoyens et en mettant en place une culture de justice et de paix. Pour cela, les diocèses et les paroisses doivent obligatoirement créer des commissions pour la Justice et la Paix, en travaillant ensemble avec les responsables des communautés locales qui pourront servir de médiateurs ».

Actuellement, les pays africains se sont mis en route pour diminuer la pauvreté et pour chercher une paix qui dure. C’est un grand espoir pour tous. Le Synode appelle les gouvernements à donner aux plus pauvres ce qui leur est nécessaire pour vivre. C’est le résultat de bonne distribution de l’argent du pays (les bénéfices de la croissance). Au nom de la justice, les Pères du Synode rappellent que l’on doit chercher le bien commun (le bien de tous et de toute la Société) pour que les personnes vivent bien. Les Evêques d’Afrique appellent les gouvernements africains à donner à leurs citoyens la sécurité dans la société. En effet, la vie est sacrée et il faut la protéger. Par conséquent, les gouvernements doivent mettre en place un système pour arrêter de tuer et de faire disparaître les gens dans le continent africain. En effet le manque de sécurité pour sa vie et pour les choses que l’on a, comme l’absence de calme dans la Société, poussent les gens à quitter le pays aussi bien les pauvres ( réfugiés clandestins) que les intellectuels (fuite des cerveaux) et cela augmente encore la pauvreté.

Questions pour réfléchir ensemble :

2a. Est-ce que nous connaissons les Droits de l’homme et les autres doits des personnes ? Que disent-ils ?

2b. Que faisons-nous pour enseigner les devoirs des citoyens à ceux qui nous entourent, à nos amis et à ceux dont nous avons la responsabilité ?

2c. Que faisons-nous pour faire grandir la paix et la justice autour de nous ?

2d. Comment marche la Commission de Justice et Paix de notre paroisse et de notre CCB ?

2e. Est-ce que nous travaillons pour cela avec les autorités du quartier et les gens des autres religions ?

2f. Que faudrait-il faire dans le pays pour que les plus pauvres aient de quoi vivre et que les richesses du pays soient mieux partagées ?

2g. Comment arrêter de tuer les gens et permettre à tous de vivre dans la sécurité ?

Le Message final du 2ème Synode nous dit (n° 19) : « Chaque Evêque doit mettre en premier dans son plan d’action du diocèse la question de la réconciliation, de la justice et de la paix. Il doit mettre en place des Commissions de Justice et Paix à tous les niveaux. Pour cela nous devons former les esprits et changer les cœurs grâce à une catéchèse efficace à tous les niveaux et des formations permanentes pour tous les fidèles, surtout ceux qui occupent des postes de responsabilité. Nos diocèses doivent être des modèles de bonne gouvernance, de clarté et de bonne utilisation de l’argent. Il faut regarder avec sérieux les propositions que l’on nous fait par rapport aux micro finances ».

A) - Mettons-nous vraiment cela en pratique. Que faire pour y arriver ?
Prière universelle – Chant final

3. LA PAIX.

La paix, c’est d’abord un cadeau de Dieu. Ensuite, c’est le résultat de nos efforts. C’est pourquoi la paix doit commencer dans le cœur des hommes comme un cadeau donné par Dieu (Jean 14, 1) comme disait Jésus (Jean 14, 27) : « Je vous donne ma paix ». La paix est un bien pour tous. Elle demande que l’on respecte le droit des personnes humaines, mais aussi toute la création (la terre sur laquelle nous habitons). Nous mettons toutes nos forces au service de la paix. C’est pourquoi le Synode propose :

1. Un groupe d’action africain pour la paix et la solidarité….

2. Des Conseils pour rendre la paix plus solide dans les diocèses, les pays et les régions d’Afrique, à l’intérieur de la Commission Justice et Paix.

3. Ces Conseils doivent avoir les moyens qu’il faut pour former les prêtres et les laïcs pour rendre la paix plus solide, parler avec les gens (dialogue) et les unir (efforts de médiation).

4. Que les Commissions de Justice et Paix organisent au niveau des pays et de la région un groupe d’observation pour empêcher les conflits et leur trouver une solution.

5. Que l’on mette en place des programmes de formation à tous les niveaux de l’enseignement (élémentaire, secondaire, supérieur et universitaire) pour une véritable formation à la culture de la paix.

6. Que les formateurs dans les séminaires suivent des cours sur l’étude de la paix et comment trouver une solution au conflit (les oppositions violentes).

7. Que l’on s’organise pour empêcher les conflits et les diriger quand ils sont arrivés. Qu’il y ait une organisation permanente du dialogue entre les ethnies pour une paix qui dure.

8. Que l’on mette en place une semaine de prières pour la paix et la réconciliation en Afrique.

9. Qu’il y ait une prière pour la paix et les élections.

Questions pour parler ensemble :

3a. Que faisons-nous pour mettre la paix de Dieu dans nos cœurs et dans le cœur de nos frères et de nos sœurs ?

3b. Que faire pour mieux respecter les droits des personnes ?

3c. Que faire pour mieux respecter la création (la terre que Dieu nous a donnée) ?

3d. Que faisons-nous pour éduquer nos enfants et nos jeunes à la paix ?

3e. Que faisons-nous pour empêcher les bagarres violentes (le conflit entre nous) ?

3f. Que faisons-nous pour arrêter les conflits (les disputes et les oppositions de toutes sortes) ? 3g. Est-ce que nous essayons de parler en vérité avec les gens des autres ethnies et des autres religions ? Que faisons-nous pour cela ?

3h. Comment avons-nous fait la Neuvaine de prières à la Divine Miséricorde au moment des élections ?

3i. Est-ce que nous continuons à réciter la « Prière pour le pays » que nos évêques nous ont envoyée ?

Le Message final du 2ème Synode pour l’Afrique (n° 19) nous dit : « Nous devons continuer à lutter contre la pauvreté, car c’est la pauvreté qui nous arrête sur le chemin de la paix et de la réconciliation. En temps que chef de l’Eglise locale, l’Evêque a le devoir de rassembler tous les chrétiens ; il doit les amener à s’engager chacun à son niveau pour préparer, mettre en place et évaluer (juger) des méthodes et des programmes mis en place pour la réconciliation, la justice et la paix.

A) - Que faisons-nous par rapport à cela dans notre diocèse, notre paroisse et notre CCB ?

Prière universelle – Chant final

THEME d’ANNEE = L’APRES-SYNODE : partie 2

4. L’EVANGELISATION

Proposition 34 : Les Evêques du Synode affirment que l’évangélisation est nécessaire et qu’il faut la faire tout de suite. C’est non seulement le travail de l’Eglise, mais c’est sa véritable identité (ce qu’elle est en elle-même : évangélisatrice)

L’évangélisation c’est être témoin du Christ par la puissance de son Esprit. On évangélise d’abord par sa vie (l’exemple que l’on donne) avant d’évangéliser par sa parole.
L’évangélisation demande d’être ouvert aux autres, de les respecter et de parler avec eux au sujet des valeurs de l’Evangile. C’est pourquoi le 2ème Synode pour l’Afrique demande à tous les membres de l’Eglise, famille de Dieu en Afrique, à être témoins de l’Evangile et à se mettre au service de la réconciliation, de la justice et de la paix, en étant « sel de la terre » et « lumière du monde » (Matthieu, 5).

Questions pour réfléchir ensemble :

4a. Quelles sont les valeurs de l’Evangile dont nous parle ce texte ?

4b. Comment mettre ces valeurs en pratique ?

4c. Quels exemples de vie avons-nous donnés à ceux qui ne sont pas chrétiens ? (Dire des choses précises et que l’on a vraiment faites)

4d. Comment être ouvert aux autres, les respecter et parler avec eux en s’accueillant mutuellement ?

4 e Comment être «sel de la terre» (de la terre et du pays, pas seulement de la communauté chrétienne) ?

4f. Comment être « lumière du monde » (du monde, et pas seulement de l’Eglise) ?

Le Message final du 2ème Synode explique au n° 23 : « Vous les catholiques africains qui travaillez dans la vie publique, le Synode vous réserve un message très important et très spécial : nous félicitons le courage de beaucoup d’entre vous qui n’ont pas peur des dangers et du manque de sécurité des politiques en Afrique. Vous vous donnez pour le service public de votre peuple pour faire grandir à la fois le bien de tous et le royaume de Dieu, un royaume de justice, d’amour et de paix…. L’Afrique a besoin de saints dans les plus hauts niveaux de la Politique. Des hommes politiques saints qui combattent la corruption et qui travaillent pour le bien du peuple. Des hommes politiques saints qui savent entraîner les autres hommes et les autres femmes de bonne volonté pour lutter ensemble contre les choses mauvaises qui font souffrir tout le pays. Le Synode a beaucoup recommandé que leurs Eglises locales augmentent leur apostolat, augmentent leur action pour accompagner dans la foi ceux qui travaillent au service de l’Etat. Il faut créer pour eux des aumôneries et des centres de réflexion pour pouvoir proposer la Lumière de l’Evangile aux députés et aux autres responsables du pays…. Le Synode demande aux politiciens catholiques qui se conduisent mal de changer de comportement ou sinon de laisser leur place, à la fois pour ne pas faire souffrir le peuple et pour ne pas donner une mauvaise réputation à l’Eglise »

5. LA C.C.B., FAMILLE DES ENFANTS DE DIEU

Proposition n° 35 : Le Synode redit qu’il soutient les CCB (Communauté Chrétienne de Base), ce sont elles qui construisent solidement l’Eglise famille de Dieu en Afrique. La base de la CCB c’est le partage de l’Evangile. Les chrétiens se réunissent en CCB pour célébrer le Seigneur présent dans leur vie et au milieu d’eux.0 Cela passe par la célébration de l’Eucharistie, la lecture de la Parole de Dieu et par le témoignage de la foi en servant nos frères dans l’Amour aux niveaux personnel et communautaire. Les CCB sont conduites par le prêtre, les responsables et les catéchistes. On y cherche à rendre sa foi plus profonde et à donner un témoignage chrétien. On y vit réellement et concrètement la parenté (la paternité, la maternité, la fraternité ouvertes à tous) en prenant soin les uns des autres. La CCB, famille de Dieu, dépasse les frontières du sang (la famille), de l’ethnie, de la tribu, et de la culture. A ce moment-là la CCB ouvre un chemin pour se réconcilier avec toute la famille humaine, mais sans laisser l’ethnie ou les cultures imposer leurs coutumes à la famille chrétienne.

Questions pour réfléchir ensemble.

5a. Que faisons-nous réellement dans nos CCB ?

5b. Est-ce que nos CC B sont de vraies familles ?

5c. Faisons-nous des partages d’Evangile (écoute de la Parole de Dieu) à chaque réunion de CCB ?

5d. Comment notre CCB est témoin de la foi ?

5 e Comment notre CCB est-elle au service des hommes dans un vrai amour fraternel ? 5f. Comment résistons-nous aux sectes, aux coutumes païennes, à l’ethnocentrisme et aux mauvaises habitudes qui sont pratiqués autour de nous ?

Nous faisons maintenant une prière universelle (intentions libres) et nous terminons par un chant.

samedi, novembre 27 2010

REACTIONS A L’EXHORTATION DE L’ARCHEVEQUE DE CONAKRY POUR LES ELECTIONS

Communauté Notre Dame du perpétuel secours

Après plusieurs décennies d’avidité politique, de trouble social, d’injustice, de corruption, de désillusion et de désenchantement, le pays étouffe de haine, de rancune qui ont donné naissance à l’ethnocentrisme, au communautarisme et qui ont fini par nous faire perdre le chemin de la démocratie.

Comme vous le savez, notre parcours démocratique avec tous ces paramètres encombrants, et empêchant le pays de progresser, voilà ce que nous sommes devenus : aujourd’hui nous ne constituons plus une famille, nous connaissons la division, l’ethnocentrisme, nous nous méfions les uns des autres, nous sommes devenus des défenseurs d’intérêts individuels et égoïstes.

C’est pourquoi : nous voulons rétablir l’union, la réconciliation entre Guinéens. Nous voulons aussi la mise en place d’un gouvernement exemplaire et responsable, un gouvernement soucieux de la souffrance que connaissent les Guinéens et qui œuvre aussi pour la justice, pour la transparence et la légalité entre Guinéens.

Les projets de société que nous voulons construire ensemble sont, entre autres, la restauration de l’amour, le pardon entre les Guinéens sans distinction de religion, de région et d’ethnie. Après la réconciliation, nous ferons face aux nombreux défis à relever. Ces défis représentent pour nous aussi des projets à construire ensemble, car notre secteur de l’éducation a besoin d’être restructuré, le secteur énergétique, de santé, cela avec la participation de tous et de chacun et dans la paix.

Oui, nous sommes prêts à rompre avec l’ancienneté. C’est pourquoi nous nous engageons désormais à payer régulièrement nos factures d’eau et d’électricité. Nous allons également cesser de corrompre les professeurs, les ministres et les responsables à tous les niveaux. Nous travaillerons pour l’intérêt commun et aussi nous assisterons nos frères.

Ensuite, nous mettrons de côté notre passé qui a fait de nous des hommes de haine, de rancune et d’égoïsme.

Nous chrétiens, étant le sel de la terre, nous avons une grande responsabilité à assumer et un grand rôle à jouer dans cette phase finale des élections, et d’espoir pour tous les Guinéens : à travers nos actes, nos propos pacifiques et surtout notre implication massive dans la réconciliation, la moralisation de nos frères chrétiens et musulmans, pour la construction d’une Guinée unie et prospère.

Que l’esprit de justice, de paix et de travail règne dans le cœur des Guinéens pour qu’ensemble nous puissions donner une nouvelle image à la Guinée. Que Dieu tout-puissant, notre Père très saint, bénisse les Guinéens et répande sa gloire sur la Guinée. AMEN !

mercredi, novembre 24 2010

Appel de la commission justice et paix de Taouyah

Appel de la commission justice et paix de Taouyah

Aujourd’hui, nous fêtons le Christ Roi du monde. Il est important que nous vivions cette fête en vérité. Nous avons de la chance d’avoir un Roi comme Jésus. Nous disons merci à Dieu, pour son Fils qui nous sauve et qui veut sauver notre pays. Mais il faut en tirer les conséquences ? Quel est le ROI que l’Evangile d’aujourd’hui nous présente ? Luc 23, 33-43

Ce n’est pas un roi tout puissant, en armes et vainqueur, qui écrase les autres. C’est un roi qui souffre, cloué sur une Croix. Un roi dont on se moque « il en a sauvé d’autres, qu’il se sauve lui-même ». Un roi insulté aussi bien par son peuple que par les soldats. Un roi qui ne répond pas aux insultes, mais qui dit : »Père pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ». Cela doit nous faire sérieusement réfléchir. C’est dans ce Roi là que nous croyons. C’est ce Roi là que nous voulons servir. Quelles conclusions en tirer pour notre comportement, dans la situation actuelle du Pays ?


Déjà, Jésus nous avait dit : »Les rois des nations païennes les commandent en maîtres. Ils font sentir sur elles leur pouvoir…Pour vous, celui qui commande doit prendre la place de celui qui sert…moi je suis au milieu de vous comme celui qui sert » (Luc 22,25-26)…et il lave les pieds de ses disciples. Ce qui est le travail de l’esclave. C’est cela le pouvoir que nous voulons exercer, si nous gagnons définitivement les élections : Nous mettre au service de tous, au service du pays tout entier

Le voleur dit à Jésus : »Souviens-toi de moi quand tu viendras commencer ton règne ». Et Jésus lui répond : »Amen, je le déclare : aujourd’hui tu seras avec moi dans mon Royaume ». Quel est ce Royaume ? La préface d’aujourd’hui nous le dit : » Un Royaume d’amour et de vérité, un Royaume de pardon et de réconciliation, un Royaume de justice et de paix ». Alors que faire ?

Le Royaume est un Royaume de vérité. Il faut à tout pris arrêter les mensonges et les rumeurs. Il y a eu trop de fausses nouvelles de morts et de brimades qui ont entraîné de nouvelles morts et de nouvelles brimades. Il faut que cela s’arrête. Absolument


Le Royaume du Christ est un Royaume de pardon. Il faut immédiatement arrêter les vengeances. On a fait souffrir les peulhs à Nzérékoré, et à leur arrivée à Mamou, leurs frères ont attaqué les forestiers. On a fait souffrir les peuhls à Siguiri sans les défendre et leurs frères ont menacé les soussous et les forestiers à Pita. Les jeunes ont attaqué les policiers à coups de cailloux et ceux-ci les ont frappé durement et il y a eu des morts. Ils sont même entrés dans des maisons de gens tranquilles. Il faudra juger cela : mais pas dans la rue, pas à coups de cailloux ou de matraques, mais selon la loi, dans la justice.

Le Royaume de Jésus est un Royaume de justice et de droit. Et le problème actuellement n’est pas de savoir qui a commencé, mais comment on va arrêter tout cela. Il y a eu trop de morts en Guinée. Il faut que cela s’arrête. A tout prix


Le Royaume de Jésus est un Royaume de paix : il faut à tout prix arrêter la haine et la méchanceté, qui vont complètement casser notre pays.

Le Royaume de Jésus est pour tous. Il faut absolument arrêter de poser les problèmes au niveau ethnique. Si un peuhl se conduit mal, ce n’est pas un peulh, c’est un guinéen, un citoyen comme nous. Si un kissien frappe les autres, ce n’est pas un kissien, c’est un guinéen. Si un baga attaque les autres, ce n’est pas un baga, c’est un guinéen. Et si un peuhl se conduit mal, ce ne sont pas tous les peuhls qui se conduisent mal ; ils ne sont pas responsables du mauvais comportement de leur frère. On ne doit pas tous les punir à cause d’un seul. Et si un kissien ou un baga a attaqué, on n’a pas le droit de se venger sur les autres kissiens, ou bagas, …ou sur les soussous, les tomas, les guerzés ou n’importe qui.

Jésus notre roi est venu sauver tous les hommes. Le problème ce n’est pas que mon parti gagne, mais que la Guinée soit sauvée et tous les guinéens. Comme nous le prions dans le Notre Père « que son Règne vienne et que sa Volonté soit faite ». Ce qui est important, c’est que nous nous mettions tous au service du pays, tous ensemble, sans rejeter personne. L’important ce n’est pas de gagner, mais de changer notre cœur et notre vie, comme le 2° voleur a su le faire.

l ne suffit pas de prier, il faut agir. Mais agir dans la non-violence, à la suite de Jésus, selon l’Evangile : Jésus notre Roi nous dit : » Si on te frappe sur la joue droite, tends encore l’autre (Mt 5,39). Aimez vos ennemis. Priez pour ceux qui vous font souffrir. Alors vous serez vraiment les fils de votre Père qui est dans les cieux » (Mt (5,44). Ne résistez pas au méchant (Mt 5,39). Que personne ne rende le mal pour le mal (1° Thes 5,15 – 1° Pierre 3,9). Et quand Pierre veut défendre Jésus en prenant le coupe-coupe, Jésus lui dit : »Celui qui prend le coupe-coupe, mourra par le coupe-coupe » et il recolle l’oreille que Pierre avait coupée (Mat 26,51).
__ Dans la 1° lecture, Paul nous dit :__ (Col 1,12-20) : Rendez grâces à Dieu…car Dieu a préservé la Guinée. Dieu vous a rendu capables de recevoir l’héritage d’un peuple saint : Avec le Christ, nous serons capables de construire le pays et de faire de notre peuple un peuple saint. Dieu nous arrache au pouvoir de la nuit, il nous fait entrer dans le Royaume de son Fils Bien Aimé…Jésus vient nous libérer aujourd’hui.Par lui, nous sommes rachetés et nos péchés sont pardonnés….Dieu a voulu tout réconcilier par Jésus et pour lui : Jésus peut réconcilier la Guinée aujourd’hui. Il a fait la paix par le sang de sa Croix. Jésus nous apporte Sa paix. Son sang seul peut nous donner la vraie paix. Aucun autre sang ne doit plus couler.

C’est nous les chrétiens qui avons reçu ces paroles. Nous sommes le levain dans la pâte, le sel de la terre et la lumière du monde (Mat 5,12). Nous sommes une minorité. Mais nous sommes neutres et entre les 2 parties. A nous de jouer notre rôle. Voici donc l’appel que la commission paroissiale justice et paix de Taouyah lance en ce jour de la fête du Christ ROI.

Que chacun entre dans son cœur et écoute la Parole de Dieu pour savoir ce qu’il doit faire
Arrêtons les provocations. Si nous avons gagné, soyons humbles comme Jésus, notre Roi. Ne nous moquons pas des autres, ne les humilions pas.
Si nous sommes provoqués, ne répondons pas aux provocations. Supportons les insultes, comme Jésus les a supportées
Conseillons ceux qui nous entourent, pour arrêter toutes les attaques et les méchancetés. Intervenons quand les gens ne se respectent pas dans les conversations ou disent des paroles mauvaises. Arrêtons les injures et les bagarres dès qu’elles se présentent S’il y a un problème, ne cherchons pas à faire justice nous-mêmes, utilisons les moyens de la démocratie que nous donne la loi
Ce sont souvent les jeunes qui attaquent les autres en ce moment : Vous les jeunes, entrez en contact avec les jeunes de vos quartiers et parlez avec eux. Même vous les enfants vous pouvez faire quelque chose auprès des autres enfants
Vous les parents, conseillez vos enfants et éduquez les dans le sens de la paix et la réconciliation
Vous les femmes, vous êtes source de vie pas de mort. Agissez pour la paix. Contactez les organisations féminines de vos quartiers et voyez ce que vous pouvez faire ensemble
Vous les responsables de communautés (ccb) et les délégués justice et paix, allez rencontrer les imams, les chefs de quartier et de secteurs, pour mettre en place la non violence et la réconciliation
Vous les cadres, arrêtez les discussions et les oppositions, laissez les compétitions politiques et la course au pouvoir, et mettez vous ensemble au service du pays, quelles que soient vos opinions politiques ou autres. C’est de cela que le pays a besoin en ce moment
Agissons tous ensemble, tous unis,et le pays sera sauvé

mardi, novembre 23 2010

Que dire de l’inculturation et de la démocratie dans notre pays ?

Monseigneur Vincent Coulibaly dans son exhortation « Il est temps de nous ressaisir » début novembre 2.010 avant le 2° tour des élections présidentielles en Guinée écrivait notamment:

Que dire de l’inculturation et de la démocratie dans notre pays ?

Pris dans la tourmente de l’avènement de la démocratie soufflant sur le continent africain, nous avons perdu les racines de nos cultures, en confiant le devenir de notre pays à la régulation et à l’ajustement structurel de la Communauté et des Institutions internationales, nous dépouillant ainsi de notre capacité à définir le sens de notre propre histoire.

Pris en otage et soumis en permanence aux injonctions de la Communauté Internationale, nous nous sommes attelés à construire un système démocratique dont les plans et le logiciel ont été conçus ailleurs,et livrés de toute urgence en Afrique comme des prêts-à porter et des prêts-à-consommer universels, répondant, selon les prétentions et sans discernement, aux attentes d’un continent sommé de s’ouvrir à l’impérieuse nécessité de la mondialisation culturelle, économique, politique et financière. Le déroulement du Premier tour du scrutin présidentiel dans notre pays, qui se voulait crédible, transparent, juste et paisible, a révélé les failles, les faiblesses et les limites d’un système ou d’une idéologie qui réduisait l’organisation d’une élection démocratique en Guinée à l’unique dimension de simple maîtrise technique et mécanique d’un système, d’un logiciel, au mépris des mentalités, du contexte culturel et humain."



Que pensons-nous de cela ? Pour nous que devrait être une démocratie en Afrique Noire ? Comment la construire ?
Nous attendons vos réponses

APPEL DE LA COMMISSION JUSTICE et PAIX

Cet appel se situe dans la suite de l’exhortation de Monseigneur Vincent COULIBALY à l’occasion du 2ème tour de l’élection présidentielle. « Il est temps de nous ressaisir ».Même si ce 2ème tour est passé, il est important de travailler ces appels -de même que l’exhortation elle-même- dans nos différents groupes, car de nombreuses autres élections nous attendent : législatives (députés), communales (maires, conseils municipaux, CRD), etc…

Nous les chrétiens, nous sommes citoyens comme les autres habitants de ce pays et nous devons, en tant que chrétiens, nous mettre tout spécialement au service de la nation, puisque c’est Dieu lui-même qui nous a donné cette terre de Guinée, dans laquelle il nous a appelés à vivre. C’est pourquoi, nous devons passer à l’action sans attendre, à la fois pour lutter contre la violence et éduquer à la paix et aussi pour reconstruire le pays. Mais pas tous seuls, ensemble avec les autres citoyens et les autres religions

Il s’agit d’avoir un dialogue positif avec tous les citoyens de notre pays et de nous conseiller les uns les autres, pour construire ensemble la paix, dans le respect des différentes opinions de chacun. Il s’agit de vivre les prochaines élections dans l’acceptation de nos différences ; de chercher en conscience le candidat pour qui nous allons voter, en réfléchissant au fond de notre cœur et dans la prière, pour choisir ceux qui pourront le mieux conduire le pays, quelles que soient leur religion, leur ethnie ou leur situation sociale,mais en analysant leurs programmes et en voyant ce qu’ils ont fait dans le passé.

Nous demandons aux personnes qui seront chargées d’organiser ces élections à la base, de le faire avec sérieux et compétence, quelles que soient les difficultés concrètes rencontrées sur le terrain et les imperfections dans l’organisation.

Nous appelons tous les Guinéens, et pas seulement les candidats, à accepter les résultats des futures élections, sans violence ni agressivité. Et, après ces élections, à travailler à reconstruire le pays à la base, avec tous, sans exclure personne. Et en donnant leur place et la parole aux plus nécessiteux et aux marginalisés.

N’oublions pas non plus l’appel que nos chefs religieux ont lancé ensemble dès le début des élections présidentielles. Il se résume en trois mots : la paix, l’unité et la responsabilité.
La vraie paix, la paix de Dieu. Pas seulement l’absence de violence. La paix naît dans le cœur. Elle demande que nous changions notre cœur pour y enlever tous les sentiments de haine ou de vengeance. La paix suppose que nous soyions capables de pardonner et que nous décidions vraiment de nous réconcilier. Il ne suffit pas de faire des grandes déclarations ou des discours. Il va falloir y réfléchir profondément dans nos différents groupes. Il faudra prendre les moyens concrets de construire la paix, à la base, dans la vie de chaque jour. Cela demande de la part de tous un grand effort d’éducation à la paix, qui doit commencer dès aujourd’hui, mais qui devra se prolonger et s’intensifier par la suite. Tous nous disons que nous voulons la paix. Alors faisons tout ce qu’il faut pour qu’elle arrive vraiment. En nous demandant d’abord quelle est le paix que Dieu désire pour nous et que nous dit la Parole de Dieu sur la Paix. Pas chacun de notre côté. Mais en cherchant ensemble chrétiens et musulmans.

L’unité. Ce n’est pas l’uniformité. Au contraire, c’est accepter nos différences. Accepter que les autres aient d’autres idées et d’autres manières de voir les choses. C’est cela qui nous permettra de nous enrichir mutuellement et de nous compléter, pour pouvoir construire ensemble le pays. Cela demande le respect et l’accueil de l’autre, en qui nous voyons un frère, une sœur et un enfant de Dieu. Car le pays a besoin des efforts et des qualités de tous, sans exception. Ces qualités que Dieu nous a données pour vivre ensemble. Pour construire la Guinée, nous avons besoin les uns des autres. Et le destin de notre pays est entre nos mains.

Nous conduire comme des citoyens responsables comme Dieu nous le demande,en gardant les valeurs traditionnelles que les anciens nous ont enseignées, mais en les rendant meilleures, en particulier grâce à la Parole de Dieu. Et en cherchant comment les vivre d’une manière adaptée au monde d’aujourd’hui. Etre responsable, c’est être capable de se maîtriser. Etre capable de réfléchir, sans se laisser entraîner par ses sentiments, encore moins par la colère. C’est ne pas croire n’importe quoi et ne pas répandre des rumeurs non vérifiées, encore moins des paroles malveillantes ou agressives. Ne pas se laisser manipuler. Dieu nous a confié la Guinée. Prenons nos responsabilités.

Nous remercions tous ceux qui se sont déjà engagés sur ce chemin de la paix, de l’unité et de la responsabilité. Dieu saura bénir et accompagner vos efforts, quelles que soient les difficultés que vous rencontrez.

N’oubliez pas que nous sommes responsables devant Dieu et devant l’Histoire de ce que nous allons faire de notre pays. Que chacun rentre dans son cœur pour écouter sa conscience et savoir ce qu’il doit faire. Qu’il prie Dieu de l’éclairer et de lui donner la force de faire de ce qu’il doit faire. Nous vous assurons de nos prières. Que Dieu bénisse la Guinée.

ASSEMBLEE JUSTICE ET PAIX

ASSEMBLÉE JUSTICE ET PAIX

Nous préparons une rencontre de 3 jours au niveau national pour repréciser les objectifs, et les moyens d'action de notre commission suite à l'évolution de la vie du pays. Pour préparer cette rencontre, en souhaitant la participation du maximum de personnes, nous demandons à chaque commission diocésaine et aux commissions paroissiales et de CCB que vous voudrez bien consulter de répondre aux questions suivantes, chacune à son niveau:

1°) L'histoire de votre commission, avec les formations données et les actions menées, les obstacles que vous avez rencontrés, les conclusions et l'expérience que vous en avez retirés.

2°) L'état actuel de votre commission (aux différents niveaux : diocèse, paroisses, ccb, mouvements): nombre, situation, votre plan d'action actuel, sa réalisation, etc

3°) Vos propositions pour repréciser les objectifs et les moyens d'action, les actions importantes à mener et les méthodes à utiliser, les besoins en formation, etc… Que penseriez-vous d'un thème d'action commun à toute la Guinée, quitte à l'adapter au niveau de chaque diocèse, chaque paroisse et chaque CCB, selon ses réalités propres et ses possibilités A votre avis, comment pourrait se faire la coordination des commissions et des actions au niveau diocésain et national. Vos propositions pour le contenu (programme) et la manière de travailler pendant ces 3 jours

Merci d'envoyer vos réponses par courrier à déposer au secrétariat de l'archevêché de Conakry ou par mail à armelduteil@yahoo.fr ou raoul_soumah@yahoo.fr avant le 15 Décembre P. Armel Duteil Secrétaire National de la Commission Justice et Paix

mercredi, octobre 27 2010

2 L’ENGAGEMENT DU CHRETIEN DANS LA POLITIQUE

ENGAGES AVEC NOS FRERES, CONSTRUISONS NOTRE PAYS

Nous avons ensuite cité un premier texte de Pierre, (2ème lettre, 3, 13) où Pierre nous dit : « Nous attendons des cieux nouveaux, une terre nouvelle où la justice habitera ». C’est cela aussi notre programme électoral : construire une terre nouvelle, une Guinée nouvelle, une Guinée où la justice puisse exister, où tous les gens puissent vivre une vie nouvelle. Que ces élections soient vraiment l’occasion de commencer une ère nouvelle pour le pays, dans la justice, car il n’y a pas de paix sans justice.

Nous nous sommes alors reportés à la 1ère lettre de Pierre (1 Pierre 2, 11-17) que nous avons relue verset par verset, en y ajoutant ensuite les versets 23 et 24.

- Au verset 11 : « Ne vous laissez pas entraîner par les mauvais désirs qui combattent votre âme ».

- Verset 12 : « Au milieu des païens, ayez une belle conduite, pour que même ceux qui disent du mal de vous et vous traitent de malfaiteurs voient le bien que vous faites, et disent merci à Dieu le jour où il viendra ».

- Verset 13, par rapport aux autorités : « A cause du Seigneur, soyez soumis à toute institution humaine : au chef de l’Etat, parce qu’il détient l’autorité ; à ses représentants dont le travail est de punir ceux qui font le mal et de récompenser ceux qui font le bien ».

Mais nous avons bien noté que nous sommes soumis aux institutions du pays d’une façon active et réfléchie, comme le dit Pierre « à cause du Seigneur ». Et donc nous n’obéirons aux autorités que dans la mesure où elles-mêmes nous font avancer sur le Chemin de Dieu, selon les Commandements du Seigneur. Si elles veulent nous proposer des objectifs qui vont contre le volonté de Dieu ou des buts qui vont contre le bien de nos frères et de nos sœurs, alors au nom de Dieu nous refuserons de les écouter, car Pierre lui-même disait aussi devant le Tribunal du Sanhédrin « il vaut mieux obéir à Dieu qu’obéir aux hommes ». Pierre continue donc : « Conduisez-vous comme des hommes libres ». Il est essentiel que, aussi bien l’Eglise que les chrétiens, dans ce temps de campagne électorale, gardent leur liberté de parole et d’action, sans se faire acheter ni récupérer, par personne. Mais bien sûr, comme dit Pierre : « Utilisez votre liberté pour enlever le mal ; vivez comme des vrais serviteurs de Dieu ». - Il résumait, verset 17 : Respectez tous les hommes, aimez vos frères, craignez Dieu, honorez le Chef d’Etat ». - Et nous avons ajouté les versets 23 et 24 qui nous montrent justement l’exemple de Jésus, l’importance des méthodes non violentes, de la paix et de la réconciliation pendant cette campagne électorale. D’abord Jésus était l’homme juste, Il était sans péché, il n’y avait pas de mal dans sa bouche, on l’insultait il ne répondait pas, on le faisait souffrir il ne menaçait personne, mais Il confiait sa cause à Dieu sachant que Dieu est un juste juge, et il a porté dans son propre corps le poids de nos fautes pour que nous soyons morts au péché, que nous vivions pour la justice ; ses souffrances nous ont guéris. Nous croyons que Jésus, aujourd’hui encore, vient nous guérir et vient guérir la Guinée. A nous d’écouter sa Parole, de la suivre et de la mettre en pratique.

Nous nous sommes également appuyés sur un texte de Paul (Rom 14, 17) : « Le Royaume de Dieu n’est pas affaire de nourriture ou de boisson, mais de justice, de paix, de joie dans l’Esprit Saint ». Ce que nous cherchons ça n’est pas seulement que chaque homme ait de quoi manger mais aussi qu’il puisse vivre dans la justice, la paix, la joie ; c’est cela le but de ces élections et Celui qui nous conduit tout au long de cette campagne électorale, c’est le Saint-Esprit.

Ce sont donc les principaux textes qui nous ont éclairés, en rappelant à nouveau que ces textes de la Parole de Dieu sont vraiment la base ; il ne s’agit pas de faire de grands discours, d’exprimer de grandes idées philosophiques ou de grandes théories théologiques, il nous suffit de partir directement de la Parole de Dieu, de la partager entre nous, pour que chacun dise comment il la comprend –comme nous l’avons fait ce jour-là-. C’est donc ce partage d’Evangile que nous avons à continuer dans cette campagne électorale, au moment des élections, car il faudra accepter de perdre (pour ceux qui n’auront pas gagné) et après les élections, pour assurer un suivi et veiller à ce qu’il soit conforme à l’Evangile, car c’est dans la mesure où il est conforme à l’Evangile qu’il peut apporter vraiment le bonheur à tous les hommes.

REFLEXIONS Après ce temps de partage, où tout le monde a participé en citant la Parole de Dieu qui nous touche davantage, nous avons pris un temps pour parler ensemble et essayer d’approfondir nos réflexions

2ème partie de cette formation.

Après cette réflexion sur la Parole de Dieu, à partir de textes qui nous font vivre et que nous avons cités de mémoire, nous avons rappelé et étudié un certain nombre de documents qui ont déjà été envoyés à tout le monde, en particulier les documents sur la situation du pays pour voir où nous en sommes, une fois les inscriptions sur les listes électorales terminées et contrôlées, dans le lancement et la réalisation de la campagne électorale. Nous avons relu et commenté également l’homélie de la clôture du pèlerinage de Boffa, du 2 Mai 2010, le chapitre « Nous prions pour le pays » où l’archevêque nous traçait des pistes pour notre réflexion et pour le choix de nos candidats dans la liberté bien sûr de la conscience de chacun. Nous avons relu également le discours du Nonce apostolique, à l’occasion de la Fête Nationale du Saint Siège, le 22 Avril 2010, qui nous rappelle l’importance pour l’Eglise de procédures démocratiques, le respect de la dignité de chaque personne humaine, le respect des droits de l’homme, le bien commun comme fin et but de toute vie politique ; sans ces choses il n’y a pas de vraie démocratie. Nous avons également rappelé les paroles du ministre des affaires étrangères qui nous encourageaient. Nous avons relu quelques extraits des textes du 2ème Synode pour l’Afrique, en particulier le n° 36, et enfin le document L 55, la formation que nous avions assurée sur la Société civile.

NB : Nous ne pouvons pas rappeler ici tout ce que nous avons dit ; mais les personnes intéressées, qui n’auraient pas reçu ces documents, peuvent nous les demander.

Dans le débat qui a suivi, des questions ont été posées sur les conclusions à tirer des événements du 28 Septembre passé : Dans quelle mesure on doit respecter le Chef et lui obéir. Comment les chrétiens doivent se situer pendant cette période de transition. Comment se mettre véritablement au service de la population et du pays. Dans quelle mesure faut-il intervenir auprès de ces responsables et comment les chrétiens peuvent intervenir de la meilleure façon possible dans ces élections. Comment accéder aux médias et quelle utilisation en faire. Comment agir ensemble avec les musulmans et à partir de quelle base commune et sur quoi nous appuyer (nous avons dit qu’on peut s’appuyer avec tous non pas sur l’Evangile, mais sur la Déclaration universelle des droits de l’homme, et les différentes Conventions internationales qui ont été signées par le pays). Autre question : Comment agir activement au sein de la Société civile.

Il y a eu également de nombreuses questions sur le Comité national de transition, la Commission électorale indépendante, etc… également les différentes autres institutions qui interviennent dans cette Campagne électorale et qui ont été mises en place. Nous insisté sur l’importance pour chacun de lire et d’étudier la nouvelle Constitution qui vient d’être approuvée et que nous allons envoyer par Internet à tous nos correspondants.

Ce sont donc autant de questions auxquelles chacun a pu répondre librement en donnant son point de vue. La rencontre a duré ainsi plus de 5 heures, et a permis à tous d’approfondir leurs réflexions.

1 L’ENGAGEMENT DU CHRETIEN DANS LA POLITIQUE DANS LA PERIODE DE TRANSITION, EN GUINEE

Cette rencontre a eu lieu dans la paroisse de COYAH, le dimanche 30 Mai 2010, dans le cadre de la formation de « Justice et Paix ». Nous avons d’abord présenté la situation du pays (voir les textes précédents que nous vous avons déjà envoyés sur cette question), avec la mise en place du Conseil National pour la Transition, de la Commission électorale Nationale Indépendante et le début de la campagne électorale.

DANS UN PREMIER TEMPS

nous nous sommes demandés tous ensemble, quels sont les textes de la Bible, en particulier du Nouveau Testament, que nous connaissons et qui peuvent nous éclairer dans notre marche vers ces élections, au niveau de notre foi.

VIVRE EN CITOYENS ET EN FRERES, DANS LA PAIX ET LA JUSTICE

Le premier texte que nous avons cité est : « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ». Souvent nous prenons ce texte en disant : il faut servir Dieu. Ce qui est vrai. Mais il ne faudrait pas oublier qu’il faut aussi servir César, c’est-à-dire le pays, en respectant les chefs ; cela fait partie de notre vie chrétienne. En effet, avant d’être chrétiens nous sommes d’abord citoyens avec les autres ; avant d’être baptisés, nous sommes d’abord nés, nous avons commencé une vie humaine et cette vie nous avons à la continuer. Un mauvais citoyen ne peut pas faire un bon chrétien.

Le deuxième texte, c’était : « Vous êtes le sel de la terre », « Vous êtes la lumière du monde ». C’est donc notre rôle dans cette campagne électorale, comme tout au long de notre vie, et dans toute l’histoire du pays, dans toute la vie de la société, d’être le sel, c'est-à-dire à la fois de donner du goût, de donner de la valeur à tout ce qui se vit ; un plat qui n’a pas de sel est fade, il n’a pas de goût. Donc c’est à nous de rendre meilleur tout ce qui se fait dans la société et le sel aussi conserve les aliments, c’est donc à nous de conserver à la fois toutes les valeurs traditionnelles, tout ce qu’il y avait de bon dans nos coutumes, et aussi de faire durer toutes les bonnes choses qui se font dans le pays. A ce sujet, nous avons dit que notre engagement de chrétiens est parfois difficile, dans la mesure où nous ne sommes pas nombreux. Les chrétiens en Guinée, nous sommes une toute petite minorité ; et donc bien sûr nous ne pouvons pas savoir ce que nous pouvons faire.

A propos de cette parole, « le sel de la terre », nous nous sommes dit : c’est difficile pour nous les chrétiens de transformer le pays, car nous sommes une minorité ; mais nous nous sommes rappelés que il suffit d’un peu de sel pour donner du goût à tout le plat, et donc, même si nous ne sommes pas nombreux, si nous avons vraiment dans notre cœur la force de l’Evangile, nous pouvons le communiquer avec tout le monde, ce n’est pas une question de nombre, mais de valeur. A ce sujet, Jésus nous a Lui-même prévenus en disant que si le sel perd de sa valeur on ne peut rien faire avec lui, sinon le jeter dehors.

Nous avons rappelé également à ce sujet, la parole de Jésus : « N’ayez pas peur, petit troupeau, parce qu’il a plu à Dieu de vous donner le Royaume ». Donc, même si nous sommes très petits, nous n’avons pas peur, nous continuons à agir de tout notre cœur en acceptant d’être un petit troupeau. Il est essentiel que nous acceptions d’être une minorité dans notre pays. Mais, en même temps que nous acceptons d’être une minorité, nous essayons de jouer tout notre rôle, en nous rappelant que Jésus ne nous a pas dit : n’ayez pas peur petit troupeau car Dieu vous a donné la direction du pays ! Il nous a donné le Royaume. Le Président ne sera sans doute pas chrétien, puisque nous sommes une minorité nous n’allons pas diriger le pays, mais notre responsabilité c’est de faire grandir le Royaume de Dieu en Guinée, car si nous faisons grandir ce Royaume le pays deviendra meilleur, et tous les hommes seront donc plus heureux.

Comme troisième parole, nous avons rappelé cette Parole de Jésus : « Je vous donne la Paix, je vous donne ma Paix ». Il s’agit donc bien de la Paix de Dieu, non pas la paix des hommes ; il ne s’agit pas simplement de se serrer la main, ou de dire oublions ce qui nous sépare, ou de faire des appels et des incantations en disant : « il faut nous pardonner ». Il s’agit de construire une vraie Paix, de construire une véritable Réconciliation qui aille jusqu’au plus profond de notre cœur. Ce que Dieu veut, c’est la Paix du cœur, la Paix de Jésus-Christ, comme la Paix de son Esprit, (comme nous le chantons souvent « La paix soit avec vous, la paix de Jésus Christ, la paix de son Esprit » et donc de chercher une véritable réconciliation. Cette Parole de Jésus est non seulement un appel, c’est aussi une assurance. Cette Parole de Jésus nous dit qu’avec Lui c’est possible de construire la Paix ; avec Lui, c’est possible de vivre la vraie Paix ; avec Lui, c’est possible de vivre véritablement dans la joie. Comme Jésus continue à le dire dans ces versets (Jean XIV, 27) : « Ne vous troublez pas, ne vous effrayez pas » ; c’est cette Parole qui va nous guider tout au long de cette campagne électorale. Cette parole qui nous appelle à l’amour, qui nous appelle à accepter les autres tels qu’ils sont, qui nous demande de construire vraiment un monde tel que Dieu le demande. Nous avons également rappelé cette parole d’Isaïe, 32, 17 « Si tu veux la paix, cultive la justice ». Notre engagement durant cette campagne électorale, c’est de travailler pour faire grandir la Justice de Dieu.

Un autre texte sur lequel nous nous sommes appuyés, c’est : « Celui qui fait la vérité vient à la lumière » et la suite « la vérité vous rendra libres » (Jean III, 21), et là encore, c’est l’Esprit Saint qui nous fait entrer dans cette liberté, dans cette vérité, Lui qui est l’Esprit de Vérité et l’Esprit de Liberté. Nous cherchons donc durant cette campagne électorale à agir avec nos frères dans la vérité, pas seulement dire la vérité, mais être vrais dans toute notre vie, nous cherchons donc à vivre ensemble et tous ensemble pour construire un pays de vérité car c’est cela le Royaume de Dieu, et nous, chrétiens, pour arriver à cette vérité et pour libérer nos frères, nous écoutons l’Esprit de Vérité qui est dans notre cœur.

Jésus disait aussi, en particulier à St Pierre quand il marchait sur la mer : « Homme de peu de foi pourquoi as-tu douté ? ». Nous cherchons à vivre cette campagne électorale dans la foi, et aussi dans la confiance, en croyant que Dieu est avec nous. Nous avons noté que la peur nous envoie vers les marabouts, vers les sacrifices traditionnels pour gagner les élections et avoir la chance, même parfois jusqu’à la sorcellerie. Le Seigneur, au contraire, nous demande de vivre cette campagne électorale dans la foi, dans la vraie foi et d’appeler nos amis également à vivre cette campagne électorale dans la foi, quelle que soit leur religion, qu’ils soient chrétiens, musulmans ou qu’ils pratiquent la religion traditionnelle. En effet, comme nous le disions, il s’agit de faire grandir les valeurs du Royaume dans le pays, en particulier pendant cette campagne électorale, et justement ces valeurs du Royaume sont pour tous, car le Royaume de Dieu est ouvert à tous les hommes, sans distinction, du moment qu’ils écoutent la voix de Dieu dans leur cœur et qu’ils suivent la voix de leur conscience.

Un autre texte sur lequel nous nous sommes appuyés, c’est bien sûr le texte de l’Evangile des Béatitudes (Matthieu V, 3 à 12) : « Heureux les pauvres, le Royaume de Dieu est à eux ». Il s’agit dans cette campagne électorale, de penser essentiellement aux pauvres, de leur donner leur place pour qu’ils puissent parler, s’exprimer, faire connaître leurs besoins et désirs ; et de notre côté, de les écouter. Et aussi de préparer un programme où les pauvres auront la priorité pour qu’ils puissent vivre heureux, où les petits, ceux qui sont écrasés et marginalisés, puissent être relevés et puissent grandir ensemble. Nous sommes dits que nous avons tous à avoir un cœur de pauvres, à nous tenir petits devant Dieu et devant nos frères, comme le dit également ce chant que nous chantons souvent : « Garde nous tout petits devant Ta Face, garde-nous tout petits devant nos frères ».

Et nous avons relu tout le texte des Béatitudes, en nous rappelant en particulier cette parole : « Heureux les doux, c’est eux qui recevront la terre que Dieu leur a promis ». Cela nous demande de changer complètement nos pensées, d’agir vraiment autrement que les hommes autour de nous. Les hommes autour de nous cherchent d’abord à gagner, mais à gagner par la force en s’opposant aux autres et cela va parfois jusqu’à la violence. Le Seigneur nous rappelle que si nous voulons que notre terre de Guinée soit la terre que Dieu a promise pour nous, que Dieu veut pour nous, nous ne pourrons la construire qu’avec la douceur, la douceur de Dieu ; même si tous ceux qui nous entourent sont d’un avis entièrement différent. Durant cette campagne, nous nous rappelons les autres paroles des Béatitudes : « Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés ». Il y a beaucoup de gens qui pleurent parce qu’il y a eu trop de morts en Guinée, trop de disparus. Nous avons rappelé cette parole : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la Justice, ils seront rassasiés ». Il s’agit vraiment de chercher la justice, d’avoir pitié des autres, d’être miséricordieux, de garder un cœur pur au milieu de toutes les compromissions, de tous les mensonges et de toutes les attaques durant cette campagne électorale, il s’agit de construire la paix comme disait encore Jésus : « Heureux ceux qui construisent la paix ; ce sont eux qui sont des fils de Dieu », et là encore, quelle que soit leur ethnie ou leur religion.

Il nous faudra pendant très longtemps méditer encore ce texte des Béatitudes pour que nous puissions le vivre, le mettre en pratique chaque jour.

Nous nous sommes ensuite attardés sur le texte de la fin du monde (Matthieu XXV, 31-48) en nous disant que finalement cela nous donnait un véritable programme de campagne électorale et d’actions dans le pays : faire que tous ceux qui ont faim puissent avoir à manger, que les étrangers soient accueillis et qu’ils aient leur place ; que ceux qui sont nus non seulement soient habillés, mais qu’ils soient respectés et retrouvent leur dignité ; que tous les malades puissent être soignés à l’hôpital même les pauvres, sans que les médicaments soient détournés, et sans que l’on taxe les gens avant de les soigner ; que tous les prisonniers soient visités et traités comme des personnes humaines. Voilà le programme que Jésus nous propose : c’est sur ce programme-là qu’Il nous interrogera. A nous de voir comment nous allons le mettre en pratique.

lundi, octobre 25 2010

COMMENT TRAVAILLER DANS LES COMMISSIONS

L’année dernière, nous avons cherché à mettre en place les Commissions dans chacune de nos paroisses. Cette année, nous avons élaboré des plans d’action. Mais il nous reste à vois maintenant : comment mettre en pratique ces plans d’action. Car trop souvent nous en restons à la théorie et aux idées générales.

- Dans une paroisse, la Commission de Pastorale sociale a décidé comme action pour le mois de mars d’agir contre l’insalubrité. C’est une très bonne idée, car il ne suffit pas d’aller donner de la nourriture ou de l’argent aux malades. Il faut lutter contre les causes des maladies et agir pour que les gens soient en bonne santé.

- L’action prévue a été expliquée à tous les paroissiens au moment des annonces. Ce qui est absolument nécessaire. Ce ne sont pas les seuls membres de la Commission qui doivent agir, c’est tout le monde. Ce sont tous les chrétiens qui doivent chercher à aimer leurs frères comme Jésus.

- Ensuite, cette action a été discutée en CCB ce qui est normal. C’est la CCB qui est la base de la vie chrétienne, comme l’indique son nom : « Communauté Chrétienne de Base ». Mais tout de suite, les problèmes se sont posés. Pourquoi ? Parce qu’on s’est contenté de choisir un thème d’action, sans préciser les actions concrètes à réaliser, les méthodes à utiliser, les moyens à notre disposition, les personnes ressources sur qui nous appuyer, etc… Donc, on va en rester à la théorie sans pratique et sans passage à l’action.

Les gens ont dit : On veut bien nettoyer nos cours et la rue devant nos maisons, mais où va-t-on mettre les saletés ? Si on va les jeter sur le tas d’ordures, on ne fait qu’augmenter la pollution. On veut bien nettoyer les caniveaux, mais dès le lendemain les gens vont recommencer à y jeter leurs ordures parce qu’ils ne sont pas éduqués. Nous, les chrétiens, nous sommes trop peu nombreux. Même si nous nettoyons nos maisons, les autres ne vont pas le faire.

C’est à toutes ces questions qu’il aurait fallu d’abord réfléchir en Commission pour proposer des moyens d’actions précis : - Comment mobiliser notre quartier ? Par exemple, pour cela, passer par le chef de quartier et les autorités locales, contacter les différentes associations du quartier, en particulier les jeunes.
- Où trouver les outils nécessaires pour cela : en utilisant ceux que nous avons déjà.
- Sur quelles personnes influentes du quartier nous appuyer pour faire comprendre aux gens l’importance de cette action ? Quelles méthodes utiliser pour les convaincre ? Et d’abord que chacun des membres de la CCB en comprenne l’utilité et en parle à ses voisins.
- Qui va contacter les services de voirie et de nettoyage, pour venir enlever les ordures ? Etc…

Le même problème s’est posé pour la Commission « Justice et Paix ». Un de leurs membres a été mordu par un chien. Ils ont alors décidé de lancer une action contre les chiens errants. C’est une bonne idée, qui est partie d’un problème concret qui s’est posé dans la Communauté. Mais la Commission s’est contentée de dire aux annonces : « Ce mois-ci, nous allons lutter contre les chiens errants ». Mais elle n’a pas prévu comment expliquer l’importance de cette action dans les réunions de CCB ou de Mouvements : comment faire pour responsabiliser les autres personnes, avec qui agir, quels moyens utiliser, etc… Les gens ont dit : « On veut attraper ces chiens, mais qu’est-ce qu’on va en faire ? Est-ce que nous n’aurons pas des problèmes ? » ... Et ils n’ont rien fait. Une bonne idée est restée lettre morte. C’est vraiment très dommage ! Il va donc falloir améliorer et préciser nos façons de travailler.

vendredi, octobre 15 2010

EXHORTATION DE L’EGLISE CATHOLIQUE A LA VEILLE DU DEUXIEME TOUR DU SCRUTIN PRESIDENTIEL

L’Archevêque et les Prêtres de Conakry

Il est temps de nous ressaisir

Bien chers compatriotes,

Après avoir échangé sur la situation guinéenne avec les prêtres de l’Archidiocèse réunis en session pastorale autour de leur évêque, du 4 au 9 Octobre 2010 à Conakry, je viens vous livrer le fruit de notre réflexion commune, de nos préoccupations communes à la veille du deuxième tour du scrutin présidentiel.

Comme vous le savez, depuis les premières années de la mise en route légitime de notre peuple vers la démocratie, l’Eglise Catholique, à travers ses différentes déclarations, n’a jamais cessé d’exprimer sa solidarité intime à l’histoire de notre nation qui s’écrit souvent avec des pages douloureuses, et tâchées de sang humain, le sang des fils de notre pays (Cf. « En route avec notre peuple vers la démocratie », Octobre 1992 ; « Que Dieu protège la Guinée » (déclaration commune des Chefs religieux de Guinée), Septembre 1993 ; « La Guinée, une Famille à construire », Août 1993 ; «Relire le sens d’un cheminement démocratique », Décembre 1998 ; « Vous ferez retentir le cor dans tout le pays, vous proclamerez la libération pour tous ses habitants », Décembre 1999 ; « Aspirations au changement : effort de tous et de chacun », Avril 2009 ; etc.)

Au cœur de la clameur qui monte aujourd’hui en Guinée, à cette étape décisive de l’aboutissement de tous les sacrifices consentis, nous venons humblement vous inviter à vous ressaisir, en ces derniers jours qui ressemblent à une veillée d’armes avant les élections.

Nous invitons le peuple de Guinée à s’asseoir sous l’arbre à palabre pour réfléchir, pour relire le sens de notre cheminement démocratique, parce que le temps est venu de faire l’état des lieux : Que sommes-nous devenus ? Que voulons-nous ? Où allons-nous ? Quel projet de société voulons-nous construire ensemble ?

1. Faisons, en toute objectivité, l’état des lieux. Que constatons-nous en effet ?

Nous ne constituons plus, il faut l’avouer en toute vérité, une nation fière et riche de la diversité de ses ethnies et de ses régions. Nous sommes devenus un conglomérat d’ethnies revendiquant chacune sa légitimité à régner sur les autres en s’appropriant par tous les moyens le pouvoir politique et économique. Car en Afrique, le pouvoir politique est devenu un tremplin pour la promotion économique et financière d’un individu ou d’un groupe exclusif, au lieu d’être un lieu de prise de responsabilité en faveur du peuple. Nous avons accumulé et cultivé au fond de nos cœurs, sur le parcours de notre histoire politique, des rancunes tenaces, où viennent se ressourcer avec complaisance et avidité de nombreux leaders politiques.

Nous avons perdu confiance les uns dans les autres, parce que l’expérience commune de notre marche chaotique des cinquante années d’indépendance a tenu en éveil, dans la mémoire des guinéens, des désirs de vengeance et de règlement de compte, guettant sans répit le moment opportun.

Nous avons mis la religion au service des ambitions de nos appétits et instincts humains, en créant un Dieu à notre image et à notre ressemblance.

Nous avons installé l’anarchie comme mode de gouvernance dans notre pays en vue de la prédation et la dilapidation vorace des biens publics, du patrimoine commun donné en partage à tous les guinéens, au mépris de toute morale, de la justice et de la vérité. Nous avons mis en ruine le système éducatif guinéen, inscrivant ainsi à l’école de la délinquance des générations de jeunes, foyers vivants de l’insécurité et de la violence dans le pays.

Ces situations d’injustice flagrante ont transformé les cœurs des guinéens en cœurs de pierre, insensibles à la pitié, à la miséricorde, au pardon et adonnés à la violence, au meurtre.

Nous avons ainsi corrompu la conscience de nos frères et sœurs guinéens en défigurant en leur âme de croyants la marque insigne de Dieu, un Dieu de tendresse, de miséricorde et d’amour.

2. Que dire de l’inculturation et de la démocratie dans notre pays ?

Pris dans la tourmente de l’avènement de la démocratie soufflant sur le continent africain, nous avons perdu les racines de nos cultures, en confiant le devenir de notre pays à la régulation et à l’ajustement structurel de la Communauté et des Institutions internationales, nous dépouillant ainsi de notre capacité à définir le sens de notre propre histoire.

Pris en otage et soumis en permanence aux injonctions de la Communauté Internationale, nous nous sommes attelés à construire un système démocratique dont les plans et le logiciel ont été conçus ailleurs, et livrés de toute urgence en Afrique comme des prêts-à porter et des prêts-à-consommer universels, répondant, selon les prétentions et sans discernement, aux attentes d’un continent sommé de s’ouvrir à l’impérieuse nécessité de la mondialisation culturelle, économique, politique et financière.



Le déroulement du Premier tour du scrutin présidentiel dans notre pays, qui se voulait crédible, transparent, juste et paisible, a révélé les failles, les faiblesses et les limites d’un système ou d’une idéologie qui réduisait l’organisation d’une élection démocratique en Guinée à l’unique dimension de simple maîtrise technique et mécanique d’un système, d’un logiciel, au mépris des mentalités, du contexte culturel et humain.

Et aujourd’hui, la Guinée est en panne, comme un « MAGBANA », essoufflée au bord de la route de la démocratie. Elle s’est enfoncée dans une crise sans issue immédiate, car nous n’avons pas voulu commencer par le commencement. Nous n’avons pas donné la priorité à l’homme, à son histoire, à son rythme de développement et de progrès.

Il ne suffit pas, en effet, de réunir des fonds et du matériel pour organiser et réussir une élection démocratique en Afrique. Il ne suffit pas de créer, ex nihilo, des structures de gestion des élections pour aménager un espace structurel démocratique, car le véritable aménagement commence dans les cœurs des hommes. Il faut que les cœurs des hommes changent pour changer les structures. Il nous faut tout d’abord vider les cœurs des guinéens du venin de la haine, des frustrations ensevelies dans leur histoire commune. La Guinée est-elle prête à affronter le deuxième tour du scrutin présidentiel ? Avons-nous pris le chemin de la réconciliation, du pardon, de la sincérité, de la vérité, de l’écoute réciproque, dans la patience, guidés par les vertus de la pratique ancestrale de la palabre africaine, qui conduit à un consensus des cœurs et des âmes ?

3. Appel pressant à tous les guinéens

Dans le triste tableau que nous avons dressé, chacun trouvera et assumera sa part de responsabilité.

Ceux qui ont conduit le pays à la catastrophe sont d’abord ceux qui ont participé à une mauvaise gestion politique, administrative, économique et financière du pays pendant ces cinquante dernières années, et qui ont bâti leur empire somptueux au milieu d’un océan de misère et de malheurs humains frappant leurs compatriotes guinéens, car à celui à qui on a beaucoup confié il sera demandé beaucoup de comptes à rendre (cf. Mc 4,25 ; Mt 13, 12).

Il y a aussi ceux qui ont recueilli des miettes qui tombaient de la table des maîtres. Ces complices aussi ont leur part de responsabilité. Car nous devrons tous rendre compte, en conscience, de la gestion de ce pays, gouvernants et gouvernés. Nous ne sommes pas excusables d’avoir été habiles en profitant d’un système d’injustice. A tous, comme à Caïn, Dieu nous posera la question suivante : « qu’as-tu fait de ton frère ? » (Gn 3, 17).

Il s’agit donc pour nous, à la veille du deuxième tour du scrutin présidentiel, de nous demander en vérité : Que voulons-nous ? Où voulons-nous aller en clamant des slogans au nom de la démocratie ?

Sommes-nous sincèrement disposés à rompre avec l’homme ancien qui nous habite, avec les pratiques mafieuses du passé ?

Sommes-nous prêts à renaître de nouveau, à nous soumettre aux exigences de transparence, aux contraintes de la loi ?

La Guinée ne sera sauvée qu’à ce prix, au prix de la rupture avec le passé. Ne mettons-donc pas du vin nouveau dans de vieilles outres (cf. Mc 2, 22 ; Lc 5, 36). Un proverbe nous avertit : certains poissons ne nagent bien que dans des eaux boueuses.

3.1.1Au Président de la transition

Monsieur le Président, vous êtes aujourd’hui le Père de la Famille guinéenne. A ce titre, continuez d’assumer vos responsabilités, toutes vos responsabilités, avec amour, fermeté et impartialité, car vos paroles et vos actes d’aujourd’hui seront garants de la stabilité, de la paix, de la justice et de la réconciliation pour demain, pour l’avenir démocratique de la Guinée.

Soyez donc un soldat loyal au service de sa patrie, dépouillé de tout appétit de gain, de profit, de privilèges.

Résistez à toute tentation de vengeance et de séduction par des conseils d’un entourage du Chef, enclin au profit immédiat et à toutes les intrigues de « palais présidentiel », dans l’indifférence au sort de la nation guinéenne. Ne dit-on pas souvent : l’entourage du Chef est à l’image du Chef, comme le Chef est à l’image de son entourage ; dis-moi qui est ton ami, ton confident, ton familier, ton conseiller, je te dirai qui tu es.

3.1.2 Aux Organes de transition

Vous avez une grande part de responsabilités dans la crise actuelle qui met le pays en sursis. Le pays a été souvent pris en otage à cause de vos querelles intestines, de votre manque d’abnégation, d’esprit de sacrifice pour l’unique cause de la Guinée. Vous avez souvent contribué vous-mêmes à mettre en doute la crédibilité de vos institutions, animés par la recherche du gain, par l’esprit de clan et le souci de s’aménager un point de chute après les élections.

Les exigences de transparence, de justice, de paix, de réconciliation, d’équité et de vérité doivent d’abord être vérifiées dans le fonctionnement de vos propres institutions, afin qu’elles soient une référence démocratique pour les citoyens guinéens, car un aveugle ne peut conduire un autre aveugle (cf. Mt 15, 14 ; Lc 6, 39).

Soyez dignes de la mission que le peuple courageux de Guinée vous a confiée. L’expérience douloureuse consécutive à la gestion du premier tour du scrutin présidentiel doit vous interpeller vivement sur le sens de votre grave responsabilité dans la préservation de la paix en Guinée.

Car il est particulièrement scandaleux de voir certains acteurs et animateurs de la marche vers la démocratie se transformer en obstacles majeurs en ce moment où nous voulons franchir l’étape finale. Le peuple de Guinée n’est-il pas alors en droit de se poser des questions sur la sincérité des intentions des guides de la nation guinéenne ?

Il vous appartient d’y répondre en vous souvenant de l’immense espoir que vous avez suscité dans les cœurs des guinéens.

3.1.3 Aux candidats du deuxième tour et à leurs alliés

Le sort de la Guinée est entre vos mains. Si vous aimez ce pays plus que vos ambitions personnelles, vous devez le prouver dans vos paroles et vos actes. A vous aussi, nous demandons de ne pas prendre l’avenir de la Guinée en otage. Mettez fin à la manipulation de vos militants et de vos groupes ethniques, car elle ne portera de bons fruits ni pour eux ni pour le pays.

Ne faites pas de la corruption des consciences un moyen de parvenir à vos fins. Ne tentez pas de corrompre la conscience des chefs religieux en vue de vous assurer le soutien de Dieu. La parole de Dieu, dans le livre de Siracide est tranchante à cet égard : « N’essaie pas de corrompre Dieu par des dons, il ne les acceptera pas. Ne t’appuie pas sur un sacrifice injustice, car le Seigneur est un juge et il n’y a pas en lui considération de personne. Il n’a pas de partialité contre le pauvre, il exauce la prière de celui qu’on traite injustement » (Si 35,14s.).

Ne promettez pas la lune aux guinéens, qui ont vu briller tant de mirages et d’illusions dans leur histoire politique.

Soyez prêts à concéder la victoire légitimement acquise par votre concurrent. Ne versez plus de sang humain sur cette terre guinéenne qui en a été abondamment arrosée pendant plus de cinquante ans. Ne détruisez donc pas l’homme guinéen que vous voulez servir, car aucun fauteuil présidentiel ne vaut le prix d’une vie.

En relisant l’histoire de notre pays et des autres pays africains, il nous apparaît clairement que leurs populations respectives n’ont aucun problème de cohabitation pacifique, fraternelle et solidaire. Les conflits, les guerres fratricides, les génocides, en effet, sont toujours suscités, allumés et alimentés par les gouvernants et les leaders politiques, qui font du pays, de ses hommes et de ses biens, une propriété privée mise au service de leurs ambitions personnelles et au service de leurs familles ou de leur groupe ethnique.

Soyez vous-mêmes des artisans de paix, de réconciliation, et alors « le loup habitera avec l’agneau, le léopard se couchera près du chevreau. Le veau et le lionceau seront nourris ensemble, un petit garçon les conduira. La vache et l’ours auront même pâture, leurs petits même gîte. Le lion, comme le bœuf mangera du fourrage. Le nourrisson s’amusera sur le nid du cobra. Sur le trou de la vipère, le jeune enfant étendra la main. Il ne se fera ni mal, ni destruction sur toute la montagne sainte, car le pays sera rempli de la connaissance du Seigneur, comme les eaux recouvrent le fond des mers » (Is 11, 6-9).

3.4 Aux populations guinéennes

La marche vers la démocratie a été un enfantement dans la douleur pour les familles guinéennes. Cette expérience, comparable, dans la Bible, à l’exode du peuple de Dieu sur le chemin de la libération des chaînes de l’esclavage, doit nous rendre plus solidaires aujourd’hui, à la veille de la dernière étape, qui ne signifie pas la fin des servitudes, de la conversion, du progrès, car il ne suffit pas d’entrer dans la terre promise, il faut s’y établir solidement en cultivant cette terre conquise de haute lutte.

Pensons à tout ce qui nous a fait trébucher sur le chemin, ce qui a ralenti notre marche, ce qui a fait disparaître certains de nos frères et sœurs en cours de route, ce qui a créé des dissensions entre nous, ce qui a rendu la traversée difficile à travers le désert de la tentation, de la faim et de la soif, exposés à toutes les morsures de serpents venimeux.

Rendons grâce à Dieu parce que nous sommes encore vivants, la Guinée se tient encore debout, sur des jambes fragiles et épuisées par la marche, certes, mais nous avons fait confiance au Seigneur qui n’a jamais cessé de nous accompagner. Il est là présent dans le remue-ménage de la préparation du deuxième tour du scrutin. Nous aussi, ne cessons pas de lui faire confiance, il n’abandonnera jamais son peuple.

Mais notre Dieu nous demande de ne pas regarder en arrière, d’oublier le passé, de lui renouveler notre confiance, car chaque jour, il crée pour la Guinée, à travers les épreuves quotidiennes, un ciel nouveau et une terre nouvelle où la justice habite (cf. 2P 3, 13). Regardons vers l’avant où Dieu nous précède, donnons une chance à l’avenir, donnons une chance à Dieu pour achever son travail dans nos cœurs, pour renouveler la face de la terre guinéenne.

Ne cédons pas à la tentation de la manipulation démagogique et de la division : Ne nous tuons pas entre nous, ne retardons pas l’heure de Dieu pour nous libérer, pour nous affranchir de la misère. Dieu est infiniment respectueux de notre liberté. Il n’est pas un Dieu de la violence, bien qu’il soit tout puissant. Sa toute puissance s’exprime dans la clémence et la miséricorde.

Reconnaissons en chaque guinéen, dans la diversité des ethnies, des langues, des régions et religions, une pierre vivante indispensable à la construction harmonieuse de la Guinée. Dieu nous a donné cette terre en partage, prenons-en soin, ne la défigurons pas par la haine, la vengeance, la jalousie, l’orgueil, la cupidité, le mensonge, etc. Purifions nos cœurs, comme à l’entrée d’une mosquée et au début de nos célébrations à l’Eglise, pour entrer réconciliés avec nos frères et avec Dieu, dans le deuxième tour du scrutin présidentiel. Réconcilions-nous maintenant. Il est temps de nous ressaisir.

Chers compatriotes, en cette période dite de transition, nous devons nous considérer tous comme en transition, c’est-à-dire en marche vers une destination finale, comme un voyageur en transit dans une gare ou dans un aéroport. Nous sommes tous de passage vers un monde nouveau que nous avons recherché avec courage, parfois dans les larmes et dans le sang, dans le dénuement et la misère, pendant plus de cinquante ans. Ne ratons pas le prochain train, le prochain vol. Tout notre être doit être tendu vers ce but, dans notre cœur, dans notre esprit, dans notre volonté et dans notre âme. Cette marche est une démarche de conversion, et cela est possible pour les croyants que nous sommes. Dieu nous demande de lui donner notre cœur dur comme pierre pour qu’il le transforme en cœur qui aime et se laisse aimer. Car rien n’est impossible à Dieu.

Puissions-nous comprendre que le système démocratique n’advient pas tout simplement par la création de nouvelles structures, mais bien par la recréation de la structure de notre mentalité, de tout notre être.

4. Conclusion

Bien chers compatriotes, vos pasteurs de l’Eglise Catholique en Guinée ont toujours voulu se tenir à la porte de notre grande Cité, comme des veilleurs dans la prière, dans la foi, dans l’espérance et dans l’amour de notre cher pays. Nous ne sommes pas des hommes politiques et ne nourrissons aucune ambition de promotion sociale. Comme des messagers de Dieu criant dans le désert avec le prophète Isaïe, nous voulons continuer à nous tenir sur la montagne de la prière, de l’écoute de la parole de Dieu, pour vous faire parvenir des paroles de consolation, avec la ferme assurance qu’elles se réaliseront un jour pour notre cher pays.

« Dans le désert, frayez le chemin de Yahvé ; dans la steppe, aplanissez une route pour notre Dieu. Que toute vallée soit comblée, toute montagne et toute colline abaissées, que les lieux accidentés se changent en plaine et les escarpements en large vallée ; alors la gloire de Yahvé se révélera et toute chair, d’un coup, la verra, car la bouche de Yahvé a parlé » (Is 40, 1ss.).

Que Dieu bénisse la Guinée et la garde. Qu’il nous rende humbles, cléments et miséricordieux, qu’il remplisse nos cœurs de son amour et de l’amour de nos frères et sœurs, afin de préparer son chemin à travers l’avènement du deuxième tour du scrutin en Guinée. Amen !

Conakry, le 13 octobre 2010 + Vincent COULIBALY Archevêque de Conakry

COMMISSIONS JUSTICE ET PAIX ET PASTORALE SOCIALE 14-6-2010

Les 2 commissions se sont réunies ensemble à St Augustin de Taouyah, pour évaluer le travail de l’année pastorale. Les représentants des différentes paroisses ont fait leur compte rendu d’activités, en expliquant les problèmes rencontrés et les solutions trouvées. (voir les différents compte-rendu de cette année)

Justice et paix : -Sensibilisation et formation pour la préparation aux élections : vérification des inscriptions, réflexions sur les programmes, participation aux élections, acceptation des résultats, etc…-Travail dans les prisons - Lutte contre les animaux errants -Réconciliation dans les familles, les CCB et les quartiers…

Pastorale sociale : -Recensement des veuves et orphelins, des handicapés et autres personnes en difficultés, -distributions de vêtements, d’argent, de nourriture et de médicaments - soutien financier et psychologique aux malades -actions pour les mendiants et handicapés et leurs enfants à la cité de la solidarité. Réconciliation -retour d’étrangers dans leur pays -interventions dans les prisons -petits projets : fabrique de savaon à Simbaya (St Etienne) et à Songoya (Ste Rita) ; projet de boulangerie ; soutien aux femmes vendeuses au marché, jardin potager…, garderie d’enfants -soutien scolaire -salubrité dans les quartiers (cette action est très importante et devra être reprise : il vaut mieux prévenir que guérir : aider à la santé sans attendre que les gens soient malades. Cela a permis d’aboutir aux conclusions suivantes :

LE FONCTIONNEMENT DES COMMISSIONS

-Ce qui compte, ce n’est pas le nombre, c’est l’engagement et la disponibilité de chacun. Et cet engagement doit se construire sur notre foi, la Parole de Dieu et l’amour de nos frères et de nos sœurs.

-Cette année a marqué un progrès, par rapport à l’année dernière. On a intensifié la sensibilisation, pour mieux faire comprendre le but des commissions. Les commissions se sont ouvertes à de nouvelles personnes, en particulier des autres religions. Les responsables ont pris contact avec les autorités de quartier et les chefs religieux musulmans (imams). Les commissions ont établi des plans d’action, en proposant une action par mois. Mais il faut reconnaître qu’il reste encore beaucoup à faire.

-Beaucoup de gens sont encore réticents. Il va donc falloir intensifier le travail de sensibilisation dans les paroisses. Pour cette sensibilisation, on peut organiser des conférences ou des réunions. Mais souvent les gens ne viennent pas. Il vaut mieux profiter des moments où les gens sont déjà rassemblés. Par exemple à la messe, au moment des annonces, et aux réunions ordinaires du Conseil paroissial, des CCB et des mouvements Pour cette sensibilisation, tous demandent que l’année prochaine, les formateurs continuent les tournées dans les différentes paroisses, le dimanche. Et que l’on passe dans toutes les paroisses, y compris celles qui n’ont encore rien commencé, et pas seulement dans celles qui ont répondu aux appels. Mais pour cela, il va falloir trouver des fonds, pour la prise en charge des déplacements. Et aussi que les commissions qui travaillent bien aident les paroisses voisines à lancer et organiser leurs commissions. Pour cela, on propose de chercher dans ces paroisses une ou 2 personnes ressources qui pourraient parler aux autres pour lancer la commission.

-Il faudra continuer à s’ouvrir aux personnes des autres religions et ethnies, en leur donnant une place plus grande dans les actions que nous menons. Cela devra aller jusqu’à leur proposer de faire partie de la commission.

-Il faudra aller plus loin que les simples contacts avec les autorités locales et imams. Et mettre en pratique ce que Monseigneur Vincent a demandé plusieurs fois : Une union sacrée des religions en Guinée. Les actions communes que nous avons menées pour la préparation des élections devraient nous y aider, à condition de continuer d’agir dans ce sens

-Les plans d’actions doivent être améliorés ; Dans certaines paroisses, ce sont de simples idées. Il faudra donc rédiger les plans d’actions comme nous l’avons expliqué : en précisant bien les différentes étapes, les méthodes à utiliser, les moyens que nous avons et les moyens à chercher, les personnes ressources qui peuvent nous aider, etc ...

-Il nous faut absolument réaliser vraiment les actions décidées. Et pour cela choisir des actions concrètes, mais aussi que nous pouvons véritablement mener, avec les moyens qui sont les nôtres. Il y a encore trop de discours et de théories dans nos commissions et nos paroisses, sans actions concrètes. Nous avons examiné des actions prévues qui étaient bonnes, mais qui n’ont pas été réalisées, parce qu’on n’avait pas prévu les moyens nécessaires.

-Nous avons constaté qu’un mois pour agir avec un groupe cible, c’était trop court. L’année prochaine, nous prendrons une action et un groupe à aider par trimestre, et non plus chaque mois. Au début de l’année pastorale, il nous faudra refaire une enquête, en faisant participer le maximum de personnes et tous les groupes mouvements et CCB, pour connaître les problèmes actuels et les vrais besoins, pour préparer un nouveau plan d’action.

-Pour Justice et Paix, nous continuerons la réflexion et les actions au niveau de la société : le suivi des élections, la mise en place de la démocratie, l’éducation aux droits de l’homme, etc…

-Au début de l’année pastorale (octobre), il nous faudra renouveler le bureau et chercher à nouveau un délégué pour chaque CCB, mouvement ou autre groupe paroissial. En gardant bien sûr ceux qui travaillent bien.



–Dans beaucoup de paroisses, il y a des problèmes de relations avec les curés et les conseils paroissiaux. Nous devons être patients et comprendre les idées des autres. Mais nous devons aussi tout faire pour leur faire comprendre l’importance de ces commissions. Elles sont demandées par l’Eglise et donc obligatoires dans toutes les paroisses. La 1° chose c’est de leur expliquer le but de nos 2 commissions, de les tenir au courant à l’avance de ce que nous voulons faire et de leur faire les compte-rendus de nos réunions et de nos actions. Pour faire participer toute la paroisse à nos actions, il faudra aussi obtenir la permission d’expliquer les actions que nous voulons mener à tous les paroissiens, par exemple au moment des annonces.

Nous aiderons aussi nos prêtres à se rencontrer régulièrement avec les pasteurs et les imams, comme Monseigneur Vincent l’a également demandé, pour se connaître et travailler ensemble pour la justice, la paix, la charité et le développement du pays.

-Il est nécessaire d’avoir 2 commissions séparées : justice et paix et pastorale sociale, car les buts sont différents, de même que les personnes à toucher, même si nous avons la même méthode de travail. Mais il est aussi très important de travailler ensemble pour se compléter. Et aussi de travailler avec les autres groupes, qui agissent dans le même sens. Par exemple, la Légion de Marie ou Sant Egidio. Comme on l’a fait par exemple à la prison à Coyah.

-Pour la pastorale sociale, on ne peut pas se contenter de distribuer des habits ou de la nourriture. Il faut vraiment aider les pauvres et autres personnes qui souffrent ou en difficultés, à se prendre en mains, prendre leurs responsabilités et à agir par eux-mêmes, avec notre soutien. Cela suppose que l’on mette en place avec eux des petits projets de développement pour les aider à vivre, comme cela se fait à St Etienne de Simbaya ou St Rita de Sangoya par exemple. Pour cela, nous allons continuer la formation sur les projets : comment les mettre en place, comment les faire marcher…

-Pour mener nos actions, il nous faut des moyens financiers. Nous avons rappelé certains moyens dont nous avions déjà parlé, comme les quêtes spéciales ou quêtes de Carême, la vente d’objets, de gâteaux ou de journaux, des petits projets pour gagner de l’argent, l’aide du conseil paroissial ou de bienfaiteurs, etc…Mais cela doit commencer par nos propres cotisations.

-La formation est absolument nécessaire : D’abord la formation biblique. Et aussi la formation à la doctrine sociale de l’Eglise (le dernier samedi du mois, au collège Ste Marie de Dixinn). Nous avons dit que nos rencontres diocésaines sont aussi des temps de formation. Il est donc important d’en lire et étudier les compte-rendu dans nos commissions paroissiales. Et aussi tous les nombreux documents qui nous ont été distribués.

-Ces compte-rendu sont déposés dans les boites des paroisses au secrétariat de l’Archevêché. Les demander à chaque fois au curé, ou les récupérer nous-mêmes. Ensuite il faut bien les classer ensemble dans un dossier, les distribuer aux membres de la commission, en veillant à ce qu’ils les rendent rapidement. On en fera à chaque fois le résumé aux prêtres, au Conseil Paroissial et aux responsables de CCB et mouvements

-Pendant ces vacances, nous allons chercher à présenter nos 2 commissions aux sessions bibliques et dans les camps et rencontres des différents mouvements. Il faut tout de suite en contacter les responsables pour mettre cette présentation dans le programme. Dans la mesure du possible, les formateurs continueront les visites des paroisses.

-L’année prochaine, des badges seront remises au curé, pour que les membres puissent les porter quand ils sont en mission. Mais on peut toujours présenter aux autorités le dépliant de justice et paix ou demander au curé un ordre de mission. Plus important que les badges, ce sont les relations personnelles et les contacts amicaux.

CENTRES AERES : Nous avons pris un long temps pour expliquer à nouveau ce qu’est cette nouvelle activité très importante pour l’éducation des enfants, la lutte contre la délinquance et contre la pauvreté, l’éducation aux droits de l’homme…Nous avons vu ce qui a été fait et comment les paroisses peuvent participer à cette action.

Vacances : Il est important de continuer nos actions pendant les vacances et d’expliquer l’importance de la justice, la paix et la pastorale sociale partout où nous irons.

Bonnes vacances à tous et à bientôt

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